Entre la journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’holocauste, de prévention des crimes contre l’Humanité célébrée hier Vanves place de l’Insurrection, sous la pluie, et la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation fin Avril, des associations comme la LICRA avec sa section vanvéenne, depuis 20 ans, organisent des rencontres de la Mémoire dans les collèges, à Saint Exupery, et cette année, pour la premiére fois à Michelet, entre ces jeunes collégiens/lycéens et des déportés : « A travers les livres, les musées et les cours d’Histoire d’une rigueur scientifique, il fallait ajouter une dimension humaine, le témoignage des survivants de ses camps. Au fil du temps plus de 3000 élèves ont participé à ces rencontres de la Mémoire, de nombreux témoins anciens déportés se sont succédé : Les époux Farnoux aujourd’hui décédés, fondateur de l’association Mémoires des déportés et Résistants d’Europe, Charles Baron et Yvonne Broder, les frères Zelti, le hongrois Nicolas Roth auteur de l’ouvrage « avoir 16 ans à Auschwitz », Esther Senot 91 ans et Robert Wajman dont les témoignages sont conservés à la fondation de Steven Spielberg à l’université de Californie du Sud. Tous ont laissé leur empreinte dans l’esprit de ses jeunes » indique Monique Abecassis, présidente de la LICRA de Vanves
«C’est au travers le témoignage de nos ainés, derniers survivants de cette tragédie, que nos jeunes réalisent jusqu’où peut mener la haine de l’autre, le mépris de la vie humaine, la barbarie et aussi jusqu’où peut conduire l’indifférence et la passivité de ceux qui laissent faire sans réagir. A l’heure où notre jeunesse est dangereusement exposée aux propagandes haineuses sur internet et les réseaux sociaux, plus que jamais nous restons convaincus de la nécessité de perpétuer ce travail de mémoire avec les scolaires. Certains assureront le relais de cette mémoire, ils en parleront à leur entourage et plus tard à leurs enfants, d’autres disent qu’il faut savoir dire Non à la haine et se battre pour que ces horreurs ne se reproduisent plus »expliquait elle à la derniére assemblée générale. Ces rescapés racontent tout cela face à des jeunes toujours très silencieux, très attentifs, souvent très réceptif, certains quelquefois les yeux humides « Cette intervention m’a ouvert les yeux sur l’Histoire, sur notre Histoire. C’est une chose qu’on ne pourra pas effacer et oublier » réagissait Marléne, collégienne, après le témoignage d’Esther Senot par exemple.. « Après le témoignage, j’en ai parlé avec ma grand-mère. J’ai appris que son père avait repris son métier de boulanger pour nourrir les maquis. Il aurait pu être dénoncé mais il les a quand même aidés. Je suis fière de descendre de cette famille. De mon coté je n’oublierai jamais le témoignage de cette personne et cette inhumanité des nazis» confiait Lucille à Monique Abecassis qui prend toujours soin de terminer cette séquence mémorielle par une note d’espoir : Elle parle de ces « Justes » qui n’étaient pas des héros, des gens extraordinaires mais tout à fait ordinaires qui ont sauvés beaucoup d’enfants.