Ce week-end a commencé par une triste nouvelle, avec la disparition d’une figure de Vanves, Marcel Dambron, ancien Maire adjoint et initiateur de nombreuses associations à Vanves. Elle s’ajoute à d’autres comme Maurice Magne, ancien président du Stade de Vanves. Ses obséques (sans fleurs, ni couronnes) sont prévues à 11H à Saint Remy, le Mercredi 13 Octobre 2010 et devraient rassembler beaucoup de vanvéens pour rendre hommage à ce démocrate chrétien qui était fier de l’être. Il devrait reposer auprès de Simone, sa première épouse, en province.
Cette personnalité attachante et marquante de Vanves n’aura pas atteint ses cent ans à deux ans prés. Il aurait dû avoir 98 ans le 1er décembre 2010. Tout le monde se souvient de ses derniers temps à Vanves, lorsqu’il était à la Maison de Retraites Larmeroux, lorsque son fils qui habite Genéve, venait tous les quinze jours, le sortir, au marché, dans quelques restaurants de la ville…, où l’auteur de ses lignes avec d’autres compagnons ont eu l’occasion de le rencontrer. Il avait d’ailleurs quitté Vanves au printemps dernier pour une maison de retraites en Haute Savoie pour se rapprocher de son fils qui s’occupait beaucoup de lui. Mais tout le monde a gardé de lui une image, un souvenir, des mots car même en retraite professionnelle et politique, il était toujours présent aux événements marquants de la ville, prêt à se mobiliser pour la bonne cause, comme pour la collecte de la Banque Alimentaire, ou pour cette association qui vient en aide aux lépreux dans le tiers monde, ou assister à un conseiml municipal, une cérémonie. Il n’hésitait pas à traverser tout Vanves, reconnaissable à sa démarche cloquedinante, toujours prêt à saluer amis et connaissances, entamer une discussion, plaisanter, même si tout au long de ses dernières années, il avait allégé son activité, avant de rejoindre la maison de retraites…où il s’emmerd…avec tous ses vieux autour de lui !
ORIGINE TRES CATHO
Cet homme a eu des attaches en Belgique dont sa mére était originaire, marié avec un père ajusteur. Mais il est né en France au 1er Décembre 1912 à Jeumont dans le Nord. Il a rejoint très vite Paris à cause de la guerre 1914/18 pour vivre dans le XVème, pois le XIVéme arrondissement prés de la gare d’Ouest Ceinture où il a passé sa jeunesse marquée car la fréquentation du patronage de la paroisse du Rosaire qui était à l’avant-garde du progrés avec ses colonies de Vacances à Saint Cast (Bretagne), des pélérinages à Lourdes, des cercles d’études sur tous les sujets avec des orateurs éminents comme le commandant Charcot, et une troupe de théâtre dans laquelle il a joué. C’est là que ce démocrate chrétien a pris goût aux sports, à la solidarité qui ont marqué sa vie vanvéenne. Il a exercé son premier emploi en 1926, comme « grouillo » disait il dans un magasin de tissu place des Victoires, puis dans un magasin de gros en bonneterie, mercerie, chaussure, situé rue Louis Turbigo où il est resté toute sa vie professionnelle.
En 1932, il est parti faire son service militaire dans les chasseurs à pied à Saverne. Puis en 1939, il s’est marié avec la fille de la merciére du coin, s’est installé à Vanves dans un deux pièces cuisines avec 2 enfants au 2 rue Louis Dardennne parce qu’il n’avait rien trouvé à Paris, puis il est partit faire la guerre où il a été fait prisonnier après la bataille de Belgique en 1940 « homérique, mais inutile où j’ai perdu d’excellents amis, péres de famille, mort pour rien » racontait il. Mais il s’est évadé de Stettin prés de la mer Baltique en 1942 et s’en est retourné à Vanves après avoir visité la gestapo à Berlin, le music hall d’Hanovre, la Cathédrale de Cologne, les églises d’Aix La Chapelle, passé la frontière franco-belge en pleine nuit dans la neige où il a été accueilli par des cheminots, et retrouvé sa femme le jour de la Saint Valentin. Mais il a dû se cacher jusqu’à la Libération recherché par les gendarmes allemands.
VIE TRES SOCIALE
Puis, il a repris son travail de représentant pour ce magasin de gros, et a cherché à occuper intelligemment ses loisirs, en faisant revivre l’Amicale Sportive de Saint Remy (ASR) avec ses amis Lehren, Franchet, puis en créant en 1946 avec ses amis Brodin et Thuilliez, la section gymnastique volontaire au Stade de Vanves, lorsque la Paroisse de Vanves a décidée d’éliminer le sport du patronage, sous ordre des évêques. Puis il s’est intéressé à la politique en étant élu au Conseil Municipal où il a siégié durant 24 ans entre 1965 et 1989, sous trois maires, René Plazanet, André Roche et Gérard Orillard. Il n’a jamais hésité à être franc avec eux, ce qui provoquait quelquefois des échanges assez vifs et omériques dont témoignent les comptes rendus des conseils municipaux de l’époque. Et il a été aussi l’un des initiateurs avec René Plazanet du jumelage de Vanves avec Lehrte. Maire adjoint aux sports pendant 4 ans, il a participé avec André Roche au choix de cette installation révolutionnaire du traitement à l’ozone de la piscine municipale inauguré au tout début des années 70.
Il racontait alors qu’il vivait encore dans son appartement du 10 place Kennedy où les fenêtres donnaient sur le parc F.Pic, tous ses souvenirs, comme ce jour où il avait porté dans ses bras Frédéric Pic lors de l’inauguration du gymnase du PMS (André Roche), ou vu Radouane Bouster, stadiste alors, remporter le marathon de Sao Paulo. Il confiait que « tout le secret de sa santé » résidait dans le sport, la natation, la marche. Et qu’il était un démocrate Chrétien depuis l’âge de 14 ans, ayant côtoyé avant la guerre, Francisque Gay, Georges Bidault, Maurice schmann. C’est à cet homme que la ville rendra hommage Mercredi prochain et que dont ce Blog a voulu rappeler sa vie à travers cet article en pensant beaucoup à son fils et à sa famille qu’il avait réuni à Vanves pour célébrer ses 90 ans en 2002, car c’était sa terre (vanvéenne).