Le Blog de Vanves au Quotidien reprend aujourd’hui sa série d’articles sur Mai 1968 à Vanves. Ils avaient décrit la ville de Vanves en pleine transformation voilà 50 ans le 23 Avril, et les répercussions des événements de Mai 68 sur la commune, le 254 Avril, car tout se passait à Paris, bien sûr. Mais aussi au lycée Michelet qui a été touché par la fiévre soixante huitarde, prémice du printemps des lycéens au début des années 70 dont ce lycée a été un haut foyer, entre 1969 et 1973 et sur lequel revient le livre de Jocelyne Grandiau sur «le Lycée Michelet de Vanves – plus de 300 ans d‘histoire, 150 ans d’indépendance»
Commençons par planter le décor qui n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Le lycée était vraiment une grande unité de prés de 3000 lycéens comme on n’en fait plus aujourd’hui, avec 114 professeurs. Avec plusieurs entrées puisque certains élèves entraient côté Jullien (ancienne entrée ) ou Bd du Lycée au niveau du carrefour avec l’avenue du Général de Gaulle. « C’était l’entonnoir » se souvient un grand vanvéen qui venait d’entrer en 6éme cette année là. « La régle était : Apprend et travail. Jamais de questions. Pas de mixité, ni de rapport avec les filles (qui étaient à François Villon) » raconte t-il en ne cachant pas que « c’était l’horreur à cet âge : Il fallait passer 3 examens en CM2 pour entrer au lycée. Ceux qui obtenaient entre 15 et 12 y entraient, mais ceux qui avaient comme note entre 12 et 10 allaient au collège, et en dessous, en apprentissage. Ce qui provoquait une véritable coupure avec certains de nos camarades qui restaient sur le carreau. A la Rentrée, on se retrouvait avec des cartables énormes remplis d’affaires, plusieurs professeurs au lieu d’un seul, obligés de courir, durant les intercours, pour trouver la bonne salle dans un lycée que l’on connaissait peu ou mal, après des sonneries épouvantables. On ne pouvait pas compter sur les grands qui nous attendaient pour nous bizuter, en faisant des choses équivoques qui pourraient aujourd’hui les faire condamner pour…pédophilie. On ne pouvait même pas jouer à la paume dans la cour de récré. On avait vraiment peur d’aller au lycée » raconte t-il en parlant des heures de colles « durant lesquelles, le samedi, on grattait les tables », des profs de gym « qui nous faisaient très peu de sports collectifs » – « on rentrait en classe en suant dans nos vêtements » - et surtout de ces adultes « qui n’étaient pas sympa avec les jeunes, surtout ceux qui avaient entre 13 et 17 ans. Personne n’imagine l’ambiance qui régnait à l’époque et surtout les jeunes d’aujourd’hui. Alors quand Mai 68 a éclaté, vous n’imaginez pas l’ambiance, le choc que cela a été pour beaucoup d’entre nous ».
Mais des signes précurseurs se font sentir dés le début décembre 1967 comme le raconte Xavier Renard son livre « Le Château et Lycée de Vanves 1698 – 1798 – 1998 » (Edt Sides) : « Dés le mois de Décembre 1967, la contestation s’installe à Michelet, les HEC prétextant la suspension des cours dûe à une panne de chauffage, s’estiment insuffisament préparés pour l’examen blanc du 15 et demandent son report. Devant le refus de l’administration, ils ne se présentent pas aux épreuves, l’administration leur reprochant de jouer à la gréve, annule l’examen ». Le Pére Froissard qui était alors aumônier du lycée Michelet se souvient de signes précurseurs de ces événements, chez les plus grands de ces lycéens : « Le Congrés des Jeunes Etudiants Catholiques durant le week-end de Pâques 68 qui avaient exprimés calmement des souhaits que l’on a retrouvés dans les revendications de Mai 1968. La création d’un CAL (comité d’Art et Littérature) qui proposait des réflexions sur différents thèmes qui deviendront d’actualité. On sentait qu’il y avait un besoin de changer les choses, d’être moins passif durant les cours » racontait-il à l’auteur du blog en expliquant que c’était la même chose du côté des professeurs : « Un certain nombre avait mis au point un programme commun pour travailler (d’une manière transversale) les mêmes questions sur plusieurs matières. Mais voilà, le censeur de l’époque les envoyait balader ». Tous voulaient finalement changer les choses car le lycée apparaissait comme très ou trop structuré, autoritaire, ce que l’on retrouve dans le témoignage plus haut de ce vanvéen qui était en 6éme à l'époque. A SUIVRE.....