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  • RENCONTRE AVEC UN CATALAN (DE CŒUR) DE VANVES : RENE SEDES AURAIT BIEN AIME ECRIRE UNE HISTOIRE DE L’INDEPENDANCE DE LA CATALOGNE

    Les résultats des régionales en Catalogne, remportées par les indépendantistes  n’est pas une surprise pour René Sedes, historien de Vanves qui a des origines dans le Roussillon. Au XVIéme siécles ces ancêtres étaient négociants en chevaux et mulets. « Sedes veut dit crinière en catalan » expliquait il, attablé à la terrasse d’un petit café de Vanves hier matin. La bataille pour l’indépendance de la Catalogne est toute une longue histoire qu’il souhaiterait raconter dans un livre, car il est intarissable sur le sujet, multipliant les anecdotes sur cette région, et ses habitants, qui aspirent à être « la Belgique du sud », ses 24 dialectes, 25 si l’on compte l’occitan, dont il maîtrise l’un d’entre eux…

    « Tout remonte au 11 Septembre 1714 qui est une date historique pour les catalans : La fin de l’indépendance de la Catalogne après un siège de 14 mois, et le début d’un long chemin vers l’indépendance. La période du franquisme  a été un long calvaire pour les catalans, Ftanco ayant fait fusiller le président de la Catalogne, Companys, en 1936. IL était même interdit de chanter en catalan dans les lieux publics. Lluis Llach chanteur catalan qui s’est produit à Vanves, s’était vu interdire de chanter en catalan dont la célèbre chanson « Estaca » dans un stade par la police. Alors il a prit sa guitare, il a composé quelques notes, et tout le stade s’est mis à chanter ses succès en catalan pendant 2 h. Les espagnols ont eu la pétoche qu’ils se vengent après la mort de Franco. C’est pourquoi le gouvernement Suarez a donné l’autonomie aux catalans et aux basques avant de l’étendre aux autres régions. Une expression faisait alors fureur : « Du café pour tout le monde ! ». Et il était prévu de faire le point 25 ans après. Les catalans ont alors proposé une autonomie plus large avec des compétences en matière d’éducation, d’environnement…Mais il y a eu un recours de la droite espagnole (PPE) en 2006 contre cette décision. Et le Tribunal Constitutionnel espagnol a mis 4 ans pour rendre sa décision en 2010 » raconte t-il. C’est ainsi que ce mouvement pour l’indépendance de cette région espagnol est partit et a pris de l'ampleur, lancé et soutenu  par des mouvements de citoyens, des associations, et pas seulement par les politiques, même si un leader comme Artur Mas s’en est fait le chantre

    « A chaque 11 Septembre, 1,5 millions de catalans (sur 7 millions d’habitants) se rassemblent à Barcelone pour la fête nationale de la Catalogne… où ils célébrent une défaite ( ?). En 2013, ils ont fait une chaîne humaine de 450 km de la frontière française à Valence qui a rassemblée 1,8 millions de personne. Les matchs de football entre le Barca de Barcelone et le real de Madrid sont toujours des grands moments comme un peu les matchs PSG-OM. Lors d’un match dans le stade de Barcelone, avaient été distribué des cartons jaune et rouge au public. Et 11m 11s après le début du match, ils ont tous levé leur plastique, et on a vu se déployer ainsi le drapeau catalan. Ce n’est pas pour rien que l’âne est le symbole de la Catalogne, car les catalans se faisaient traiter « d’âne de Catalogne ». Alors ils ont choisis cet animal robuste, solide, intelligent qui ne veut pas aller n’importe où ».     

    René Sedes rappelle qu’il y avait déjà eu une consultation, puisque le référendum avait été interdit. « Ils ont alors organisé un vote avec des urnes sur la voie publique, comme nous l’avons fait en France, il me semble, pour un vote concernant la poste. 80% des 2 millions de votants s’étaient prononcés pour l’indépendance ! ». Les indépendantistes qui ont remporté le scrutin régional ont précipité le mouvement. « Et vous constaterez que contrairement à d’autres régions qui revendiquent leur indépendance, il n’y a pas eu d’attentats en Catalogne. Les écossais, les québecois, les irlandais, les pays baltes soutiennent leur cause, mais ce n’est pas le cas en France de Sarko à Valls, alors que les catalans sont très francophiles » constate t-il tout en s’inquiétant tout de même des conséquences : « Que vont faire des contrées comme les Baléares, les régions de Valence et  d’Aragon… qui forment la « grande Catalogne » ?. Ne seront-elles pas tentées elles aussi  ? »