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COMMENT VIT ON CE CONFINEMENT HISTORIQUE A VANVES ?...AVEC LES AMAP DE VANVES : Des planches de salut tant pour les consommateurs que les agriculteurs

A la mi-avril, 95% des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture paysanne) francilienne, Comme «le Panier Vanvéen»,  «les Paniers de l’échange», «les Radis en éventail»  poursuivaient leurs distributions dans le respect des conditions sanitaires et gestes barrières qui s'imposent sachant qu’elles comptaient en Ile de France 315 groupes comme ceux de Vanves, soit plus de 15 000 familles en partenariat avec 200 fermes. Les achats sont anticipés en fonction des besoins alimentaires estimés. Ce ne sont pas des achats ponctuels, compulsifs. Les habitudes alimentaires s’adaptent à la saisonnalité et à la diversité des aliments locaux, souvent non calibrés pour éviter le gaspillage.  «Nées d’une crise de confiance dans l’agriculture conventionnelle et l’alimentation industrialisée, les AMAP construisent et expérimentent une agriculture citoyenne qui répond à des attentes fortes de la société. La crise sanitaire actuelle montre la fragilité des chaînes longues d’approvisionnement et l’absence de sécurité et d’autonomie alimentaires dans les territoires» indique le Réseau AMAP IDF

«Le principe est une contractualisation entre un groupe de consommateurs et un ou des producteurs maraîchers. Le contrat est de s’engager à acheter la récolte du producteurs, avec dépôt des chèques d’avance. Le chiffre d’affaires du producteur est assuré. Si un accident de production, ce qui est rare car tous les oeufs ne sont pas mis dans le même panier, à cause d’événements comme une inondation ou une sécherese, avec baisse de la production par rapport à l’habitude, on en a moins,  et si la récolte marche mieux, on a en a plus!» explique Paolo Casagrande pour le Panier Vanvéen, la première AMAP de Vanves «particulièrement vertueuse, respectant ce principe évoqué, sachant  que le producteur ne commercialise pas par ailleurs. Nous achetons à peu prés pour 90 paniers, ce qui correspond à toute sa récolte. Son revenu est assuré, calculant le prix du panier sur la base de ses coûts de production, du salaire, de ses cotisations sociales, ce qui lui assure une rémunération décente. L’enjeu est de satisfaire les consommateurs avec des fournitures abondantes et variés dans les paniers : une bonne dizaine de légumes en hiver, une bonne quinzaine durant l’éré, sans parler de qualité, avec une bonne dizaine de kilos de légumes. Et ce sont des profuits naturels, certifiés bio. Une charte interdit les produits phyto-sanitaires» indique -il

Dès le début de la crise du Covid-19, à la suite des annonces gouvernementales, les AMAP, soutenues par les réseaux locaux d’AMAP et le MIRAMAP (Mouvement Interrégional des AMAP) ont réagi très vite et se sont immédiatement coordonnés pour imaginer des solutions, alors que les mesures restrictives gouvernementales semaient le doute quant à la légalité des livraisons des AMAP, pour assurer le maintien des livraisons, et obtenir confirmation des autorisations auprès des instances publiques. «Aujourd’hui, l’approvisionnement alimentaire et la solidarité avec les fermes en AMAP se poursuit plus sereinement. Nous avons obtenu quasiment toutes les autorisations préfectorales nécessaires à la poursuite des activités amapiennes» indiquait le réseau AMAP IDF qui  profite du développement de  l'offre de «circuits courts»  (un paysan sur cinq vend aujourd'hui en circuit court).  Ce réseau francilien, comme les autres, aadapter l’organisation des livraisons selon un guide de bonnes pratiques : pas plus de huit personnes par quart d’heure, deux mètres entre chacune, avec masque ou foulard obligatoire, plus de vrac ni d’auto-pesée mais des aliments déposés dans des sachets, paiement sans contact etc…

Ainsi Le Panier Vanvéen a dû, avec ce confinement, s’adapter. Ses responsables se sont renseignés auprès de la préfecture pour continuer : «On a dû modifier le lieu et le mode de distribution. Elle était réalisée à l’entrée du marché, maintenant Nous nous  sommes installé chaque mardi sur la contre allée Jullien face au lycée. Avant la distribution se faisait comme dans un marché, avec des cagettes de légumes, distribués à l’unité ou pesé, avec une ligne d’attente…ce qui n’était plus viable. Du coup un groupe d’amapien préparent les paniers et via internet, les habitués s’inscrivent dans une tranche horaire, car on ne doit pas compter plus de 8 personnes en même temps, ce qu évite tout encombrement» indique Paolo Casagrande

Cette crise sanitaire a provoquée l’arrivée de nouveaux amapiens, et de nouveaux agriculteurs, car ses AMAP font figure de planche de salut «Avec le confinement, l'interdiction des marchés, la raréfaction de certaines denrées dans les commerces, les consommateurs se tournent plus nombreux vers la vente directe, et les producteurs locaux. Les gens réalisent que notre système n’est pas un truc pour les bobos» indiquait à 20 Minutes, Evelyne Boulongne, du réseau Amap IDF,  en ne cachant pas «qu’on pense vraiment que notre système qui valorise la relocalisation de l’agriculture et la souveraineté alimentaire territoriale peut traverser cette crise et les autres qui vont venir. Mais voilà «l’inscription dans une AMAP n’est pas immédiat. Nous avons tous une procédure avec liste d‘attente. Pour les producteurs, nous avons mis en place  des contrats annexes avec ceux qui font du  fromages, cultivent de champignons où c’est plus souple, et qui travaillent avec plusieurs groupes d’AMAP, ce qui leur permet d’écouler ce qu’ils ne peuvent  plus vendre à des restaurants qui sont fermés par exemple actuellement» indique Paolo Casagrande du Panier Vanvéen

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