Nous profitons des week-ends ou des dimanches pour sortir de l’actualité immédiate pour vous éclairer soit sur un point de notre histoire vanvéenne, soit sur notre région capitale. Aujourd’hui et demain, nous parlerons de Vanves et du Général de Gaulle à l’orée d’une semaine marqué par le 40éme anniversaire de la disparition du Général de Gaulle, mais aussi d’une année 2010 marqué par le 70éme anniversaire de l’appel du 18 juin 1940, « lancé par un général inconnu, mais au nom prédestiné, qui s’était envolé pour Londres pour y continuer la guerre, ce qui lui fournira un destin hors série »constatait Paul Guillaud, président l’UNC lors Vanves lors so Assemblée Générale au printemps 2010 en ajoutant « 2010 marque également des anniversaires particuliers du général de Gaulle :120, 100, 90, 70, 50, ou 40 années………rappelons nous » :
22 novembre 1890, naissance de Charles de Gaulle à Lille
1910 : Année de service comme simple soldat à Arras, puis entrée à Saint Cyr, promotion de Fez
1920 : Il est nommé directeur du cours des officiers supérieurs de l’Ecole d’application de l’infanterie de Rambertow, et chef de cabinet du général commandant la mission en Pologne
1940 : En janvier, il envoie une note à 80 personnalités : « l’avènement de la force mécanique » ; le 15 mai, il est nommé Commandant de la 4ème division cuirassée ; le 19 mai, général de brigade à titre temporaire ; le 5 Juin, sous-secrétaire d’état au ministère de la défense nationale et de la guerre ; le 17 juin, De Gaulle s’envole pour Londres ; le 18 juin premier appel de Londres : « Moi, Général de Gaulle… ; le 4 juillet le tribunal militaire de la 17ème région condamne le « colonel » de Gaulle à 4 ans de prison et 100 francs d’amende ; Le 2 août : le tribunal militaire de la 13ème région condamne de Gaulle à mort ; le 7 août, un accord De Gaulle – Churchill est signé sur le statut de la France Libre ; et en novembre le général de Gaulle institue l’Ordre de la Libération
1960 sera marquée de discours radio-télédiffusés et de « tournée des popotes » ainsi que des échecs des entretiens et pourparlers avec les émissaires algériens.
1970 sera l’année de sa disparition.
TEMOIGNAGE D’UN VANVEEN SUR UN MYSTERE DURANT LE PETIT MATIN DU 18 JUIN 1940
Dans la revue d’une grande association d’anciens combattants et résistants, Les Amitiés de la Résistance, François Perhirin, Ingénieur Général de l’Armement, à la retraite, que beaucoup de Vanvéens connaissent, a apportée un témoignage, sur un épisode méconnue du début du second conflit mondial qui s’est déroulé à une date désormais historique : La chute d’un hydravion envoyé par Winston Churchill pour ramener à Londres la famille du Général de Gaulle à Ploudaniel, dont la famille du Général n’avait pas été prévenue. « Le 18 Juin 1940 vers 4H du matin, une habitante d’un hameau du nord de Ploudaniel (à quelques 21 km au Nord-Est de Brest) entendit un grand bruit au dessus d’elle. C’était un aéronef en feu qui rasait les toits du village. Un fort brouillard couvait la campagne…L’avion avait tournée deux ou trois fois au-dessus du village, puis se décida à tenter un atterrissage dans un champ. Malheureusement, il toucha un talus et se brisa au milieu d’un bouquet d’arbres. Les quatre occupants étaient morts » raconte il dans cet article. Ils furent enterrés dans le cimetière communal en présence d’une grande partie de la population et le propriétaire du champ concerné planta un arbre en souvenir de l’événement qui a disparu au moment du remembrement. « Et à chaque cérémonie du souvenir, les tombes sont fleuries par la municipalité, ainsi qu’à la Toussaint par des ploudanélois anonymes ».
Et François Perhirin d’expliquer grâce au récit d’un neveu d’un membre de l’équipage dans les années 80 après une longue recherche du lieutenant Kevin Baff quelle était la mission de cette hydravion « Supermarine Walrus » de l’Escadron n°10 de la Royal Australian Air Force, occupé par 4 militaires, deux australiens, le lieutenant John Bell, 24 ans, pilote, le sergent Charles Harris, opérateur radio de 31 ans, et deux britanniques : Norman Hope de l’Intelligence Service et le caporal Bernard Nowell, mécanicien de 25 ans : Récupérer Madame de Gaulle et ses 3 enfants qui s’étaient réfugiés en Juin 1940 à Carantec, sur ordre de Winston Churchill. « C’est ainsi que l’hydravion quitta une base aérienne à Mountbatten, proche de Plymouth au sud de l’Angleterre le 18 Juin 1940 vers 3H du matin avec la mission spéciale d’être à Carantec à l’aube. L’avion croisa la côte Bretonne à environ 30 km à l’ouest de Carantec (égaré par le mauvais temps ? touché par des tirs allemands ?) et acheva sa vie dans un champ à Ploudaniel à 15 km à l’intérieur des terres. Madame de Gaulle n’était nullement informée de cette tentative. En fait, elle fut conduite de Carantec à Brest en voiture le 18 Juin. La voiture tomba en panne, empêchant l’embarquement sur un premier navire, qui fut coulé dans la Manche, avec presque tous ses passagers. Madame de Gaulle prit donc le dernier navire à quitter Brest le 18 Juin, un destroyer britannique, avant l’arrivée des allemands » raconte t-il dans cet article bien documenté que ce blog a résumé bien sûr et qui précise que Norman Hope fut déclaré « mort pour la France » et aurait reçu la médaille de Chevalier de la légion d’Honneur
« C’est ainsi que ces hommes sont morts pour notre liberté. Ils sont morts pour moi, comme pour beaucoup de visiteurs du cimetière, des modéles de vie et une sorte de source de courage ; parmi d’autres tombes de résistants envoyés en Allemagne et jamais revenus » conclut il en rapportant ce témoigne du maire de Ploudaniel, Joël Marchandour en Mai dernier, qui avait reçu le vétéran Edward Coks le 25 Août 1995, lors d’une visite particulièrement émouvante. Ce jour là, il était le chef d’escadron qui avait accompagné au décollage les aviateurs alliés. Et l’Amiral Philippe de Gaulle fait référence dans son livre « De Gaulle mon pére – entretien avec Michel Tauriac » au chapitre « une famille en exil » à cette mission : « Churchill a envoyé un avion amphibie en Bretagne le 18 Juin, pour essayer de savoir ce que nous étions devenus, à l’insu du Général de Gaulle. Il s’agissait d’un hydravion Walrus. Ce Walrus n’avait qu’une mission d’intelligence, c'est-à-dire de renseignements. Mais, on le sait, l’affaire a mal tournée. L’équipage était composé de quatre hommes dont un australien et un sud-africain. Par la suite, dans le doute de leur mission exacte, mon père a adressé ses condoléances aux familles de gens qui étaient de toute façon morts en France dans un combat commun »