Plus d’une vingtaine de bacheliers sur 130 au total se sont déplacés à l’hôtel de Ville de Vanves pour participer à la réception organisée chaque année à cette époque par le maire pour féliciter surtout ceux qui ont eu une mention « bien » et « très bien ». Comme c’est le cas dans d’autres villes à cette époque et curieusement le même jour, pour certaines d’entre elles, puique c’était aussi le cas à Issy les Moulineaux Lundi soir. Cette soirée intervenait quelques jours après les Etats Généraux Régional de la lutte contre le décrochage scolaire organisée par la Région Ile de France qui en a fait sa grande « cause régionale » 2012
Bernard Gauducheau a fait un historique de cette épreuve, rappelé les taux de réussite en 2012 à Vanves : 95% à Michelet et 91% à Dardenne, soit plus que la moyenne nationale (84,5%). « Il n’y a pas de raison que l’on n’arrive pas à faire 100% » a déclaré, Patrick Sorin, proviseur du Lycée Michelet qui a présenté en Juin 325 éléves au bac. « Parce qu’on n’arrive pas à convaincre ses lycéens – une quinzaine - de changer leur mode de vie, leur relation avec l’éducation. Nous avons vocation à vous préparer pour le bac et surtout pour la suite dans l’enseignement supérieur. Vous avez vocation à voyager loin, en allant jusqu’à la Licence, au Master (Bac +5) » leur a-t-il expliqué en ajoutant : « La France a absolument besoin de vous. On manque d’ingénieurs, de scientifiques, de médecins, de professeurs notamment en Maths. Et le lycée Michelet sera très fier de vous lorsque vous reviendrez nous dire : Je suis médecin, ingénieur »
D’autres chiffres étaient révélés à l’occasion des Etats Généraux de la lutte contre le décrochage scolaire : 33 539 décrocheurs ont été recensés (2119 dans les Hauts de Seine) soit 4,5% de jeunes de 16 à 20 ans. Des estimations indiquent que 1 lycéen professionnel sur 2 de France n’aurait pas de diplôme à la fin de son cursus. En Ile de France, sur 444 500 jeunes lycéens qui vivent chez leurs parents, environ 80 000 sont en difficultés à cause de leurs conditions de vie (et d’études). Enfin, un rapport montrait récemment que la France était le seul pays de l’OCDE où la scolarisation des enfants était en recul, avec augmentation du décrochage d’une manière mécanique
Mais le plus étonnant dans les chiffres données à l’occasion de ces Etats Généraux, c’est qu’il y a pratiquement autant de places, si ce n’est plus, 36 033 exactement, dans les différents dispositifs existants dans la région pour aider ses décrocheurs, mais qui ne sont pas toutes occupées : 2440 places en E2C (Ecoles de la seconde chance), 15 776 dans le cadre des passerelles d’accès à l’apprentissage…et autant dans « Avenir Jeunes », « réussite pour tous », « développeurs de l’apprentissage », « démocratisation de l’enseignement supérieur » mais aussi Micro-lycées »…
Trois expérimentations seront menées sur 3 territoires où ces décrochages scolaires sont important : Goussainville/Villiers Le Bel/Gonesse/Monsoult dans le 95 ; Saint Denis/Saint Ouen/Pantin/La Courneuve dans le 93 et les 18éme et 19éme arrondissement de Paris. « Dès cette rentrée, des dispositifs expérimentaux seront lancés dans ces communes pour motiver les jeunes et les accompagner scolairement et socialement ». Parallèlement, pour rescolariser des jeunes sortis du système éducatif sans diplôme, la Région continue son effort pour la création de micro-lycées dont trois existent dans l’académie de Créteil, et développer des internats de proximité, qui offrent aux jeunes un cadre de travail plus favorable.
« Parler et mettre en avant le décrochage scolaire est quelque chose d’important dans cette période. Mais ce n’est qu’un des objectifs, car il est important de créer une dynamique sur ce que doit faire la région seule, mais aussi avec les autres, c'est-à-dire tous les partenaires avec lesquels nous travaillons depuis 6 mois, Rectorat, associations, Education Populaire, Micro-lycées, E2C (Ecole de la Seconde Chance)… Car plein d’actions sont réalisées par des collectivités locales, des associations. La Région peut jouer un rôle fondamental pour créer un espace où on se parle, on mutualise, on échange, on permet de créer des alliances entre les acteurs, et de se mettre ensemble pour agir. Elle peut avoir un rôle de pilote, pas du tout autoritaire, mais de rassemblement des énergies » expliquait l’un de ses instigateurs de ces Assises, Guillaume Balas, président du groupe PS à la Région et auteur d’un petit livre sur « Lutter contre le décrochage scolaire – vers une nouvelle action publioque régionale ».