Le Blog de Vanves au Quotidien continue de passer en revue ses 32 maires qui nous ont gouverné depuis 230 ans avec le seul maire communiste qui a dirigé Vanves au lendemain de la Libération
Nommé maire par le Comité de Libération, c’est le seul élu communiste qui a dirigé Vanves durant 3 ans. Il a conduit la liste dénommée « Union Patriotique Républicaine et Anti-Fasciste » aux élections municipales de mai 1945. Dés la première séance du conseil municipal, il faisait voter un vœu demandant de « châtier les traitres, évincer les fonctionnaires vichysois de l’administration, confisquer les biens des trafiquants du marché noir et de rendre la parole au peuple lors des élections des Conseils Généraux ». Il a débaptisé le nom de certaines rues pour leur donner celui de patriotes de Vanves fusillés par les allemands en précisant qu’il ne faisait « que reprendre le projet précédemment établi par le Comité Local de Libération » lors du Conseil Municipal du 5 Novembre 1945 afin de les inaugurer dés les cérémonies du 11 Novembre 1945 : Antoine Fratacci et Ernest Laval (ex-rue de la Mairie), Louis Dardenne (Ex-rue Normande), René Coche (ex-rue de la gare), Victor Basch (ex-rue de la Liberté), Jacques Jézequel (ex-rue A.Duru), Raymond Marcheron et Jean Bleuzen (ex-rue de Paris), Marcel Martinie (ex-rue Pasteur), Marie Besseyre (ex-rue Raspail). Un conseiller municipal avait bien tenté de baptiser « allée du souvenir » la future rue Guy Mocquet qui relie l’hôtel de ville aux monuments aux morts, mais sans succés. Il avait argumenté alors que l’on risquait d’oublier certains vanvéens ( ?) sans compter les conséquences pour les habitants de ses rues, en consacrant une voie pour rendre hommage à tous ces morts pour la France. Un peu plus tard, le 17 Janvier 1946, il fit rayer de la liste des maires sur la plaque apposée à l’entrée de la salle des fêtes, le nom de Kerautret en le faisant suivre de la motion « maire collaborateur au service de l’Allemagne ». Il faudra attendre Didier Morin maire LR (1990-1995) pour que son nom retrouve sa place sur une nouvelle plaque apposée à l’entrée de la salle H.Darien où son inscrit le nom des 32 maires de Vanves
Mais il avait d’autres soucis, car au lendemain de la seconde guerre mondiale, les vanvéens étaient toujours touché par « le manque de charbon et les privations » qui ne « permettaient plus de résister aux rigueurs de l’hiver qui s’annonçait rigoureux » comme il l’a fait constater. Il a ainsi essayer de sensibiliser le « Ravitaillement Général de tout mettre en œuvre pour améliorer rapidement les arrivages des denrées les plus indispensables à la population » et « organiser une distribution rationnelle des produits de première nécessité ». Il a fait installer un manège dans le parc F.Pic (alors dénommé Falret) qu’il a commencé à transformer en « parc populaire », s’est préoccupé des difficultés des vanvéens à se déplacer notamment entre le Clos Montholon et le centre ville ainsi que la place Corentin Celton (Issy), en faisant face aux questions éternels de propreté dans les rues, de panne dans l’éclairage public….
Mais la vie municipale restait très politisé : Ainsi le 15 Mai 1946, ll fait débaptisé le Bd du Lycée en Bd de Stalingrad à la demandez du Comité France – URSS à l’occasion de la fête de la victoire du 8 Mai 1945, et donne le nom de Marcel Yol, à la rue du Château qui longe le parc des exposition, pour rendre hommage à l’intersyndicaliste fusillé par les allemands. Le 1er Janvier 1946, il octroie une subvention au Centre Intersyndical de Vanves et le 4 Juillet 1946, il avalise la création d’une bourse du travail en expliquant « que cette institution présente un intérêt certain pour la population laborieuse de la commune puisqu’elle a pour objet de faciliter les transactions relatives à la main d’œuvre et de concourir à l’éducation technique des employés ». Ce même jour, il faisait voter un vœu s’élevant « contre la présence à l’Assemblée Nationale Constituante des traites et collaborateurs Daladier, Raynaud et Frédéric Dupont ». Enfin, pour bien montrer l’opposition totale des communistes de l’époque au Général de Gaulle, il exprime son étonnement devant l’absence du portrait du Président de la République dans les différents bureaux du commissariat de Vanves « alors qu’y figure encore les portraits du Général de Gaulle, aujourd’hui simple citoyen ». Les élections municipales de l’automne 1947 mettront fin à cette parenthése communiste. Il faudra attendre 50 ans avant que les communistes siègent au conseil municipal, et encore dans une municipalité d’union de la gauche dirigée par un socialiste.