Qui ne connait pas ce vanvéen pur souche qui bercait, trop peu souvent, nos dimanches en fin d’après midi, en tous les cas pour les mélomanes, généralement dans son lieu de prédilection : l’église Saint Remy. Mais ce n’est plus possible actuellement pour diverses raisons. Voilà 30 ans, Martin Barral a créé avec une bande de copains du conservatoire de Caen, une formation musicale, De Musica, qui a commencé à jouer à Vanves en 1987/88. Et il continue aujourd’hui avec l’orchestre symphonique d’Orsay comme ce soir au Conservatoire de musique ODE pour fêter les 30 ans de son premier concert à Vanves.
Martin Barral se souvient très ce premier concert : « Un bide total : 6 personne ! J’ai dit à l’orchestre : « On va jouer quand même. Le directeur du conservatoire est là ! A la fin de chaque morceau, laissez votre instrument et appaudissez, ou sinon, je vais pleurer ! ». Jean Louis Beydon avait écrit un superbe article dans Vanves Infos pour nous soutenir ». A l’époque, ils étaient une douzaine de jeunes qui avaient créé De Musica en 1984 et qui faisaient parti d’un orchestre d’une centaine d’élèves au conservatoire de Caen labellisé 3éme de France après Boulogne et Bordeaux tout de même. Ils avaient dû quitter Caen pour mésentente avec la direction de ce conservatoire et s’étaient disséminés aux conservatoires de Lyon et de Paris, plusieurs intégrant le Conservatoire Supérieur de Paris.
Et sa copine lui alors suggéré : « Pourquoi on ne recommencerait pas De Musica ! » - « Ce n’est pas encore moi qui ait décidé, mais eux, en me bottant les fesses !: « t’habite où ? – Vanves ! – Y a un conservatoire ? – Non ». J’ai été me renseigner, et j’ai rencontré Jean Louis Beydon qui m’a dit « ne partez plus ! ». La marque de fabrique de son école était plutôt le big band, le jazz… Mais il n’y avait pas d'orchestre classique » raconte t-il en se souvenant de cette époque où « nous répétions dans les locaux de l’école de musique », rue Guy Mocquet. « Et un jour, un violoncelliste est venu, cooptée par un membre de l’orchestre qui jouait très bien. Son copain qui l’accompagnait avec une valise, s’est installé dans la salle à côté pour travailler. Et lorsque je dirigeais la répétition, et que l’on s’arrêtait, j’entendais « les Caprices » de Paganini ! Il est venu nous écouter, s’est présenté : c’était Philippe Aïche, violon solo de l’orchestre de Paris, qui est la meilleure place du meilleur orchestre en France, avec Barenboïm, Karajan, Bernstein… à ses côtés. Et il a intégré l’orchestre où il est resté pendant 2 ans. « Cela va me changer. Il y a des jeunes, c’est sympa » m’avait-il dit. Et il m’a appris mon métier de chef d’orchestre parce qu’il avait les meilleurs auprès de lui. Il me disait « un peu trop souvent, c’est de ta faute ». Mais je l’écoutais ! »
La suite pour De Musica, c’est la consécration, avec les appréciations élogieuses des plus hautes instances musicales, des solistes internationaux qui sont venus cautionner la qualité de son travail en dehors de Philippe Aïche (Isabelle Flory, Nadine Pierre, JP Audoli, M.Perez, Marc Zuili, V.Wagner, N.Bone, M.Strauss, Yury Boukoff), et des enregistrements de CD qui l’ont amené pour la parution du second CD de Quantz « le flutiste de Sans souci » à jouer à Musicora à la Cité de la Musique sur le stand de Radio France. Et pour Martin Barral, ce sont participations à des festivals, en dehors du Printemps Musical de Vanves, comme La Rochelle, du Haut Nivernais, de St Germer de Fly, de Jean de la Fontaine, de Nemours filmé par François Reichenbach. Il a dirigé, à l’invitation de Christophe Dechavanne, un requiem de Mozart en hommage aux victimes du Sida, un concert annuel de Yamaha à Gaveau, le concert du 150éme anniversaire de Cartier en Juin 1997 à l’hôtel de Ville de Paris… « L’association De Musica existe toujours, mais elle a fonctionnée avec moi jusqu’à mon concours pour entrer à l’orchestre symphonique d’’Orsay en 1998 »