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ecole inter armée des sports

  • DJAMEL MASTOURI : UN CHAMPION DE VANVES SUR LES CHAMPS POUR LE DEFILE DU 14 JUILLET

    Djamel Mastouri, notre champion paralympique défilera le 14 Juillet sur les champs Elysées. Regardez bien sur votre téléviseur,  dimanche prochain entre 10H30 et 12H, il fera partie de la garde du porte drapeau de l’Ecole Inter Armées des Sports qui défile cette année devant le chef de l’Etat et les hautes autorités de la Répubklique. Ce n’est pas tout à fait une première car il a déjà défilé dans les troupes, mais là ce n’est pas pareil : la garde au drapeau c’est autre chose, surtout pour une personne handicapée : « Je ne laisse pas passer l’occasion » confiait il au Blog de Vanves Au Quotidien qui l’a rencontré au PMS André Roche lors de l’un de ses entraînements avec son coach, en fin d’après midi, mardi dernier. Rappelons qu’il  a été champion d’Europe du 1500 m, 3éme au championnat d’Europe sur 800 m en 2005 en Finlande, champion du monde du 1500 m et 3éme sur 800 au Championnat du monde en Hollande et surtout médiallé de bronze aux JO de Pékin. « A Londres, j’ai essayé de me battre pour une médaille. Mais les aléas du sport avec une petite blessure m’a un peu ralentit dans ma préparation, ce qui a hypothéqué mes chances de médailles au JO de Londres en 2012, où j’ai fait 8éme ! ».

     

    Vanves Au Quotidien - Comme passe t-on du défilé des JO au défilé du 14 Juillet ?

    Djamel Mastouri : « C’est deux mondes différents. Le premier, c’est pour le sport, défendre les valeurs de notre pays en terme sportif. Et le 14 Juillet c’est défiler pour la Nation. Ce sont deux mondes différents, mais qui se relient parce que quoi qu’il arrive, défiler pour un sportif sur un stade c’est une consécration et défiler sur les champs Elysées pour un militaire,  c’est une consécration.

     

    VAQ - Comment et pourquoi avez-vous été choisi pour défiler ?

    D.M. : « Je ne sais pas trop ! Des propositions sont faîtes ! Comme l’Ecole Inter Armées des Sports défile cette année, on m’a proposé d’être de la garde porte-drapeau de cette école, composé de six soldats, avec un lieutenant qui porte le drapeau, deux officiers autour, et 3 sous-oficiers derrière. Et c’est important pour moi.  C’est pourquoi j’ai accepté sans hésiter

     

    V.A.Q. - Qu’est-ce que l’on ressent lorsque l’on va défiler dans quelques jours ?

    D.M. : « De la fierté ! Comme tout militaire, on n’a pas le droit à l’erreur ! Donc  comme un sportif de haut niveau, on va s’entraîner à défiler pendant une semaine, intensivement au camp militaire de Satory. C’est un peu le même objectif que lorsque je me retrouve sur la piste : Il faut être bon le jour J !

     

    V.A.Q. - Qu’est-ce qui vous a fait choisir comme discipline l’athlétisme ?

    D.M. : « C’est la passion, le plaisir de courir. J’avais des facultés pour aller au devant, m’accrocher, de l’entraîner. Et c’est la discipline où j’étais le plus à l’aise !

     

    V.A.Q. - Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir une carière militaire ?

    D.M. : « Le hasard ! J’étais appelé sous les drapeaux à l’époque où le service militaire était obligatoire. Et je suis resté, malgré que j’ai tout fait pour me faire réformer

     

    V.A.Q. - Qu’est-ce qui vous a fait rester ?

    D.M. : « En fin de compte, je n’ai pas voulu me faire réformer pour esquiver, parce qu’avec mon handicap, j’étais persuadé de l’être et surtout je m’étais dit que je n’avais pas ma place dans l’armée en tant que personne handicapée. Par la force des choses, j’ai démontré qu’une personne handicapée pouvait faire l’armée comme tout le monde

     

    V.A.Q. - Et aller jusqu’au combat  au Kosovo et en Bosnie ?

    D.M. : « Surtout au Kosovo, car je n’ai fait que des aller-retour en Bosnie pour ramener du matériel. C’est surtout au Kosovo où j’ai vraiment exercé mon métier de militaire, 2 fois cinq mois !  

     

    V.A.Q. - Que faîtes-vous maintenant aux Invalides ?

    D.M. : «  En tant que sportif de haut niveau, et personne handicapée reconnue,  étant un exemple pour certaines personnes, je travaille depuis 3 ans pour les blessés de guerre afin de les remettre sur pied grâce au sports. C’est de la ré-éducation par le biais du sport

     

    V.A.Q. - En vous inspirant d’une méthode américaine ?

    D.M. : «  C’est vrai que les américains ont commencé à utiliser cette méthode pour les militaires qui ont été blessés et ont perdu une partie de leurs membres, pour essayer d’en faire des sportifs. Parce qu’un militaire est sportif, et toujours dans une bonne condition physique. 50% des athlètes américains sont des anciens militaires. Et on leur donne ainsi la chance de représenter leur pays dans le sport. Nous intervenons aux Invalides en 4éme phase, après leur hospitalisation, leur convalescence,  leur ré-éducation morale et psychologique pour accepter qu’il leur manque quelque chose et qu’ils ont été meurtri dans leur chair, leur ré-éducation physique. Et dés que possible, nous les prenons en main pour faire du sport à partir de tout un programme, de tout un panel de sports adaptés pour les personnes handicapés, qui existent en handisports du physique léger au très lourd, reconnu ou non paralympique.

     

    V.A.Q. - Est-ce le meilleur systéme poyur oublier leur traumatisme ?

    D.M. : « C’est surtout la possibilité de changer de leur quotidien entre kiné, médecins, et commencer à se refaire une vie avec leur handicap.  Grâce au sport, ils s’évadent un peu.  Et peut être grâce au sports, ils auront le plaisir de trouver la discipline qui leur convient et s’y épanouir… et devenir pourquoi pas un champion… tout au moins retrouver le goût à l’effort, et comme on dit à l’armée, le dépassement de soi qu’ils ont connu avant d’être blessé.  Et nous en voyons certains qui ont le moral dans les chaussettes, reprendrent goût aux choses, s’épanouir grâce au sport, même avec 2H de transports chaque fois. C’est cela que l’on recherche, pas le haut niveau qui interviendra par la suite

     

    V.A.Q. - Quels sont vos prochains rendez-vous sportifs ?

    D.M. : « J’ai les championnats du monde à Lyon dans quelques semaines. Et je ne vais pas avoir le temps de me reposer. J’ai eu l’autorisation par la fédération (FFA) de consacrer cette semaine  aux répétitions du défilé  puis de défiler dimanche prochain. Et je vais m’entraîner en même temps, pour le défilé, et pour le championnat entre le 8 et le 14 Juillet. Et le 15, je pars pour les championnats du monde à Lyon du 19 au 28 Juillet. Je sais que je vais être un peu fatigué, parce que je n’ai plus l’habitude de défiler et de marcher en rangers, de porter un famas de 3,6 kg, car avec mon handicap c’est difficile, et j’ai souvent mal au dos. Mais j’assume, car on m’a donné le choix à la fédération : Soit le stage de l’équipe de France, soit le défilé. Et j’ai choisi le défilé du 14 Juillet. Puis ils m’ont dit que je ferais les deux