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jean louis beydon - Page 4

  • LE CHEF D’ORCHESTRE DE VANVES : MARTIN BARRAL – AVEC « DE MUSICA », LA NAISSANCE D’UNE VOCATION !

    Qui ne connait pas ce vanvéen pur souche qui berce, trop peu souvent, nos dimanches en fin d’après midi, en tous les cas pour les mélomanes, généralement dans son lieu de prédilection : l’église Saint Remy. Voilà 30 ans, Martin Barral a créé avec une bande de copains du conservatoire de Caen, une formation musicale, De Musica, qui a commencé à jouer à Vanves en 1987. Et il continue aujourd’hui avec l’orchestre symphonique d’Orsay. Il est l’invité du blog Vanves Au Quotidien pendant ce week-end,  dans le cadre de portraits de vanvéens pur souche.

    Ce vanvéen pure souche a vécu toute sa jeunesse à Vanves,  habitant avec sa famille,  dans l’immeuble de l’avenue du Général de Gaulle en face au Rosier Rouge. Mais Martin Barral a fait ses études élémentaires  à l’école Lafontaine d’Issy les Moulineaux, secondaire au Collège Saint Exupery et au lycée Michelet, musicales au conservatoire d’Issy les Moulineaux. «J’ai fréquenté le patronage du Rosier Rouge tenu par les sœurs où j’ai côtoyé la famille Meige avec Pierre qui était plus grand et plus vieux que moi. Il nous faisait très peur, parce qu’il bougeait beaucoup et remuait ses bras, parlait beaucoup et même trop ! Je n’étais pas attiré par les rockers comme lui, mais par les chefs d’orchestres et les musiciens » raconte t-il. Au conservatoire de musique d’Issy les moulineaux il a fait un peu de piano, puis du violoncelle, et a suivi une classse  musicale au conservatoire de Boulogne  (toujours) très réputé grâce au célèbre Marcel Landowski, « qui se déroulait dans une ambiance vraiment merveilleuse, où là, je n’avais pas honte de dire que je faisais de la musique. Partit à l’Armée où j’ai devancé l’appel, je me suis retrouvé à Caen où j’ai été, par curiosité, voir à quoi ressemblait un conservatoire de province. J’y ai rencontré un professeur formidable, qui s’est occupé de moi (parce que je venais du Conservatoire de Boulogne) ». C’est là à Caen qu’il a  crée son orchestre, De Musica,  par hasard,  avec sa bande de copains qui faisaient parti d’un orchestre d’une centaine d’élèves dans ce conservatoire labellisé 3éme de France après Boulogne et Bordeaux tout de même

    Ne voilà t-il pas qu’un jour, le chef d’orchestre, Jean Louis Basset, leur professeur, lance cette idée « Qu’est-ce qui veut diriger l’orchestre ?  Je veux écouter ce que cela donne depuis le fond de la salle, pour me rendre compte de l’acoustique ! ». Une très mauvaise idée selon Martin Barral « parce que de toute façon, dirigé par un autre, ce n’est plus tout à fait le même orchestre », mais aussi une très bonne idée : «  Il m’a donné la baguette en pensant que j’allais me casser la figure, ce qui n’a pas été le cas…pas complétement. Il est revenu vers moi : « Mais tu as déjà fait de la direction d’orchestre ? – Non ! – Si tu n’en pas déjà fait, tu as pris des cours ? – Non ! – Ah bon ! Il va falloir se pencher sur la question ! ». Evidemment il n’en était pas question dans ma tête, car je n’avais rien demandé, et je voulais  faire du violoncelle. A sa place, j’avais eu le plus grand tract de ma vie, j’avais peur de tomber tellement les jambes bougeaient. Et il me dit : « Tu vas faire la répétition dans 3 semaines car je ne peux pas la faire !». Je me suis alors  plongé dans les partitions. J’ai appelé Patrick Fournier, ex-chef vanvéen, à qui j’ai dit :« Patrick, il m’est arrivé un truc pas possible, je vais diriger une ouverture de Brahms ! Je n’ai jamais ouvert une partition dans ma vie, sauf avec toi lorsque tu me tenais sur tes genoux ». Il m’a expliqué des tas trucs, j’ai été voir des copains, et l’orchestre de Paris pour voir ce qu’était un chef d’orchestre.  Et cela s’est bien passé ».

    Une vocation est née qui s’est traduite tout de suite à travers la création en 1984 avec une douzaine de jeunes,  d’une formation musicale, un orchestre de chambre, qu’ils ont baptisé De Musica, en lui confiant sa direction : « Il  a fallu que j’apprenne mon métier. Mais nos professeurs nous ont dit que l’on ne pouvait pas faire une institution comme cela dans le conservatoire, et surtout « parce que vous êtes dirigé par un élève ». Cela n’a pas suffit pour nous arrêter. « Où c’est marqué ? -  Nulle part !  - On continue ! D’ailleurs le directeur (du conservatoire) nous donne les clefs ! -  Mais il n’est pas content ! - Il ne nous l’a pas dit, on n’est pas au courant ! ». Jean Louis Basset qui m’avait mis le pied à l’étrier m’a dit : « Vous n’aurez jamais votre prix. Vous êtes des dissidents dans l’institution ». Nous  avons tous eu notre prix, et nous nous sommes dit : « Ils l’ont fait pour que l’on se barre ! ». Et nous sommes partis de Caen, certains se sont présentés aux conservatoires de Lyon et de Paris, plusieurs  ont intégrés le Conservatoire Supérieur de Paris. Et ma copine m’a dit : « Pourquoi on ne recommencerait pas De Musica ! ». Ce n’est pas encore moi qui ait décidé, mais eux, en me bottant les fesses !:  « t’habite où ? – Vanves ! – Y a un conservatoire ? – Non ». J’ai été me renseigner, et j’ai rencontré Jean Louis Beydon qui m’a dit « ne partez plus ! ». La marque de fabrique de son école était plutôt le big band, le jazz… Mais il n’y avait pas d'orchestre classique ».

    Au premier concert, un bide total : 6 personne ! « J’ai dit à l’orchestre : « On va jouer quand même. Le directeur du conservatoire est là !  A la fin de chaque morceau, laissez votre instrument et appaudissez, ou sinon, je vais pleurer ! ». Jean Louis Beydon avait écrit un superbe article dans Vanves Infos pour nous soutenir. Evidemment, il n’était pas question que je reste. Mais cela ne m’a pas empêché de rester tout en allant voir ailleurs » narre t-il en se remémmorant toute cette période : « Nous répétions dans les locaux de l’école de musique. Et un jour, une violencelliste est venu, cooptée par un membre de l’orchestre qui jouait très bien. Son copain qui l’accompagnait avec une valise, s’est installé dans la salle à côté pour travailler. Et lorsque je dirigeais la répétition, et que l’on s’arrêtait, j’entendais « les Caprices » de Paganini ! Il est venu nous écouter, s’est présenté :  c’était Philippe Aïche, violon solo de l’orchestre de Paris, qui est la meilleure place du meilleur orchestre en France, avec Barenboïm, Karajan, Bernstein… à ses côtés. Après cela, je ne savais plus diriger sur le coup ! Et il a intégré l’orchestre où il est resté pendant 2 ans. « Cela va me changer. Il  y a des jeunes, c’est sympa » m’a-t-il dit. Et il m’a appris mon métier parce qu’il avait les meilleurs auprès de lui. Il me disait  « un peu trop souvent, c’est de ta faute ». Mais je l’écoutais ! »

    La suite pour De Musica, c’est la consécration, avec les appréciations élogieuses des plus hautes instances musicales, des solistes internationaux qui sont venus cautionner la qualité de son travail en dehors de Philippe Aïche (Isabelle Flory, Nadine Pierre, JP Audoli, M.Perez, Marc Zuili, V.Wagner, N.Bone, M.Strauss, Yury Boukoff), et des enregistrements  de CD qui l’ont amené pour la parution du second CD de Quantz « le flutiste de Sans souci » à jouer à Musicora à la Cité de la Musique sur le stand de Radio France. Et pour Martin Barral, ce sont  participations à des festivals, en dehors du Printemps Musical de Vanves, comme La Rochelle, du Haut Nivernais, de St Germer de Fly, de Jean de la Fontaine, de Nemours filmé par François Reichenbach. Il a dirigé, à l’invitation de Christophe Dechavanne, un requiem de Mozart en hommage aux victimes du Sida, un concert annuel de Yamaha à Gaveau, le concert du 150éme anniversaire de Cartier en Juin 1997 à l’hôtel de Ville de Paris… «  L’association De Musica existe toujours, mais elle a fonntionnée avec moi  jusqu’à mon concours pour entrer à l’orchestre symphonique d’’Orsay en 1998 ».

    A SUIVRE...

  • LE CONSERVATOIRE DE VANVES (suite et fin) – 7) Le nouveau conservatoire ne va-t-il pas faire disparaître l’esprit d’équipe, la convivialité, la cohésion ?

    Il y a eu beaucoup de projets à l’emplacement du pavillon (ex-stadede Vanves) et du bâtiment de la rue Guy Mocquet,   que le Conservatoire occupe actuellement, sur la place de la République à l’époque de la (défunte)  ZAC Saint Remy, et lorsque Guy Janvier (PS) était maire… avec des propositions qui tombaient à chaque fois à l’eau. Grâce à Arc de Seine et à GPSO, ce conservatoire sera construit par GPSO rue Solférino, en passant de 700 m2 à 2200 m2, avec une salle de spectacles de 220 places avec une fosse d’orchestre. GPSO a attribué le marché de maîtrise d’œuvre de la construction au cabinet d’Architecte Babun-Renaud le 24 Juin 2010. « L’objectif, à terme, est d’accueillir les 700 élèves et la quarantaine de professeurs dans les meilleures conditions notamment sur le plan de l’enseignement riche et varié (cours individuels et collectifs, du rock au baroque) dispensé tout au long de l’année »indiquait alors un communiqué de presse de la ville de Vanves.  « Nous avons eu des échanges entre le maire de Vanves GPSO, les architectes et les responsables du conservatoire. Nous aurons une salle de danse enfin aux normes (170 m2 de studio de danse), une petite salle de théâtre, une salle de musique ancienne carrée avec possibilité de danser sur un sol en double lambour, des salles de musique actuelle, d’autres dédiées aux pratiques instrumentales et vocales, des studios d’enregistrements et équipés pour des musiques amplifiées et les percussions, … Et nous  serons dans un lieu unique » indique Jean Louis Beydon . 

     

    « Il aurait pu s’affoler plus tôt franchement.  On en a bavé et on en bave encore dans nos locaux actuels. Mais il y a pire certainement ailleurs » reconnait Jean Poidevin (directeur de 1973 à 1986) et toujours présent même s’il est à la retraite car il vient encore aux répétitions, participe à la vie de ce conservatoire, mais ne donne plus plus de cours. « On me laisse quelquefois dirigé l’orchestre d’harmonie dont j’aurais voulu continuer à diriger, car on a joué des œuvres vraiment extraordinaire avec les jeunes » explique t-il.  Il aurait bien continué à professer un an ou deux pour voir ce que cela donnait dans ce nouveau conservatoire. « Tout le monde sera là dans un même bâtiment. Il y aura peut être et sûrement des changements. Les professeurs se verront peut être moins, parce qu’actuellement ils se voient, se rencontrent en passant par le secrétariat au pavillon, alors qu’il se trouvera tout en haut, au dernier étage  du conservatoire. Et malheureusement c’est ce qui se passe dans les autres conservatoires où les professeurs se connaissent à peine. Alors que j’ai toujours voulu dés le départ, et avec Jean Louis qui a continué, qu’il y ait un esprit d’esprit, qu’il y ait vraiment une cohésion entre tous les professeurs ». C’est le seul risque et la crainte de tous ceux qui ont vécu une formidable épopée de la musique à travers cette école de musique et ce conservatoire comme éléves, comme professeurs. Les Bertrand Giraud qui est président du concours Jean Françaix, Nathalie Murat qui est professeur titulaire, Christine Cliquot de Mentque qui a fait une belle carrière de chanteuse, de prof de chant puis de la méthode Alexander, Jean Claude Truchot  qui est prof à Nancy et habite Israël, Eric Cadassous, Jean Thoral, Laurence Bretaniot (violon)…. Et bien d’autres encore.

  • LE CONSERVATOIRE DE VANVES – 6) D’UNE GESTION ASSOCIATIVE A UNE GESTION INTERCOMMUNALE

    La gestion du Conservatoire de Vanves a été confiée en 2005/06 à la Communauté d’Agglomération, à l’époque Arc de Seine comme tous les autres conservatoires des communes de cette intercommunalité. Au début, cela n’a pas été évident. Mais au bout du compte, ce transfert de gestion s’est révélé  une réussite par rapport à d’autres cas similaires malgré des craintes du côté des enseignants  et beaucoup de discussions entre les élus…et les enseignants

     

    « Nous nous sommes retrouvé à cinq directeurs de conservatoire qui se demandaient bien ce que l’on faisait là dedans. Nous avons chacun réunis nos professeurs qui se sont interrogés, ayant peur de se faire avaler  par Issy les Moulineaux, alors que Vanves était la seule structure associative. Plus de la majorité des professeurs ne voulaient pas en entendre parler. Mais en même temps, nous avons eu affaire à  une femme extraordinaire, Héléne  Dizien, directrice générale adjointe des services d’Arc de Seine. Elle a réunit les 5 directeurs en nous expliquant que l’on allait faire un super boulot ensemble,  le DGS (directeur général des srvices)  Philippe Leblanche nous rassurant, en expliquant bien « qu’on ne veut pas changer les conservatoires ! ». J’ai pu convaincre les professeurs à ce moment là, ainsi que le conseil d’administration qui n’avait pas le choix non plus. En se disant d’y aller en douceur et le mieux possible » raconte Jean Louis Beydon.

     

    Après la création de GPSO,   Boulogne qui est le plus grand conservatoire de France avec une autonomie et une puissance indéniable, a rejoint l’interco, où Philippe Chamard est le directeur général pour les 7 conservatoires de GPSO et bientôt 9.  « Nous sommes pris en exemple maintenant par d’autres intercos parce que cela marche (en musique). Cela a été une réussite car les directeurs des conservatoires ont pris l’habitude de se réunir, d’avoir des échanges. Et puis,  sur le plan financier,  les villes ne finançaient plus directement ces conservatoires. Nous n’avions plus à défendre notre budget, nos salaires, nos achats d’instruments devant la mairie, les élus, le conseil d’administration. ». Sans parler de la possibilité donné à certains enseignants  de partir à la retraite avec une somme rondelette, ou rester avec une évolution de leur salaire sur le plan financier. « Par contre, la charge des directeurs et de leurs adjoints étaient beaucoup plus grande, avec des comptes à rendre à l’interco. Mais, du jour au lendemain, on savait ce que l’on pouvait dépenser, comment gérer notre conservatoire » indique Jean Louis Beydon.

     

    « Nous avons bénéficié d’une dynamique extraordinaire en pouvant augmenter nos heures d’enseignement, titulariser la grande majorité des professeurs alors qu’ils étaient en CDI. Nous  avons  pu rajouter le Luth Renaissance, le clavecin en achetant deux clavecins, et bientôt ouvrir une classe d’orgue avec le nouvel orgue de l’égliseSaint Remy, développer le cor, le saxophone, des classes de guitare-jazz, d’acheter du matériel de percussions… grâce à des investisssements qui avaient démarré sous le mandat de Didier Morin. Il avait levé un investissement de 100 000 frs ce qui nous avait permis d’acheter des instruments au fil des années qui ont suivies : 4 pianos à queue, des  pianos droit, un saxophone baryton, une deuixiéme clarinette bassse, 4 timbales, plusieurs batteries, des amplis, des sonos...que nous aurions eu du mal à acheter du temps de l’association de l’Ecole de musique… » explique t-il en reconnaissant « qu’avec l’interco, les tarifs ont considérablement diminué. Du coup mon souci, est que les éléves n’ont plus envie de quitter le conservatoire alors qu’ils partaient au bout de 4 à 5 ans, après les classes de solfége et restent pour les cours particuliers. Certains sont là depuis 10 à 15 ans ». Ainsi l’une de ses difficultés concerne les plus jeunes avec seulement 12 places pour les éléves 4 ans alors qu’il y a prés de 50 demandes l’obligeant à effectuer un tirage au sort « pour essayer d’être le plus honnête possible, et ne pas pénaliser les gens, sans priorité pour les fréres et les sœurs ».