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journées d’amitiés de saint remy

  • INTERVIEW DU CURE DE VANVES, VINCENT HAUTTECOEUR (suite et fin) – FAIRE BOUGER LES CHOSES !

     

    Le Blog Vanves au Quotidien a longuement rencontré l’abbé Vincent Hauttecoeur, curé de Vanves, à la veille cette période de fêtes de Noêl, pour parler de Noël, de son engagement dans la foi, et de son ministére à Vanves. Il est en quelque sorte l’invité du blog tout au long de ce week-end qui précède Noël à travers cette interview réalisée bien avant la disparition du père Thirion qui a beaucoup marqué les vanvéens. Hier, le Blog de Vanves a fait parler ce représentant de la génération de Jean Paul II sur sa foi et sur les papes dont François 1er  : « L’église doit sortir dans la rue :  faites du bruit, dérangez, ne diluez pas la foi, sinon l’église devient une ONG »  explique ce Pape qui a demandé aux jeunes d’être « révolutionnaires » , « de ne pas être des chrétiens de façade à temps partiel » mais « d’être ferme sur les valeurs éthiques ». Et qui  invite les « prêtres » à ne pas être «  tristes ou gestionnaires » et à faire bouger les choses ! » . Qu’en est il à Vanves  

    Vanves Au Quotidien - Ne cherchez-vous pas, comme le Pape François, à faire bouger les choses dans les paroisses de Vanves ?

    Vincent Hauttecoeur : « Ce qui m’a toujours agacé dans mon ministère, c’est toujours entendre de la part de différents groupes ou autres, sur Vanves ou ailleurs : « on a toujours fait ça comme cela ! ». Et là, j’ai envie de changer par nature. Je pense que le pape François porte aussi cette question d’une nouveauté, et se dire que « ce n’est pas parce qu’on a fait comme cela que l’on doit le refaire comme cela ». Incarner d’une manière différente son ministère, c’est faire de temps en  temps le ménage. Et quand il faut faire le ménage, il faut déplacer une statue d’une commode. Cela ne veut pas dire qu’on ne la replacera pas au même endroit, mais elle aura été un peu bougée. Il faut accepter de bouger de temps en temps et d’accepter dans ce cas, qu’elle peut être placée ailleurs. Dans notre ministère, on a à apprendre qu’il ne faut jamais tout figer et que la tradition est vivante.  Ce n’est pas la gommer que d’essayer de vouloir du bien pour tout le monde, de l’avancer, de la dépoussérier de temps en temps.

    VAQ - Comment cela se traduit, pour vous, sur le terrain…vanvéen ? Ne cherchez-vous pas à mieux faire travailler ensemble les différents mouvements sur des projets collectifs comme les différentes générations ? 

    V.H. : «  Ce n’est pas le désir de faire bouger, mais d’apporter quelque chose de neuf encore une fois de plus. Mais l’inter-générationnel est une dimension importante que l’on ne retrouve pas dans l’Eglise uniquement, mais aussi dans la société d’aujourd’hui. On s’aperçoit que dans la société d’aujourd’hui, avoir des liens entre générations, c’est ce qu’il y a de plus difficile. L’Eglise a des choses à dire là-dessus, travailler, fonctionner, avancer ensemble. Je suis heureux si je vois dans une fête, une kermesse, que toutes les générations sont présentes et arrivent  à s’entendre, à travailler, à avancer ensemble.

    VAQ - Qu’est-ce que vous essayez de mettre en place dans ce domaine par exemple ?

    V.H. : « Il y a des choses qui existaient et que j’ai consolidé comme la catéchèse qui fonctionnait déjà, avant que j’arrive, avec autant de grands parents et que des parents jeunes qui font de la catéchèse pour les enfants et participent à des rassemblements inter génération. Nous avons consolidé cela, avancé et progressé.

    Ce n’est pas sans cacher que la dimension de l’inter-générationnel va être un thème de l’année prochaine ! Cette question sera abordé, avec un conseil pastorale paroissial au mois de Février qui va rassembler tous les responsables de groupes qui vont travailler sur ce thème de l’inter-générationnel, pour produire quelque chose qui pourra être mis en œuvre l’année prochaine pour que cette inter-générationnel soit une affaire de tous, et dans la vie parroissiale, de chacun d’entre nous.   

    VAQ - Quelles sont les particularités de Vanves  au niveau de ses paroisses et de sa communauté catholique ou chrétienne ?

    V.H. : « Ce sont toujours deux paroisses qui ne cessent de chercher à travailler ensemble. Là aussi il y a un lien à faire entre le Plateau et le bas de Vanves ! C’est une caractéristique à la fois de la paroisse et la ville de  Vanves, mais qui est amené à se construire pour  essayer au maximum de faire des choses ensembles et des liens ensembles. Il y a une culture de la kermesse et de la convivialité à Vanves. C’est une dimension assez importante dans les paroisses de Vanves que ce temps de la convivialité et de l’accueil. Mais la dimension de l’implication dans la vie communale est tout aussi importante. J’en suis peut être à l’initiative en l’accentuant davantage dans beaucoup de domaines. Ainsi la paroisse n’hésite pas à prendre sa part dans les événements que la commune organise, avec les deux fêtes, la braderie du Plateau pour la kermesse de Saint François, le village des Terroirs pour les journées d’Amitiés. Et nous avons à chaque fois, beaucoup de monde qui s’investisse dans ses manifestations.

    VAQ - N’est-ce pas aussi la présence d’un foyer d’accueil à Saint François qui est un point de rassemblement pour les jeunes couples ?

    V.H. : « C’est un foyer d’accueil qui n’est pas une simple mission d’habiter un presbytère. Le Foyer d’Accueil à Vanves, a une implication réelle, profonde et forte dans la vie paroissiale. Cela aide de fait, à avoir tout le monde rassemblé autour de ce jeune couple.  C’est une spécificité, mais on ne la voit pas trop parce qu’on est habitué    

    VAQ – A qui allez-vous penser durant cette nuit de Noël ?

    V.H. : Au pére Georges Vandenbeusch. L’actualité nous rattrape, et j’ai beaucoup invité les paroissiens à prier pour le père Georges Vandenbeusch qui a été pris en otage au Cameroun (le 13 Novembre dernier), et certainement emmené au Nigeria. Nous n’avons aucune nouvelle à ce jour. Mais pour l’avoir connu au séminaire, et même avant, d’être vicaire à côté de sa paroisse de Sceaux, cela nous marque, nous prêtre, parce que c’est l’un de nos confrères dans le sacerdoce, parce que je l’ai connu plus précisément. C’est quelque chose qui nous marque et qui nous semble sensible. On parle toujours des otages, des journalistes, loin de nous, même si la famille Moulin-Fournier est proche de connaissances. Mais là, c’est un frère et donc j’invite beaucoup les paroissiens à prier et se dire que nous avons les armes de la foi, c'est-à-dire la prière ! Et bien prions. Et si on peut, par notre prière, le rejoindre, lui donner l’espérance, la force, la joie intérieure pour pouvoir vivre cette captivité, et suppléer à toutes ces prières pour lequel il s’est engagé dans son sacerdoce et qu’il  ne peut pas accomplir parce qu’il n’a pas les outils pour le faire. Que ces prières que nous accomplissions aujourd’hui, puisse l’aider dans cette captivité. C’est quelque chose qui me touche profondément et pour lequel j’ai été marqué à la fin d’une messe au lendemain d’avoir appris son enlèvement, et de se dire qu’on n’aura pas la possibilité de célébrer la messe. En prenant conscience de cela, cela m’a blessé au plus profond de moi même.