Comme tous les ans, Martin Baral avec son orchestre symphonique du Campus d’Orsay était présent au forum des Associations. Il devrait fêter en 2017/28 le trentiéme anniversaire de son premier concert à Vanves, avec les 70 Musiciens de cet orchestre, le 26 Janvier 2018. Pas dans l’église Saint Remy où c’est devenu impossible pour de multiples raisons, mais au conservatoire ODE, où il proposera deux œuvres phares du répertoire scadinave avec Peer Gynt d’Edward Grieg et la symphonie n°2 de Jean Sibélius. Ce chef d’orchestre dans l’âme, vanvéen de pure souche, avait créé voilà plus de 30 ans avec une douzaine de jeunes un orchestre de chambre qu’ils avaient baptisé De Musica, soutenu par Jean Louis Beydon, alors directeur du conservatoire de Vanves.
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LE CHEF D’ORCHESTRE DE VANVES : MARTIN BARRAL (Suite et fin) - 30 ANS DE PASSION POUR LA DIRECTION D’ORCHESTRE
Qui ne connait pas ce vanvéen pur souche qui berce, trop peu souvent, nos dimanches en fin d’après midi, en tous les cas pour les mélomanes, généralement dans son lieu de prédilection : l’église Saint Remy. Voilà 30 ans, il créé avec une bande de copains du conservatoire de Caen, une formation musicale, De Musica, qui a commencé à jouer à Vanves en 1987 et dont l’histoire vous a été conté hier. Le Bog de Vanves Au Quotidien continue aujourd’hui avec l’orchestre symphonique d’Orsay qu’il a intégré en 1998.
Pour l’intégrer, Martin Barral a dû participer à un concours de « chef », ce qui est très rare - « un tous les 10 ans » - très peu démocratique - « organisé généralement par un réseau international entre chefs qui se connaissent » – très compliqué - « qui peut les juger ? pas les politiques,ni les musiciens, ni les autres chefs parce que ce sont des concurrents » - surtout en France – « parce qu’à l’étranger c’est courant » - mais aussi une aventure un peu particulière : « Quelqu’un m’a appelé pour me dire « on cherche un chef à Orsay ». Pour moi, c’était le musée, même pas la ville car je n’avais pas fait le rapprochement. Je savais pas qu’il y avait une salle de concert. Il me dit « faut vous dépêchez parce que le 1er tour est déjà passé ! ». J’appelle le président : « ce n’est pas la peine ! Il y a déjà plein de chef, très très professionnels ! Je ne sais pas comment on va faire ! C’est très compliqué pour nous ! ». J’ai envoyé mon CV, et surtout mes disques qui m’avaient fait faire quelques plateaux TV chez Ruggieri, Bouillon de Culture. Ils ont regardé, écouté et m’ont appelé pour m’inviter à venir directement au 2éme tour. J’ai découvert un orchestre pas en très bon état. Le 2éme tour était un entretien, le 3éme une composition, et le 4éme une épreuve de direction avec l’orchestre. Nous étions quatre. J’ai eu 19,3 et le second 12, et j’ai été retenu avec un contrat de 5 ans » raconte t-il en ajoutant « C’est mon 4éme contrat de 5 ans qui a été renouvelé à l’unanimité. Et à chaque fois sans que je le sache, à bulletin secret… »
C’est l’une des particularité de cet orchestre, où les musiciens, contrairement à ce qui se déroule en France, ont le droit à la parole, parce que c’est un orchestre privé, sans institution, ni tutelle politique. « C’est un orchestre autogéré comme à Berlin, où les musiciens votent lorsqu’il y a un concours. Alors qu’en, France c’est l’inverse, car c’est l’autorité de tutelle qui décide. Souvenez-vous de la grande affaire de l’Opéra Bastille, réglé par le président de la République qui a nommé le fils du producteur textile de P.Bergé, le célébre Chung venu de Corée. En tous les cas, Orsay pratique une très bonne méthode, et même la meilleure, parce que les musiciens sont les premiers concernés, même si ce n’est pas facile de juger quand on est musicien, parce qu’on n’a pas assez de recul » reconnait il en constatant qu’en France « on fait les meilleurs musiciens du monde en individuel mais moins bon en collectif car l’esprit français est trop individualiste. Nous avons des solistes, des instrumentistes qui sont extraordinaires, quelquefois têtes brûlées, pas forcément ce que l’on demande dans les orchestres. A l’orchestre d’Orsay, ce sont effectivement de très bons musiciens, pas forcément les meilleurs, mais ils ont tellement d’humilité et un sens du collectif que Dominique Ruiste qui a fait mon dernier concert à l’église Vanves, a adoré cette expérience parce qu’il a senti cette espéce de disponibilité d’esprit de ces musiciens qui l’a beaucoup impressionné »
Et Vanves est l’un des lieux de prédilections de cet orchestre symphonique et notamment l’église Saint Remy « car elle sonne bien. Généralement, dans les églises cela sonne toujours trop sauf lorsqu’elles ne sont pas trop grandes, ce qui est le cas de Saint Remy. Une salle qui sonne bien, met en valeur le son, pas trop pour entendre tous les instruments. Par contre elle ne sonne pas bien pour les discours. L’acoustique est une science inexacte. Donc c’est aussi une question de goût : Des musiciens aiment bien des salles très séches sans aucune réverbération, d’autres moins comme Pleyel avec une seconde d’échos ». En tous les cas, « les concerts à Saint Remy sont une façon sûr de faire fréquenter les églises à des gens qui ne vont pas forcément à la messe, et de leur faire découvrir ses belles peintures restaurées. J’ai adoré joué au Lycée Michelet dans le préau et dans la cour des Pyramide où on a présenté ce conte musical qui racontait l’histoire du lycée Michelet avec ses 400 enfants, après un an de préparation. Et même le gymnase du Plateau : Ce n’est pas très beau à regarder, mais un gymnase sonne très bien. L’orchestre d’Ile de France qui joue dans les banlieues est souvent dans des gymnases » indique t-il en confiant qu’il est tenté de monter un concert avec le nouvel orgue : « J’ai pris des contacts avec l’organiste. Il a prévu un concert espagnol en 2014/15 »
Ainsi Martin Baral, c’est 30 ans de passion pour la direction d’orchestre alors qu’il s’était destiné à être violoncelliste : « Quand j’étais dans un orchestre, à chaque fois, j’écoutais très attentivement ce que disait le chef. Cela me passionnait, de voir avec son bras, son bâton, ou avec deux mots, arriver à transformer le son. Certainement cela me concernait, plus que peut être certains autres. Je n’avais absolument pas la prétention que je pouvais le faire un jour : me mettre debout et dire aux musiciens « voilà comment vous devez jouer à partir de maintenant ». Certains chefs disent que c’est un métier qui ne s’apprend pas. Si vous n’êtes pas fait pour cela, vous ne le serez jamais, quel que soit le travail que vous faites ! C’est une vocation. Et j’ai surtout eu de la chance : D‘abord Philippe Aïche, ensuite l’orchestre Lamoureux pendant 15 ans où j’ai énormément appris, enfin en regardant ce que faisait les autres : j’ai été écouter les répétitions de l’orchestre de Paris lorsqu’il y avait Philipe Aîche, en étant au 4éme rang avec la partition et en écoutant tout ce que disait le chef. Après il y a toutes les études d’harmonie, d’analyses…. »
Sous sa direction, pendant 16 ans maintenant, l'orchestre d'Orsay qui a été créé en 1976, a progressé dans tous les domaines et accédé à un répertoire plus ambitieux, avec notamment le « Requiem » de Verdi ou « Sheherazade » de Rimsky-Korsakov. Chaque année, il donne une quinzaine de représentations à Orsay, dans la Région parisienne, dans des festivals en Province… et même en chine où il a fait une tournée à Pékin et Yinchuan. Ses 70 musiciens, tous amateurs, à l’exception du chef, répètent tous les mardis soir dans l’amphi de Maths de la fac d’Orsay. Son répertoire est très large car en trente ans d'existence aucun genre musical n'a été ignoré. Martin Barral lui a permit d'aborder le grand répertoire symphonique, et de progresser dans tous les domaines en accédant à un répertoire plus ambitieux, avec notamment le « Requiem » de Verdi ou « Sheherazade » de Rimsky-Korsakov. Il a donné, en 2001, en création une œuvre de Piotr Moss, « Le Petit Singe Bleu », commande du Ministère de la Culture qui a fait ensuite l'objet d'un CD. En 2014, il a inscrit à son programme des oeuvres de Saint-Saëns : Ouverture de Spartacus, Rêverie du soir à Blida (extraite de la Suite Algérienne), Bacchanale (extraite de Samson et Dalila) et enfin le Requiem, en version originale avec des chœurs. A découvrir le 22 Juin à 15H à l’église Notre Dame du Travail, le 28 Juin à 21H à Saint Clothilde et le 30 Juin à 21H à Saint Christophe de Javel à Paris
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LE CHEF D’ORCHESTRE DE VANVES : MARTIN BARRAL – AVEC « DE MUSICA », LA NAISSANCE D’UNE VOCATION !
Qui ne connait pas ce vanvéen pur souche qui berce, trop peu souvent, nos dimanches en fin d’après midi, en tous les cas pour les mélomanes, généralement dans son lieu de prédilection : l’église Saint Remy. Voilà 30 ans, Martin Barral a créé avec une bande de copains du conservatoire de Caen, une formation musicale, De Musica, qui a commencé à jouer à Vanves en 1987. Et il continue aujourd’hui avec l’orchestre symphonique d’Orsay. Il est l’invité du blog Vanves Au Quotidien pendant ce week-end, dans le cadre de portraits de vanvéens pur souche.
Ce vanvéen pure souche a vécu toute sa jeunesse à Vanves, habitant avec sa famille, dans l’immeuble de l’avenue du Général de Gaulle en face au Rosier Rouge. Mais Martin Barral a fait ses études élémentaires à l’école Lafontaine d’Issy les Moulineaux, secondaire au Collège Saint Exupery et au lycée Michelet, musicales au conservatoire d’Issy les Moulineaux. «J’ai fréquenté le patronage du Rosier Rouge tenu par les sœurs où j’ai côtoyé la famille Meige avec Pierre qui était plus grand et plus vieux que moi. Il nous faisait très peur, parce qu’il bougeait beaucoup et remuait ses bras, parlait beaucoup et même trop ! Je n’étais pas attiré par les rockers comme lui, mais par les chefs d’orchestres et les musiciens » raconte t-il. Au conservatoire de musique d’Issy les moulineaux il a fait un peu de piano, puis du violoncelle, et a suivi une classse musicale au conservatoire de Boulogne (toujours) très réputé grâce au célèbre Marcel Landowski, « qui se déroulait dans une ambiance vraiment merveilleuse, où là, je n’avais pas honte de dire que je faisais de la musique. Partit à l’Armée où j’ai devancé l’appel, je me suis retrouvé à Caen où j’ai été, par curiosité, voir à quoi ressemblait un conservatoire de province. J’y ai rencontré un professeur formidable, qui s’est occupé de moi (parce que je venais du Conservatoire de Boulogne) ». C’est là à Caen qu’il a crée son orchestre, De Musica, par hasard, avec sa bande de copains qui faisaient parti d’un orchestre d’une centaine d’élèves dans ce conservatoire labellisé 3éme de France après Boulogne et Bordeaux tout de même
Ne voilà t-il pas qu’un jour, le chef d’orchestre, Jean Louis Basset, leur professeur, lance cette idée « Qu’est-ce qui veut diriger l’orchestre ? Je veux écouter ce que cela donne depuis le fond de la salle, pour me rendre compte de l’acoustique ! ». Une très mauvaise idée selon Martin Barral « parce que de toute façon, dirigé par un autre, ce n’est plus tout à fait le même orchestre », mais aussi une très bonne idée : « Il m’a donné la baguette en pensant que j’allais me casser la figure, ce qui n’a pas été le cas…pas complétement. Il est revenu vers moi : « Mais tu as déjà fait de la direction d’orchestre ? – Non ! – Si tu n’en pas déjà fait, tu as pris des cours ? – Non ! – Ah bon ! Il va falloir se pencher sur la question ! ». Evidemment il n’en était pas question dans ma tête, car je n’avais rien demandé, et je voulais faire du violoncelle. A sa place, j’avais eu le plus grand tract de ma vie, j’avais peur de tomber tellement les jambes bougeaient. Et il me dit : « Tu vas faire la répétition dans 3 semaines car je ne peux pas la faire !». Je me suis alors plongé dans les partitions. J’ai appelé Patrick Fournier, ex-chef vanvéen, à qui j’ai dit :« Patrick, il m’est arrivé un truc pas possible, je vais diriger une ouverture de Brahms ! Je n’ai jamais ouvert une partition dans ma vie, sauf avec toi lorsque tu me tenais sur tes genoux ». Il m’a expliqué des tas trucs, j’ai été voir des copains, et l’orchestre de Paris pour voir ce qu’était un chef d’orchestre. Et cela s’est bien passé ».
Une vocation est née qui s’est traduite tout de suite à travers la création en 1984 avec une douzaine de jeunes, d’une formation musicale, un orchestre de chambre, qu’ils ont baptisé De Musica, en lui confiant sa direction : « Il a fallu que j’apprenne mon métier. Mais nos professeurs nous ont dit que l’on ne pouvait pas faire une institution comme cela dans le conservatoire, et surtout « parce que vous êtes dirigé par un élève ». Cela n’a pas suffit pour nous arrêter. « Où c’est marqué ? - Nulle part ! - On continue ! D’ailleurs le directeur (du conservatoire) nous donne les clefs ! - Mais il n’est pas content ! - Il ne nous l’a pas dit, on n’est pas au courant ! ». Jean Louis Basset qui m’avait mis le pied à l’étrier m’a dit : « Vous n’aurez jamais votre prix. Vous êtes des dissidents dans l’institution ». Nous avons tous eu notre prix, et nous nous sommes dit : « Ils l’ont fait pour que l’on se barre ! ». Et nous sommes partis de Caen, certains se sont présentés aux conservatoires de Lyon et de Paris, plusieurs ont intégrés le Conservatoire Supérieur de Paris. Et ma copine m’a dit : « Pourquoi on ne recommencerait pas De Musica ! ». Ce n’est pas encore moi qui ait décidé, mais eux, en me bottant les fesses !: « t’habite où ? – Vanves ! – Y a un conservatoire ? – Non ». J’ai été me renseigner, et j’ai rencontré Jean Louis Beydon qui m’a dit « ne partez plus ! ». La marque de fabrique de son école était plutôt le big band, le jazz… Mais il n’y avait pas d'orchestre classique ».
Au premier concert, un bide total : 6 personne ! « J’ai dit à l’orchestre : « On va jouer quand même. Le directeur du conservatoire est là ! A la fin de chaque morceau, laissez votre instrument et appaudissez, ou sinon, je vais pleurer ! ». Jean Louis Beydon avait écrit un superbe article dans Vanves Infos pour nous soutenir. Evidemment, il n’était pas question que je reste. Mais cela ne m’a pas empêché de rester tout en allant voir ailleurs » narre t-il en se remémmorant toute cette période : « Nous répétions dans les locaux de l’école de musique. Et un jour, une violencelliste est venu, cooptée par un membre de l’orchestre qui jouait très bien. Son copain qui l’accompagnait avec une valise, s’est installé dans la salle à côté pour travailler. Et lorsque je dirigeais la répétition, et que l’on s’arrêtait, j’entendais « les Caprices » de Paganini ! Il est venu nous écouter, s’est présenté : c’était Philippe Aïche, violon solo de l’orchestre de Paris, qui est la meilleure place du meilleur orchestre en France, avec Barenboïm, Karajan, Bernstein… à ses côtés. Après cela, je ne savais plus diriger sur le coup ! Et il a intégré l’orchestre où il est resté pendant 2 ans. « Cela va me changer. Il y a des jeunes, c’est sympa » m’a-t-il dit. Et il m’a appris mon métier parce qu’il avait les meilleurs auprès de lui. Il me disait « un peu trop souvent, c’est de ta faute ». Mais je l’écoutais ! »
La suite pour De Musica, c’est la consécration, avec les appréciations élogieuses des plus hautes instances musicales, des solistes internationaux qui sont venus cautionner la qualité de son travail en dehors de Philippe Aïche (Isabelle Flory, Nadine Pierre, JP Audoli, M.Perez, Marc Zuili, V.Wagner, N.Bone, M.Strauss, Yury Boukoff), et des enregistrements de CD qui l’ont amené pour la parution du second CD de Quantz « le flutiste de Sans souci » à jouer à Musicora à la Cité de la Musique sur le stand de Radio France. Et pour Martin Barral, ce sont participations à des festivals, en dehors du Printemps Musical de Vanves, comme La Rochelle, du Haut Nivernais, de St Germer de Fly, de Jean de la Fontaine, de Nemours filmé par François Reichenbach. Il a dirigé, à l’invitation de Christophe Dechavanne, un requiem de Mozart en hommage aux victimes du Sida, un concert annuel de Yamaha à Gaveau, le concert du 150éme anniversaire de Cartier en Juin 1997 à l’hôtel de Ville de Paris… « L’association De Musica existe toujours, mais elle a fonntionnée avec moi jusqu’à mon concours pour entrer à l’orchestre symphonique d’’Orsay en 1998 ».
A SUIVRE...
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