La LICRA Vanves organise ce soir à 19H30 à l’Hôtel de ville, la projection du film «Relais de la Mémoire » suivi du témoignage d’Esther Senot survivante des camps nazis (sur la photo au collége St Ex avec Monique Abecassis) qui a témoigné plusieurs fois devant des collégiens de Saint Exupery etde Michelet. «Les élèves sont surtout frappés par la vie à Auschwitch. Ce qui s’est passé avant en France, la cause, l’antisémitisme d’état, le statut des Juifs, ils ne retiennent pas, c’est dommage. Ils sont stupéfait par la conséquence, notre capacité à survivre » témoignait-elle dans un dossier consacré aux « survivants » dans le magazine Le Point fin Janvier 2024, où les derniers déportés témoignaient face au retour de la barbarie, contre l’oubli et l’indifférence des jeunes générations, dont Esther Senot: « Quand j’ai retrouvé ma sœur Fanny au Revier (infirmerie) de Birkenau, elle n’en pouvait plus « c’est le fin, laisse-moi ». Elle s’est soulevé de la paillasse : Toi, tu est jeune, la guerre va finir, essaie de dire, promets-moi, que tu raconteras pour qu’on ne soit pas les oubliés de l’histoire». A 95 ans, elle ne cesse de le faire en ayant écrit un livre «la petite fille du passage Ronce » (Edt Grasset)
Dans ses témoignages et son livre, elle raconte tout : son arrivée de sa Pologne natale dans le quartier de Belleville à l’âge de 11 ans en 1939, la rafle de Juillet 1942 à laquelle elle a, seule, échappée pour errer pendant un an à travers la France, avec des gestes de solidarité formidable, son arrestation en été 1943, Drancy puis les camps avec 106 autres jeunes dont elle a été la seule survivante en 1945. « On n’a pas été reçu en fanfare. On était les oubliés de l’histoire ! Dans ce camp, je n’avais qu’un but : survivre. Et puis là plus rien ! On s’est alors tû pendant 30 ans » racontait elle en reconnaissant que les premiers temps furent très difficiles. Sa revanche dans la vie : Un mari, 3 enfants, 6 petits enfants, 6 arrières petits enfants. « J’ai essayé de reconstruire ma vie avec un mari formidable. Mais lorsqu’on a été dans un camp comme Auschwitz, c’est comme si on n’en était jamais ressorti » témoigne t-elle ?
Peut être est-ce une raison pour laquelle, aujourd’hui elle parcourt la France pour témoigner devant ses jeunes. Avec quand même une pointe d’inquiétude ces temps-ci : « Tout ce qu’on a essayé de dire, d’expliquer, de construire, ce serait donc pour rien, dans le vide. En 1940, l’antisémitisme français était bien différent, cantonné surtout à des milieux intellectuels. Aujourd’hui la parole se libère, cette haine gagne les réseaux sociaux, certains partis politiques, c’est une diffusion massive, incontrôlable. Des professeurs craignent d’enseigner la Sohah dans certains départements comme la seine Saint Denis où je n’ai pas été invitée ».