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MEMOIRE ET SOUVENIRS - Page 24

  • MEMOIRE DES VICTIMES DE LA BARBARIE NAZIE A VANVES : UN VERITABLE TRAVAIL DE BENECTINS POUR RETROUVER LES 139 NOMS INSCRITS SUR CETTE STELE

    Voilà vingt ans, la stèle des victimes vanvéennes du Nazisme a été érigée au square de l’Insurrection devant laquelle à chaque journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste (fin Janvier) puis de la journée Nationale des Déportés (fin avril), les élus,  les anciens combattants, les  membres de la LICRA et l’ACCIV viennent déposer des gerbes depuis le 26 avril 1998 comme ils  le feront dimanche  Deux vanvéens sont à l’origine de cette stèle sculptée par Iréne Zack où sont inscrits les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie : Etienne Raczimov et Josette Sala que le Blog a rencontré

    Cette vanvéenne a fait un véritable de bénédictines, en commençant à rechercher aux Archives de Vanves, avec l’aide précieuse de son directeur M.Nguyen, à partir de la liste des morts pour la France entre 1939-45, une fiche succinte ayant été faite pour chacun d’entre eux. Elle a sollicité la communauté juive de Vanves dont l’une de ses membres lui avait parlé de deux familles disparues. Elle est allée aux archives juives de la rue Geoffroy Lanier où elle a commencé à rechercher le nom des enfants vanvéens déportés, et à partir de là, découvrir les parents et la famille. Elle a consulté dans les écoles de Vanves, les registres où étaient inscrits les enfants en 1939 dont les noms apparaissaient juifs, mais aussi à Clamart, Issy les Moulineaux et Malakoff. «J’ai ainsi vérifié 4500 noms d’enfants» confie t-elle en se souvenant parfaitement de l’histoire de certaines qui ont entièrement disparu : la famille Baska avec Abal, Léon, Nadine, Rachel, Silon et Suzanne leurs enfants, les Braunstein, Henri et Suzanne Gaffré, professeur de musique et de danse, les Kalmanovitch Joseph et Rywha dont les enfants étaient à Michelet, Sophie et Stanilas âgé de 19 et de 13 ans. Des familles lui ont écrit des Etats Unis.    

    « On a mis tous les fusillés, les résistants, les déportés…toutes les victimes de la barbarie nazie sans distinction de quoi que que ce soit. Beaucoup de rues portent leurs noms, Jean Bleuzen, Raymond Marcheron, Mary Besseyre, Marcel Yol, Ernest Laval, Albert Legris, mais aussi Frank Wolh avec Daniel Suslachi et ses fréres emportés par la rafle du Vel d’Hiv, Claude Chalufouret Jules Arvatinakis qui fuyaient le STO, Gilberte du Martray…. » explique t-elle. D’ailleurs l’artiste Iréne Zack qui a réalisé cette stèle, n’a pas fait de visage ou de portrait, mais un cercle et une ligne brisée « pour bien montrer que leur vie avait été brisée. On s’est battu pour mettre les noms par ordre alphabétique et non par catégorie, lorsqu’il a fallu les graver, car ils ont tous été victime de la barbarie » se souvient -elle

    Cette stèle a été complété par un livre qui rappelle leur souvenir écrit par René Sedes et Josette Sala, paru en Juin 2006 : « Ils voulaient simplement ne pas vivre à genoux – des vanvéens dans la résistance (1939-1943) ». «J‘ai donné le nom et le lieu du décés de chacun, et René Sédes a fait un véritable d’historien  pour rechercher des témoignages sur leur vie. Pour certains d’entre eux, on a retrouvé quelques membres de la famille, Bleuzen dont la fille a travaillé à la mairie, la soeur de Jules Arvanitakis, la niéce de Louis Dardenne, Annie Jouhet qui a été maire adjoint de G.Orillard pour son pére Jules…. » se souvient elle.  « Ce fut une élite des profondeurs ! Une élite qui paya très cher le prix de son courage, par ses tués sur les champs de bataille, par ses fusillés dans les fossés d’une forteresse ou au coin d’un bois, par ses torturés à morts dans les sous sols d’une prison, par ses déportés évanouis dans les brûmes d’un camp de concentration et par ses disparus dont la trace fut perdue à tout jamais » écrivaient ils dans l’introduction de ce livre.

    LE CHANT DES MARAIS 

    C’est l’hommage qui leur sera rendu dimanche en fin de matinée devant cette stéle en espérant que ce très beau champ des Marais ne soit pas massacré comme c’est chaque fois le cas par une sono défaillante. Un chant composé en 1934 par des détenus politiques allemands du camp de Börgermoor (le « camp des marais »), devenu l'hymne commémoratif de tous les anciens déportés après la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de vanvéens se souviennent du couple Farnoux et d’autres qui chantaient en murmurant les paroles de ce chant devant cette stéle lors des cérémonies 

    Loin, vers l'infini, s'étendent

    Les grands prés marécageux.

    Pas un seul oiseau ne chante

    Dans les arbres secs et creux.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Dans ce camp morne et sauvage,

    Entouré de murs de fer,

    Il nous semble vivre en cage,

    Au milieu d'un grand désert.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Bruit des pas et bruit des armes,

    Sentinelles jour et nuit,

    Et du sang, des cris, des larmes,

    La mort pour celui qui fuit.

    Ô terre de détresse

    Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

     

    Mais un jour dans notre vie,

    Le printemps refleurira,

    Libre alors, ô ma Patrie !

    Je dirai : tu es à moi.

    Ô terre enfin libre

    Où nous pourrons revivre, aimer !

    Ô terre enfin libre

    Où nous pourrons revivre, aimer, aimer.

  • MEMOIRE DES VICTIMES DE LA BARBARIE NAZIE A VANVES : GENESE D’UNE STELE EDIFIE VOILA 20 ANS PLACE DE L’INSURRECTION

    Voilà vingt ans, la stéle des victimes vanvéennes du Nazisme a été érigée au square de l’Insurrection devant laquelle à chaque journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste (fin Janvier) puis de la journée Nationale des Déportés (fin avril), les élus,  les anciens combattants, les  membres de la LICRA et l’ACCIV viennent déposer des gerbes depuis le 26 avril 1998 comme ils  le feront le dimanche  29 Avril 2018. Deux vanvéens sont à l’origine de cette stèle sculptée par Iréne Zack où sont inscrits les noms des vanvéens victimes de la barbarie nazie : Josette Sala et Etienne Raczimov.

    «Tout a commencé lorsque Didier Morin (RPR) alors maire de Vanves a fait voter par le conseil municipal du 19 Juin 1991 une délibération débaptisant la place de l’insurrection et lui donnant le nom de Gérard Orillard (son prédécesseur)» indique Joselle Sala. Les débats avaient été vif : «La place fut ainsi nommée au lendemain de la dernière guerre en souvenir de l’insurrection des villes de la banlieue parisienne  et de la ville de Paris en Août 1944. Je trouve particulièrement regrettable qu’on débaptise une place qui rappelle les heures glorieuses de la France. Je m'étonne alors que vous vous réclamez du gaullisme que vous puissiez débaptiser une place qui commémore justement cette libération » avait déclaré François Bordes (PS).

    « Je ne sais pas si vous êtes vraiment conscient de la proposition que vous nous avez faite. L’Insurrection, c’est le point d’orgue de la résistance en France ? Nous vivons une époque où le pays n’a pas encore réglé un certain nombre d’histoires douloureuses qui datent de la période d’occupation. Vous savez que beaucoup de gens n’ont de cesse de faire disparaître le plus possible tout ce qui rappelle la résistance. A Vanves, de nombreuses personnes ont été éprouvées pendant cette période. Rien que dans la rue Jean Bleuzen, à quelques pas de ce carrefour, le numéro 17-19 est un pavillon qui était par une famille juive qui a été entièrement anéantie dans les camps de la mort. En souvenirs de ces personnes, je vous dis que vous faîtes quelque chose d’impardonnable, d’inadmissible » ajoutait Raymond Deniau (PS).

    Même Jean Louis Thoumieux (DVD) fit part de son opposition à cette proposition faîte au lendemain du 18 Juin, pour conserver la mémoire de ces jeunes vanvéens morts pour la France, à quelques heures de la libération, sur cette place que le conseil municipal du 18 Décembre 1944 baptisa « Carrefour de l’Insurrection » : Gaston Guittet 25 ans gardien de la Paix, Gabriel Vrié, 34 ans, boucher, Emile Beauchamps laissé pour mort et Maurice Mergault, gardien de la paix blessé également

    « L’association mémoire des déportés et des résistants d’Europe avait réagit en faisant signer une pétition demandant de redonner son nom d’orgine à ce carrefour. Ce jeune maire ne s’était pas rendu compte  que les 7 rues qui débouchent sur ce carrefour portent le nom de résistants : Bleuzen, Martinie, Fratacci, Besseyre, Jezequel, Laval, Marcheron» constate Josette Sala. A l’occasion de l’élection de Guy Janvier (PS), Etienne Raczymov a lancée cette idée d’édifier une stèle avec le nom des résistants, des déportés, des victimes vanvéens.   Il leur a fallu 3 ans de recherche menée avec l’association pour la Mémoire des déportés et résistants d’Europe pour retrouver les 119 noms inscrits sur cette stèle, issus de tous les milieux et origines auxquels ont rajoutés quelques noms par la suite 

    A Suivre…  

  • LORSQUE VANVES AVEC ISSY LES MOULINEAUX CELEBRE LE GENOCIDE ARMENIEN POUR NE PAS OUBLIER

    Cette semaine est particulière pour les arméniens car ils ont commémoré le 24-Avril le 103éme anniversaire du génocide arménien, mais ils célèbrent aussi l’anniversaire de la Première République d’Arménie, en1918,  formidable symbole qui a vu se lever un peuple qui défend ses droits et ses valeurs comme cela vient d’être le cas.

    Et il vient de nouveau le faire ces jours, après une douzaine de jours d’agitation, en ayant obtenu la démission de l’ancien président serge Sarkissian qui s’était nommé premier Ministre pour rester au pouvoir.  «Fier citoyen d'Arménie, tu as gagné ! Et personne ne peut te priver de cette victoire. Je te félicite, peuple victorieux !» a déclaré le député et chef de l'opposition Nikol Pachinian à qui André Santini avait apporté son soutien. Il avait, dans un communiqué publié en début de semaine, réaffirmé son « entier soutien envers le peuple arménien qui a su, avec des moyens pacifiques, imposer sa volonté.  Je félicite Nikol Pachnian et tous ceux qui, avec lui, se sont engagés en faveur de la liberté et de la démocratie. Les Arméniens peuvent compter sur mon amitié indéfectible et ma présence à leurs côtés dans tous leurs combats ». L’ex-député de Vanves a jumelé sa ville avec le Vatican de l’église arménienne, Etchmiadzine à quelques kilométres de la capitale Erevan, et y avait séjourné en 1989 pour officialiser ce jumelage alors que cet état venait de proclamer son indépendance  et du terrible tremblement de terre qui avait touché le cœur de ce petit pays de 3,9 millions d’habitants  

    Pour les curieux, la cérémonie célébrant le 24 Avril se déroule ce dimanche 29 Janvier dans le quartier arménien d’Issy les Moulineaux à la limite de Clamart avec les Associations arméniennes, les Eglises Apostolique et Évangélique, en présence de Son excellence Monsieur Viguen Tchitetchian, Ambassadeur de la République d’Arménie en France : A 10h, la Messe solennelle à Église Apostolique et Évangélique ; à 12h le  Rassemblement devant l’Église Apostolique arménienne pour monter en direction de la rue de la Défense avec l’arrêt devant l’Église Évangélique arménienne pour à 12H30, la  Cérémonie du Souvenir au Monument de l’amitié franco-arménienne (sur la photo). Une cérémonie haute en couleur avec des discours auxquels se joints des élus et des citoyens des villes voisines, comme Clamart, Vanves dans ce quartier de la rue de la Défense, avec ce monument édifié au début des années 80, et le siége de l’ASA pas très loin, club mythique de la communauté arménienne.

    Occasion de rappeler que Vanves avait célébré le centenaire du génocide arménien,voilà 3 ans, à l’initiative de Pascal Vertanessian, maire adjoint,  par plusieurs événements : La projection du film « The cut » de Fatih Akin, une exposition  « Arménie 2015 », réalisé par un artiste, Emile Aharonyan, dont les tableaux avaient replongés ses visiteurs dans cette tragédie, un  concert de Nara Noïan,  et la plantation d’un abricotier en hommage aux victimes du génocide des arméniens dans le cadre des cérémonies du centenaire avec la croix Bleue des Arméniens de France, le 12 Septembre 2015, dans le square qui entoure le centre administratif  à l’angle des rues Mary Besseyre et Sadi Carnot et qui vient d’être réaménagé. « J’ai compris que la Turquie d’aujourd’hui avait perdu. Parce que, le 24 Avril, tout le monde est concerné. Avec les chrétiens d’Orient, on reproduit ce qu’ont vécu les arméniens » avait déclaré à l’époque  Pascal Vertanessian qui rappelait que ce 24 Avril, l’Arménie célébre aussi  la proclamation de la première république arménienne en 1918. Cette fête, supprimée par les Soviétiques qui est commémorée depuis 1989, puis a été  rétablie officiellement en 1991. « Elle évoque la renaissance d’une Arménie indépendante après avoir disparu pendant près de six siècles et demi. C'est la fête la plus populaire » expliquait il alors. Il sera sûrement rue de La Défense dimanche prochain