Contrairement à 1968, et à la volonté de certains groupuscules qui bloquent les universités en empêchant les partielles de printemps, le mouvement n’accroche pas car les étudiants d’aujourd’hui inquiets pour leur avenir, souhaitent travailler et passer leurs examens. Ils ne vont pas rééditer Mai 1968 dont la France a commencé célébrer le cinquantenaire. Par contre, beaucoup de vanvéens ont des souvenirs de cette époque – Le blog est prêt à les recueillir pour une série d’articles sur Vanves voilà 50 ans - comme Claudine Charfe, ex-maire adjoint de G.Janvier (1995-2001) et conseillére municipale d’opposition, vice-présidente d’Agir pour le Plateau, 18 ans à l’époque, qui habitait la Sorbonne dans l’appartement de service de ses parents situé sous les toits de ce bâtiment historique, car son père était bibliothécaire à l’Institut de l’histoire de l’Art, tandis que son oncle était maître d’hôtel du recteur
« Je me souviens très bien ! J’étais vendeuse chez « Raoult », un magasin de chaussure, à l’angle des boulevards Saint Michel et Saint Germain. Je rentrais chez moi par le 46 boulevard Saint Jacques face au lycée Saint Louis » raconte Claudine Charfe qui a vécue tous les événements en direct, jour et nuit. « Je n’étais pas trop politisé, ni pour, ni contre les étudiants. Un jour, en entrant chez moi, un étudiant a demandé à un huissier « Pourquoi vous la laisser entrer ? ». Je pense que c’était Cohn Bendit qui passait en Conseil de Discipline ». Mais un doute subsiste.
« Lors des émeutes, on ne dormait pas beaucoup. J’écoutais beaucoup RTL et Europe 1, cloîtrée à la maison, car mes parents me laissaient pas sortir.. Pendant l’occupation de la Sorbonne, j’allais voir les étudiants, et assister aux débats dans les amphis. Le dimanche j’allais entendre les artistes, Yves Montand par exemple, ce qui m’a quelque peu formé et initié à la politique » reconnait elle
« Les étudiants avaient lancé un appel pour donner de quoi soigner les blessés. Beaucoup de brancards occupaient les cours et les galeries de la Sorbonne Les étudiants nous demandaient de l’eau pour atténuer les effets des gaz lacrymogénes» se souvient elle. Elle a même gardé un pavé qui avait été jeté contre la vitrine du magasin Raoult. « Une nuit, la bibliothéque de l’université avait commencé à brûler. On avait été évacué ! »