Les vanvéens vont retrouver le chemin de leur cimetière cette semaine, à l’occasion de la Toussaint et des cérémonies du 11 Novembre. Un lieu important pour beaucoup de vanvéens qui a vu se dérouler des travaux de requalification cette année, financé en partie par la MGP (Métropole du Grand Paris). «Il y avait un sentiment de laissez-aller» reconnaissait le maire lors des réunions publiques de quartier au printemps dernier. Les allées ont été re-végétalisées, notamment l’allée centrale où tous les arbres (malades) ont été abattus et remplacés, avec doublement du nombre d’arbres, adaptation des cheminements pour supporter le passage des véhicules, sans toucher aux sépultures, bien évidemment etc…
Peu de vanvéens connaissent vraiment l'histoire du cimetière de leur ville, et les curiosités qu'il cache bien évidemment moins riches que ceux du Père Lachaise, de Montparnasse... Les ossements découverts lors de l'aménagement du passage des écoles voilà maintenant quelques années, ont démontrés que le premier cimetière de Vanves entourait l'église Saint Remy comme dans n'importe quel village. Il a été transféré, après une décision du conseil municipal en 1811, sur un terrain acheté 600 fr (de l'époque) sur le plateau le long de la rue Sadi Carnot , mais où il fallait encore que la municipalité dépense 2600 fr pour mettre une clôture et des plantations, et qu'elle prévoit un char car son accès était très difficile, pour transporter les cercueils.. Il a connu plusieurs extensions entre 1836 et 1876, allant jusqu'à franchir l'avenue Marcel Martinie. Il s'étend sur 10 640 m2 aujourd'hui et compte prés de 4200 concessions dont 60% seraient perpétuelles. Et il accueille notamment une tombe militaire renfermant les 67 corps de soldats tués pendant la guerre de 1870-71, là où il y a une grosse croix érigée en 1890. Ainsi qu'un carré militaire 1914-18 (avec une plaque dans la mairie recensant plus de 600 noms de vanvéens morts durant cette guerre) avec des soldats morts durant les deux guerres, nord-africains russes et ukrainiens, et quelques uns morts au lycée Michelet alors hôpital militaire.
La tombe du Général Zveguinzoff, général russe de l'armée blanche, établi en France durant l'entre deux guerres, est peut être l'une des plus intéressantes du cimetière. Elle constitue l'un des derniers témoins de ces croix orthodoxes traditionnellement en bois et qui ont été remplacées par des monuments plus cossus. La présence de cette croix à double traverse couverte d'un toit à deux pentes, rappelle l'installation d'une communauté russe à Vanves, encore présente aujourd'hui que perpétue la chapelle derrière l'hôtel Mercure. Une concession appartient aux Soeurs Franciscaines où sont enterrées des religieuses. Et la plus ancienne tombe remonterait à 1919 où seraient enterrés un certain Coigniet.
De nombreuses personnalités qui ont marqué la vie de Vanves, sont enterrées dans notre cimetière : Hyppolite Noël (1828-1894) peintre, Lucien Coédel(1899-1947) acteur, Paul Marme (1894-1989) architecte de nombreux bâtiments vanvéens, Raymond Marcheron (1920-44) résistant fusillé dans le Carré A. Lucien Roux (1894-1956) pionnier du cinéma dans le Carré G. Félix Voisin (1794-1872) qui s'est voué à la médecine et a crée en 1822 à Vanves, une maison de santé pour les aliénés mentaux dans une grande propriété acheté avec le docteur Jean Pierre Falret, et qui été maire de Vanves (1832 à 1839), Louis Marie Larmeroux, bienfaiteur de la commune, les résistants René Sahors (1889-1942), Mary Besseyre (1907-42), Ernest Laval (1901-42) qui reposent côte à côte, Albert Legris (1885-1944), résistant abattu au camp de Struthof, Henri Chrétien (1882-1951) architecte, Georges Lagosse (1862-1935) médecin et bienfaiteur dans la Division B. Louis Dardenne (1910-44) résistant fusillé , Colette Blanco (190698) actrice connue sous le nom de Colette Darfeuil dans la Division C. Avec d'anciens maires : Louis Kerautret (1940-44), André Roche (1965-80).