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guerre l'adgérie

  • LE 19 MARS A VANVES : 50 ANS APRES LES ACCORDS D’EVIAN : UN TEMOIGNAGE DE LAURENT LACOMERE, ANCIEN COMBATTANT D’ALGERIE

    Il y a 50 ANS, le 19 Mars 1962, la guerre d’Algérie prenait fin.

    Il y a 50 ans, une interminable polémique commençait.

    Pour nous, les trois millions d’appelés du contingent, nés entre 1932 et 1942, la proclamation du cessez le feu mettait fin à une attente douloureuse.

    Les opérations du maintien de l’ordre, dont on avait la charge, dans le cadre d’un service militaire obligatoire pour une durée de 26 à 30 mois, n’avaient enfin plus lieu d’être.

    Hélas, pour obtenir  la paix, le 19 Mars 1962, près de 30000 des nôtres y avaient laissé leur vie, tandis que 250000 autres revenaient au pays gravement malades ou blessés.

    Que d’illusions depuis cette date !

     

    Dés la fin des hostilités, certains de  nos glorieux anciens de 14/18, de39/45, et de la résistance ne reconnaissaient pas des combattants dans les enfants et petits enfants que nous étions pour eux.

    Pour nous, l’Algérie était une guerre, mais pas pour eux.

    Ils ne comprenaient pas que les soldats, morts sans gloire dans les « Aurès », étaient aussi  respectables que ceux tombés au « chemin des dames » ou au cours du débarquement en «Normandie ».

    Ils ne comprenaient pas l’ambigüité d’une guerre de décolonisation.

    Il est aussi vrai qu’à leur décharge, divers mouvements, soit disant patriotiques, utilisaient leur influence pour nous dénigrer et nous empêcher d’honorer la mémoire de nos morts.

     

    C’est la raison pour laquelle la date du 19 Mars revêt pour nous, les anciens d’Algérie, une importance capitale, car  nous n’avons pas été de mauvais soldats, mais au contraire des « soldats citoyens », respectueux des lois de la République.

    Cette date du 19 Mars 1962  a été, pour nous les anciens d’Algérie,  le révélateur d’une injustice évidente et le déclencheur d’une lutte opiniâtre pour obtenir les mêmes droits, le même respect, et la même reconnaissance accordés à tous ceux, qui avant nous, ont combattu sous l’uniforme de l’armée Française.

    Aujourd’hui, les choses sont claires, les opérations de maintien de l’ordre en Algérie sont officiellement reconnues comme une vraie guerre, et chaque 11 Novembre tous les soldats morts pour la France, depuis 1914 jusqu’à nos jours seront honorés ensemble,  sans aucune distinction.

     

    L’idéal serait que, maintenant, le 19 Mars devienne une journée de recueillement, de fraternité et d’union pour tous les Français   victimes de cette horrible guerre d’Algérie.

    Il faut le dire haut et fort, les Pieds noirs et les Harkis ont payé au prix fort la fin de la guerre d’Algérie.

    Ils ont été contraints de fuir leur pays de naissance dans des conditions dramatiques, et d’autant plus dures que beaucoup d’entre eux ont cru, jusqu’au dernier moment, que la décolonisation de l’Algérie ne leur porterait pas préjudice.

    Pour eux le 19 Mars 1962  est une date maudite, car dès le lendemain et pendant les semaines qui ont suivi, des massacres ont été commis sans aucun moyen de défense puisque les harkis avaient été désarmés et  nos militaires interdits d’intervenir pour respecter le cessez le feu.                               

                                                                               

    Mais, si  on ne refait pas l’histoire on peut orienter son cours.

    C’est pourquoi, Nous  les anciens d’Algérie, nous devons contribuer maintenant  au maintien de la paix comme nous avons été les «  mainteneurs de l’ordre ». Nous devons être garant du respect des morts pour la France,  nous devons transmettre le devoir de mémoire à nos enfants et petits enfants, afin que les générations futures s’abstiennent de recourir à la guerre pour régler leurs conflits.

    Enfin, je terminerai mes propos par un vœu « que soit mis fin à l’absurde  date du 5 Décembre, qui n’a aucun sens historique et constitue pour nous,  les anciens d’Algérie, une véritable insulte ».