La crise économique engendrée par le coronavirus risque plus fortement d'aggraver la précarité des moins de 30 ans, qui représentent déjà près de la moitié des pauvres en France, selon un rapport de l'Observatoire des inégalités rendu public à la veille de la collecte de la banque alimentaire qui se poursuit encore aujourd’hui devant Carrefour Matket, Intermarché et Franprix à Vanves.
Rappelons qu’entre le mois de mars et le mois de juillet 2020, 30 tonnes de produits ont été distribués chaque mois, soit une hausse de 20% par rapport à la normale. L’IDF est particulièrement touchée par la hausse de la précarité en raison de la prépondérance de secteurs économiques fragiles face à la Covid-19 comme le tourisme, la restauration ou l’événementiel. Elle l’est aussi par la concentration de publics à la rue et sans domicile stable. «Les personnes âgées ont payé les plus lourdes conséquences du coronavirus en matière de santé, les jeunes vont subir l'essentiel de ses retombées économiques a déclaré jeudi dernier Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, lors d'une présentation de la deuxième édition du «Rapport sur la pauvreté». Un constat similaire à de nombreuses associations notamment d’aides alimentaires.
Cet observatoire indépendant a adopté depuis plusieurs années une définition plus restrictive de la pauvreté, en la situant sous le seuil de 50% du revenu médian (contre 60% pour les organismes officiels), selon elle «plus proche de la réalité». Ainsi, selon cette définition, en 2018 - dernière année connue - on comptait 5,3 millions de pauvres vivant avec moins de 885 € par mois, soit 8,3% de la population. Parmi eux, plus de la moitié (52%) étaient âgés de moins de 30 ans, dont un tiers étaient des enfants et des adolescents grandissant dans une famille pauvre, relève l'Observatoire. Ainsi, le niveau de vie médian des jeunes «est deux fois inférieur au niveau de vie des Français».