Les vanvéens comme les parisiens ont constaté qu’ils respiraient mieux depuis le début du confinement : Avec la chute du trafic de véhicules, la fermeture de nombreuses usines et une réduction d'activités polluantes, la pollution aurait chûtée de moitié. Mais la réalité est plus complexe. L'indicateur d'Airparif indiquait une qualité moyenne de l'air du 8 au 10 avril : «Une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30% est observée. Le trafic routier est estimé à la baisse, entre 80 et 90%. En conséquence, les concentrations en oxyde d’azote (NOx) sont en baisse de 30% » constatait Airparif qui fait des mesures réguliéres grâce à ces stations réparties sur tout le territoire francilien.
Mais la réalité est plus complexe. Le beau temps persistant dans la capitale et l'absence de vents forts ont favorisé l'augmentation d'un gaz polluant, très irritant pour les bronches, l'ozone troposphérique (qui est juste au-dessus de la ville). Il est indéniable, par exemple, pour les oxydes nitreux, comme le NO2, produite par le trafic routier qui a connu une baisse brutale depuis le confinement, une diminution de 50% des émissions du NO2 ayant été enregistrée, notamment les PM2,5. Le chauffage au bois, qui produit directement des particules fines dans l'air s'est légèrement accru jusqu'au début avril, car les ménages étaient confinés chez eux et les températures relativement fraîches. De plus, le printemps est une période particulière, du fait de l'épandage d'engrais azotés par les agriculteurs. Cette activité augmente la concentration d'ammoniac dans l'air et, en raison d'une chimie complexe dans l'atmosphère avec les oxydes nitreux. Comme il n'y a pas eu de précipitations abondantes depuis le 5 mars, il reste de nombreuses particules fines dans l'air
D’ailleurs pour les vanvéens attentifs qui suivent l’actualité, France Info a fait un écho hier sur le lien entre le coronavirus et la pollution de l’air notamment par les épandages. Tout simplement parce que l’organisme Atmo-France qui regroupe l'ensemble des associations régionales de qualité de l'air, comme Airpatif, a publié une étude qui constate, tout en prenant des gants - c’est-à-dire que l’expertise des AASQUA ne porte que la qualité de l’air, et en aucun cas elles ne se positionnent comme des experts de la santé - qu’une exposition chronique à la pollution de l’air est un facteur aggravant des impacts sanitaires lors de la contagion par le COVID-19 : «Les habitants de zones polluées seraient exposés à un risque accru face au COVID-19». Et de citer plusieurs études qui concluent en ce sens dont une publiée dans la revue scientifique de santé publique Environnement Health et une autre italienne publiée le 17 mars 2020 qui laisse entendre que la pollution atmosphérique par les particules fines pourrait contribuer à la propagation du COVID-19. «Ainsi la pollution de l’air fragilise les voies respiratoires et rend les organismes plus vulnérables. Une exposition chronique à la pollution de l’air qui peut être à l’origine de nombreuses infections (inflammation des voies respiratoires, hypertension, diabètes…), est considérée comme facteur aggravant des impacts lors de la contagion par le Covid-19».