Beaucoup de vanvéens s’étaient déplacés à la paroisse Saint François Mercredi dernier pour assister à la Conférence sur « la politique à la lumière de l’évangile » donné par le pére Paul Valadier, un jésuiste qui a dirigé la revue Etudes et a enseigné à Science-Po. Une initiative du père curé de Vanves, Bertrand Auville qui est aussi pour l’évêque de Nanterre chargé des relations avec les élus du département, ce qui l’amène à organiser ou à participer à de tels débats ou conférences durant une année où l’actualité sera très politique avec les élections. Mais une telle conférence permet de prendre un peu de recul par rapport à l’actualité immédiate
Le pére Valadier s’est appuyé sur son dernier ouvrage « Sagesse biblique, sagesse politique » et a développé 4 thèmes pour « montrer que la foi apporte une vision large sur le vivre ensemble » et expliquer que « ces écritures sont une source de réflexion qui féconde nos choix politiques ». Ainsi la Bible nous offre « une immense histoire pas seulement de l’âme mais aussi de l’humanité… qui n’est pas à l’eau de rose »… . « Et cette histoire a un sens. Mais nous sommes engloutis dans l’histoire immédiate. La foi chrétienne nous ouvre une perspective d’avenir allant à l’encontre du présentisme » a-t-il expliqué en insistant sur « cette histoire qui est mêlée de bien et de mal, d’ambiguité comme c’est le cas avec l’atome, le numérique… ces magnifiques instruments qui peuvent se retourner contre leurs créateurs. Il faut accepter cet entremêlement du bien et du mal. Il faut laisser les choses se féconder. Tout acte politique passera par le compromis. Il sera faîte de tâtonnement »
Pour le pére Valadier, « il faut avoir le souci des générations futures : Quelle type de planète allons-nous leur donner. Nous avons conscience que l’avenir nous concerne aussi ! Ou sinon à quoi bon avoir des enfants ? Il faut avoir le sens de la solidarité, car nous sommes tous embarqués dans le même bateau, dans une immense aventure. Alors que l’individualisme nous dévore, on ne peut se contenter de se regarder soi-même » a-t-il encore développée en soulevant le problème grave entre foi et moral. « La sagesse biblique nous donne trois références : Tout d’abord si la politique est essentielle, elle n’est pas le tout de l’homme. On ne rentre pas dans le royaume de Dieu par la force comme en politique. Nous sommes les citoyens des cieux. Ensuite toute autorité vient de Dieu ! C’est à dire qu’il est le vicaire, qu’il a à rendre compte comme les députés. Enfin, les écritures nous invitent à la vigilance. Ne dormez pas ! Et la vigilance appelle à l’intelligence, car elle veut dire réfléchir, discerner. On a besoin de minorités, de chocs prophétiques qui secouent le cocotier, comme le pape François qui souhaite que la méditérrannée ne devienne pas un mouroir »