Vanves et ses habitants ont vécu, de très près pour certains d’entre eux, bien sûr, ces journées autour du 9 Novembre 1989 dont les médias parlent beaucoup depuis plusieurs jours pour commémorer le 20 éme anniversaire : La chute du mur du Berlin mais aussi ses conséquences dans les autres pays de l’Est qui ont été considérables.
Gérard Orillard, maire de Vanves écrivait dans Vanves Infos de Décembre 1989 : « Je ne voudrais pas passer sous silence ce qui se passe à l’Est : comment ne pas se réjouir des événements qui libérent du joug socialo-marxistes, les peuples du dernier empire colonial de la planète. C’est la plus belle relance pour ceux qui, comme votre Maire, depuis 40 ans, dénonçaient – malgré les saccarmes de ceux qui ont aujourd’hui l’imprudence d’affirmer comme certains ministres « Je l’avais prévu » - cette négation de l’homme et des nationalités qui permit à Staline à ses successeurs d’asservir la moitié de l’Europe. Voilà l’Europe retrouvée ». Pascal Lorot, jeune conseiller Municipal et éconmiste à l’IFRE (Institut Français des Relations Internationales) spécialiste de l’Union Soviétique signait une tribune dans le Figaro quelques jours avant le 9 Novembre où il expliquait que « les difficultés économiques et financières » pouvaient « ajourner la perstroika ».
Durant ce mois de Novembre 1989, Vanves avait vu se dérouler son 3éme forum de l’entreprise au gymnase du Plateau (Maurice Magne), le premier conseil municipal des jeunes était créé et élu, le maire protestait contre un projet de suppression de la gendarmerie, le Drapeau de l’Europe faisait son apparitioon pour la première fois lors des cérémonies patriotiques (du 11 Novembre), Pierre Bousquet, alors proviseur du lycée Michelet était décoré de l’Ordre National du Mérite par Maurice Druon, la ville lançait par une réunion publique de présentation, le projet du square Marceau. Et puis en inaugurant le Lotissement Larmeroux, l’équipe municipale avait fait tomber un mur. Celui de l’un des services de l’Armée qui était installé à l’emplacement actuel du lotissement Larmeroux avec l’école maternelle Lemel, le garage et les ateliers municipaux.
Vanves a plutôt vécu les conséquences de cette chute notamment avec la Roumanie : La mairie a organisée le jour même de Noël une collecte pour ce pays alors que tout le monde a vécu en direct grâce à la TV la chute, le procés et l’exécution du couple Ceaucescu. Elle a rapporté 61 531 Frs de dons et 40 m3 en vêtements alimentations et médicaments qui ont remplis 5 camions. Un vanvéen d’origine roumaine, Tudor Anescot, chef d’entreprise qui se trouvait être un ami proche du premier Premier Ministre roumain, Petre Roman, d’après la dictature, s’était beaucoup mobilisé ce jour là : « Le dimanche de Noël, tôt le matin, j’étais sous le choc des images venues de Roumanie. Je pensais aller à la Mairie pour vois si, nous habitants de Vanves, nous pouvions faire quelque chose de plus. Au même moment, j’ai entendu les hauts parleurs qui invitaient les vanvées à venir apporter leur soutien à la Révolution roumaine. Avec mon épouse, nous nous sommes rendus à la mairie où nous avons passé toute la journée pour donner un coup de main à l’équipe qui recevait les dons, qui chargeait les camions » racontait il dans la presse locale. « En arrivant à la mairie, nous étions bouleversé par la tragédie roumaine. En repartant le soir, nous étions bouleversés par l’image de tous ces gens animés d’un même élan, inimaginable de solidarité, de générosité envers leurs fréres roumains. Et quand dans notre boîte aux lettres, nous avons trouvé 200 frs dans une enveloppe sur laquelle était écrit « Pour la Roumanie libre », nous avons pleuré » racontait ce roumain installé alors à Vanves pendant 8 ans et qui considérait que « La France est la grande soerur de la Roumanie ».
« Pour les roumains, la référence, l’inspiratrice a toujours été la France. Il ne faut pas s’étonner si certains d’entre eux, célébes, ont trouvé en France une seconde patrie et qu’à son tour la France les a considéré comme ses propres enfants : Eliade et A.Ciornu, Ionesco, Virgil Gheorghiu… » expliquait il avant de témoigner de la vie derrière le rideau de fer qui l’avait mené à quitter son pays et à rejoindre la France « d’où je regardais amer et sans espoir ce qui se passait en Roumanie ». Son rêve était de voir un jour, Vanves se jumeler avec une petite ville industrielle située à l’entrée des Carpates à 80 km au nord de Bucarerst : Cimpina. C’était en Novembre et en Décembre 1989 à Vanves.