Vanves au Quotidien a souhaité savoir comment la député, la députée de Vanves/Issy les Moulineaux (10e circ.) continue son travail parlementaire et sur le terrain malgré le confinement. Rencontre avec Florence Provendier (sur la photo avec Séverine Edou et Sophie Cluzel lors de la campagne des municipales ) députée LREM de la 10e circonsription des Hauts de Seine (Issy les Moulineaux/Vanves)
Vanves au Quotidien - Que s’est il passé pour que l’assemblée nationale devienne un cluster, 26 ayant été touché par le virus dont 18 députés ?
Florence Provendier : «Nous étions particulièrement nombreux la dernière semaine avant le confinement, parce que l’on examinait la loi organique sur la réforme des retraites, et qu’en commission des affaires culturelles et éducation, nous étions sur le projet de loi audiovisuel : Nous avons siégé 3 jours non-stop de 9H à minuit, avec 2 ou 3 suspensions dans la journée, même en étant trés vigilant, en appliquant les gestes barrières, nous étions quelque peu confiné dans une salle où nous sommes côte à côte. Ce qui n’a pas empêché certains collègues d’être contaminés
VAQ. - Qu’est-ce qui a changé dans votre travail parlementaire au quotidien ?
F.P. : «Je ne siège plus à l’Assemblée nationale. En temps normal, nous aurions dû examiner le projet de loi audiovisuel dans l’hémicycle dont je suis la responsable de texte pour la République en Marche. Je ne siège plus, pour ce qui me concerne, mais certains députés sont présents dans l’hémicycle, chaque mardi, pour les questions d’actualité au gouvernement, un député par groupe posant l’ensemble des questions de son groupe. Nous continuons les travaux de commissions, Affaires culturelle et éducation nationale, pour ce qui me concerne, (cela peut se faire à d’autres moments) pour auditionner les ministres, par exemple Jean Michel Blanquer sur les conditions du suivi pédagogique, les examens, la fin du confinement et la continuité de l'enseignement. Il est important que nous puissions faire remonter les préoccupations de nos concitoyens, et que nous soyons force de propositions sur les mesures qui seront mises en place. Le président de la commission prévoit de faire nos réunions à distance, en visio-conférence, à partir de cette semaine, Mais nous avons, dans nos circonscriptions, un énorme travail de coordination local !
VAQ. - C’est-à-dire ?
F.P. : « Je suis en contact avec les entreprises, les associations de parents d’élèves, de commerçants, de professions indépendantes et libérales qui n’ont pas forcément tous les éléments d’informations nécessaires, pour essayer de les tenir informés des décrets, des mesures prises par le gouvernement, en les appuyant dans leurs démarches. Je réponds à énormément d’interpellations de personnes, je mets en relations beaucoup de personnes, je relaie pour mettre en place des liens de solidarité… Beaucoup de travail même si on reste chez soi. J’ai ainsi pris le temps de faire le point au téléphone, avec, par exemple, la responsable solidarités du département par rapport aux EHPAD, aux enfants placés, aux enfants handicapés, avec la préfecture… sachant que chaque journée, je commence par faire le point avec mes deux collaboratrices à 9H30, pour savoir qui appelle qui, qui répond à quoi.
VAQ - Sur quels sujets vous interpellent ils ou vous saisissent il le plus souvent ?
F.P. : « Dans cette circonscription qui est très particulière, ce sont des sujets qui concernent des personnes âgées, les parents d’enfants autistes, les petites entreprises, les micro-entrepreneurs pour les aider à trouver des solutions concrètes. Ainsi j’ai eu affaire à des orthophonistes, des kiné qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés sans travail, cherchant à savoir de quelles aides, ils peuvent bénéficier, et à quelles conditions. J’ai été interpellé par deux personnes qui étaient à l’étranger et je suis intervenu pour faciliter leur rapatriement en les accompagnant dans leurs démarches. Par d’autres sur la protection des salariés, quelles solutions pratiques à mettre en place etc… J’ai relayé auprés des villes l’appel d’Adrien Taqué, secrétaire d’État à la protection de l’enfance pour que la continuité pédagogique soit aussi assuré auprés des enfants de Sociale à l’enfance #DesOrdisPourNosEnfants
VAQ - Comment conciliez-vous vos fonctions de député et la nécessité de respecter le confinement comme tous les autres citoyens ?
F.P. : «En matière de confinement, je dois être exemplaire. Maintenant s’il y a besoin d’intervenir, et qu’on me le demande, je suis mobilisable. Je vis mon mandat de député durant cette période particulière selon trois principes : Etre à l’écoute, en lien avec les habitants de la circonscription en leur envoyant des informations, en répondant systématiquement à toutes leurs interpellations. Ce n’est pas parce qu’on est confiné, la vie ne continue pas, car il est important de continuer notre travail de contrôle et d’interpellation du gouvernement, en ayant par exemple, envoyé ces jours-ci une question écrite à Adrien Taquet sur les actions prévues pour les enfants victimes de violences puissent se signaler. Enfin, nous avons un travail de prospectives à faire : Comment, compte tenu de ce qui s’est passé, être en amplification sur la reprise, se préoccuper du jour d’après. Il va y avoir un certain nombre de sujets liés aux bouleversements auxquels sont confrontés les médias, avec des audiences qui augmentent sur certains médias, d’autres qui émergent ou ressurgissent, s’interrogeant sur leur place dans le futur. Il est important de continuer à le préparer car le monde ne s’arrête pas. Enfin, il y a trois enjeux fondamentaux pour l’après ! l’écologie, la démocratie avec la solidarité, la culture, la communication, et l’économie. Ce temps de confinement est propice à un peu de réflexions, et à mettre à profit pour penser le futur
VAQ – Pourquoi êtes vous sensible à ces problèmes de violences vis-à-vis des enfants ?
F.P. : «Je suis engagée dans une association qui vient en aide aux enfants victimes de violences sexuelles ! C’est pourquoi j’ai envoyé une question écrite à Adrien Taquet secrétaire d’État à la protection de l’enfance : La violence faîte aux enfants de façon mécanique est en train d’augmenter, notamment parce qu’ils vivent parfois dans un petit espace qui suscite des tensions, les enfants de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) qui sont en milieu ouvert c’est-à-dire qu’ils vivent en famille, recevaient des travailleurs sociaux qui ne viennent plus ! Vous imaginez donc la poudrière sur laquelle nous sommes assis. On voit bien aussi que les violences conjugales sont en train d’exploser, et on sait que les enfants, en sont les victimes collatéraux, même directs. Il y a trois phénomènes objectifs qui font que nous redoutons le pire : le fait qu’ils n’aient de lien physique avec leurs copains, les enseignants, les travailleurs sociaux qui peuvent détecter quelque chose qui cloche, est terrible. Le ministre a mis en place en place une campagne avec le numéro 119 afin qu’il soit connu de tous les enfants, même si ce n’est pas facile pour eux d’appeler ou de répondre avec des parents violents.