Paris Métropole : « Nous avons adopté une position d’attente ».
Bernard Gauducheau avait été cité par Claude Pernés, président de l’AMIF, dans son discours lors des vœux de l’AMIF lorsqu’il avait abordé le théme du Grand Paris, débat dans lequel les maires prennent toute leur place, en se référant au discours fondateur du maire de Paris annonçant que la Capitale veut parler et travailler avec ses voisines. « Depuis certaines réflexions ont été menées à laquelle de nombreux maires franciliens ont pris part comme Philippe Laurent qui était aux côtés de Pierre Mansat, une des cheville ouvriére, comme Bernard Gauducheau qui nous a abandonné en cours de chemin, mais rien n’est irréversible » - du coup tout le monde s’était tourné vers lui – de Bertrand Delanoë à André Santini. Il est vrai que Vanves n’a pas adhéré au Syndicat mixte ouvert d’études comme plus d’une cinquantaine de communes, alors que son hôtel de ville avait accueilli la première Conférence Métropolitaine dont Bernard Gauducheau est le Secrétaire. Mais il reste fidèle à la ligne de son parti dont les maires franciliens ont décidé de ne pas y participer, pour l’instant à ce syndicat mixte. C’est un choix peut être difficile à assumer alors que des actions intercommunales avec Paris sont lancées comme Velib’. Explications
Vanves Au Quotidien - Pourquoi n’avoir pas fait adhérer Vanves au Syndicat Mixte d’Etudes Ouvert (Paris Métropole) alors que vous avez été parmi les précurseurs de la Conférence Métropolitaine ?
Bernard Gauducheau : « Nous avons été partant dés le début dans l’idée de la création d’une conférence métropolitaine, et Vanves a été un des acteurs essentiels de la mise en œuvre du projet de Paris Métropole, syndicat mixte. Mais je me suis aperçu que les positions, notamment de la Région, au travers de Mireille Ferri, n’étaient pas dénuées d’arriéres-pensées politiques, et même politiciennes. A un certain moment, dans les débats, la menace a même planée que ce syndicat serait un contre-pouvoir face aux propositions qui pourraient être lancées par Christian Blanc et le Président de la République. C’est à partir de là que j’ai pris mes distances et que j’ai émis des réserves en me disant que si ce syndicat mixte devait être ce que proposait la Région, je n’en voyais pas du tout l’intérêt. D’autant plus que nous avons remarqué, même s’il y avait une pluralité relative, que ce genre de déclarations n’encourageait pas mes amis du Nouveau Centre ou de l’UMP à venir rejoindre ce syndicat à partir du moment où il se positionnait de la sorte. C’est la raison pour laquelle, en concertation avec un certain nombre de mes collégues maires, nous avons adopté une position d’attente. Il est envisagé une rencontre prochaine avec Pierre Mansat, et peut être le bureau de la Conférence Métropolitaine pour faire valoir notre point de vue et s’assurer d’un certain nombre de précautions, notamment par rapport à la sortie éventuelle de ce syndicat, et à sa gouvernance, de telle sorte que l’on trouve de véritables équilibres politiques, et non fictifs, et que ce syndicat soit vraiment un outil de discussion, de concertation, de dialogue, et non pas un lieu où se pratique la politique politicienne
VAQ – N’est-ce pas contradictoire avec le fait que Vanves participe à des opérations intercommunales avec Paris comme Vélib’ ?
B.G. : « Il faut distinguer deux choses : les relations bilatérales entre Paris et les communes de la Petite couronne, au travers notamment de la charte de coopération signée entre les Villes de Paris et de Vanves. Cette charte nous permet de travailler ensemble sur un certain nombre de sujets. Et le projet de syndicat mixte d’études ouvert du Grand Paris qui a une dimension totalement différente et qui tend à prendre en compte les questions liées à la Métropole parisienne. Alors que dans la charte, il s’agit surtout de se concentrer sur des sujets de vie pratique et quotidienne entre Paris et Vanves. Et c’est l’exemple de la gestion des nuisances liées au fonctionnement du parc des Expositions de la Porte de Versailles, de la participation de Paris à notre projet d’aménagement de Fun Park pour les jeunes (le long du bd Périphérique), de la mise en place de Vélib’ et probablement sur autolib’ prochainement.
VAQ- Où en est-on de Vélib ?
B.G. : « Les chantiers sur Vanves et Issy les Moulineaux sont éminents et commenceront très prochainement. Nous avons déjà pris les arrêtés nécessaires de voirie. La mise en service de nos premières stations devrait se faire pour le printemps.
VAQ- Et de la porte Brançion dont la requalification faisait partie du protocole de coopération ?
B.G. : « Quand nous avons travaillé en collaboration avec la mairie de Paris sur la couverture du Périph, une des exigences de la ville de Vanves, était d’intégrer à cette couverture, la requalification de la porte Brançion. Le maire de Paris était d’accord sur ce principe. Et les services techniques de la ville de Paris nous avait présenté un projet qui tendait à aménager des locaux techniques sur une partie de cette porte. J’ai rejeté cette idée et j’ai demandé à Bertrand Delanoê de refaire travailler ses services pour nous faire une proposition plus alléchante. Nous avons eu confirmation récemment que les services techniques de Paris travaillaient dans ce sens là et devraient nous faire une proposition de requalification de cette porte Brançion qui embellisse ce secteur et soit un élément positif à la fois pour l’entrée dans Paris et l’entrée dans Vanves. Mais il faut reconnaître que, la couverture du Périph étant terminée, qu’il faut aussi terminer l’aménagement de la dalle retardée à cause de difficultés en terme d’appel d’offres : La ville de Paris en avait fait un au niveau national alors qu’il fallait en faire un au niveau européen, ce qui l’a obligée à recommencer
VAQ – Comment percevez-vous cette fusion annoncée d’Arc et de Val de Seine pour Vanves ?
B.G. : « L’intégration de Vanves dans la CA Arc de Seine a été une des meilleures décisions que le Conseil Municipal ait pu prendre en 2003, en faveur de la ville de Vanves. Cela nous a permis d’assurer une pérennité financière, de réaliser des projets que nous n’aurions pas pu mener si nous n’avions pas été intégré dans cette CA. La seconde étape concerne la fusion de deux grosses CA pour constituer un pôle d’activité et d’habitat qui serait le troisième après Paris et La Défense. Vanves a une chance extraordinaire de faire parti de cette dynamique. Une chose est certaine : Ne pas appartenir à cette nouvelle CA serait une erreur pour notre ville, compte tenu de ce que nous a apporté Arc de Seine. Mais il est clair qu’il faut examiner les conditions et l’incidence de cette fusion sur chacune des villes qui va composer cette CA. C’est l’objectif de l’année qui vient. Nos experts et nos services travailleront pour étudier les tenants et les aboutissements de cette future structure, afin que les communes les moins performantes sur le plan économique, ne soient pas pénalisées.
VAQ – N’est-ce pas pour montrer que dans le Val de Seine, l’intercommunalité fonctionne mieux que pour le Grand Paris ?
B.G. : « Nous ne sommes pas sur un enjeu de compétition ou de concurrence. Nous avons la chance d’être dans un bassin de vie qui a un potentiel énorme. On voit bien qu’avec l’évolution des structures, au niveau national et international, on se pose beaucoup de questions. Une réforme des institutions en France est en cours. On voit bien qu’il est nécessaire de faire évoluer nos dispositifs actuels, que le schéma d’organisation politique ancien a besoin d’être adapté à la nouvelle donne actuelle. Ce qui se fait ou se prépare entre Arc et Val de Seine devrait aussi inspirer probablement d’autres communes ou CA.
VAQ – Le Président de la République ne vient il pas de jeter un pavé dans la marre en proposant de supprimer la Taxe professionnelle ?
B.G. : « C’est une de ses spécialités, et c’est aussi ce qui permet de faire avancer les choses. Il n’est pas le premier. Et cette question de la taxe professionnelle revient très souvent à l’ordre du jour. Nicolas Sarkozy a été maire pendant de longues années et il connaît le poids de la taxe professionnelle dans une commune. Il ne faut pas réagir simplement et négativement sur la proposition de suppression de la taxe professionnelle, car il faut aussi entendre ce qu’il a dit en filigramme : Cela ne pouvait s’envisager qu’à la condition qu’il y ait un système de substitution. Je crois que l’on peut faire pleinement confiance à la volonté de réforme du président de la République et être attentif à ce qui sera proposé. Il connaît suffisamment le fonctionnement des communes pour savoir qu’elles ne pourraient pas se passer aujourd’hui purement et simplement de cette ressource qui est fondamental pour le développement et l’équilibre social des commune. C’est un chantier une nouvelle fois ouvert. Il faut prendre la balle au bond, et en concertation avec les associations d‘élus locaux, regarder les conditions d’une nouvelle forme de remplacement de cette taxe. Il faut tenir compte aussi du message essentiel dans ce qu’il a proposé : donner des marges de manœuvres plus importantes pour nos entreprises.
VAQ – Quelles peuvent en être les conséquences pour une ville comme Vanves et Arc de Seine
B.G. : « S’il y a un dispositif de compensation qui est étudié et adapté, il n’y aura aucune conséquence. Je ne peux pas en dire plus. Ce serait effectivement difficilement acceptable que la TP disparaisse des ressources des communes et ne soit pas remplacée, ce qui nous mettrait tous dans des positions très délicates. Ce serpent de mer qui réapparait régulièrement sur la réforme des taxes locales, est un véritable chantier, parce que l’on propose souvent de faire des réadaptations sur des systèmes existants sans avoir le courage politique d’aller jusqu’au bout de la démarche et de tout mettre à plat. Au bout d’un certain temps, il y a une véritable usure des dispositifs et il ne faut pas hésiter à les remettre en question, et à redistribuer les cartes.
A SUIVRE