UNE RESIDENCE ETUDIANTE MET LE FEU
VILLA DE LA GARE ET RUE DIDEROT
« Ce genre de réunion permet de répondre à des inquiétudes légitimes. Cela me semble faire parti du débat » a conclu hier soir Bernard Gauducheau la réunion houleuse – qui a durée 2H30 - consacrée à la future résidence étudiante prévue d’être construit à l’angle des rues Diderot et Raymond Marcheron. La maison de retraites Larmeroux où elle s’est déroulée risque d’en voir bien d’autres, puisqu’aujourd’hui la plupart des projets immobiliers de la ville concernent ce quartier des Hauts de Vanves. Ce que d’ailleurs a soulevé un habitant en demandant que l’on fasse le point sur les projets prévus dans ce quartier : « Combien va-t-on construire de bâtiments dans ce quartier qui bénéficie d’un charme et d’un environnement de qualité. On a commencé à changer et modifier les accès, créer une zone de stationnement payant, et ce quartier est maintenant tout le temps en chantier ! »
Le groupe Sofiam avec son architecte Christophe Girard a tout d’abord présenté cette résidence étudiante prévue sur le terrain situé 26, rue Marcheron occupé jusqu’à présent par le pavillon en meulière et le hangar de l’entreprise de BTP Rossi qui part s’installer au Plessis Robinson dans des locaux plus fonctionnels, malgré les efforts réalisés par la municipalité pour qu’elle reste à Vanves. Son bâtiment de 2400 m2 comprendra 90 studios pour étudiants qui occuperont 4 étages et un 5éme en léger retrait, avec un patio intérieur (côté commissariat), des services au rez de chaussée (salle de petit déjeuner, salles de rencontres, loge du gardien..), avec une entrée rue Marcheron et l’accès à un parking de 12 places rue Diderot. Selon l’architecte, ce bâtiment dont il a essayé de créér des rythmes pour morceler les éléments de façades, avec notamment des balcons, s’intégre parfaitement bien dans la volumétrie du bâti environnant. Il utilisera des matériaux pérennes (verre, pierre aluminium…). Il a expliqué qu’il a conçu ainsi « une architecture qui n’est pas à la mode mais qui ne se démode pas » et éviter de créer « une architecture de résidence ».
Les riverains ont vivement réagit avec beaucoup d’arguments développés :
LE PAVILLON EN MEULIERE : Des habitants de la villa de la gare ont déploré la disparition de la maison en meulière : « Enlever ce pavillon, et voire cela au bout de ma rue ! Non ! » s’est indignée une riveraine. « La rue ne vous appartient pas. Nous sommes dans un état de droit. Cette maison n’est pas classée. Et il y a bien d’autres belles maisons de ce type inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Et ce n’est pas pour une maison en meulière que l’on ne va pas loger 88 Jeunes étudiants » lui a répondu l’architecte qui ne pense pas « que la meulière soit une référence en Ile de France ». Bernard Gauducheau a expliqué qu’il avait exprimé cette préoccupation d’intégrer ce pavillon en meulière : « On m’a répondu que c’était infaissable. J’aurais agî autrement si cette maison se trouvait dans un ensemble, comme c’est le cas pour l’ancien pavillon du commissariat qui sera conservé dans l’opération d’aménagement Cabourg, mais ce pavillon a une valeur moins importante. Et le hangar à côté n’a rien d’attractif » a-t-il ajouté en proposant à la fin de la réunion de réaliser le soubassement de la résidence étudiante en meulière. « Ce qui serait un clin d’œil ! ».
PROPRIETES : Mais les riverains ont beaucoup insisté sur ce point, provoquant tout d’abord cette réaction du maire : « Je ne suis pas habilité à demander à la société Rossi de revoir son projet, comme vous n’accepteriez pas que je vous demande de revoir la vente de votre de votre pavillon avec un projet qui nous convienne ! On ne peut pas l’empêcher lorsque c’est fait dans les régles de l’art et en respectant les régles d’urbanisme. On ne peut pas remettre unn cause ce que les propriétaires privées veulent faire de leurs biens. Un programme de ce type contribue à améliorer ce quartier et à Vanves d’autres endroits verront se réaliser des choses » a tenté d’expliquer Bernard Gauducheau tout au long de cette réunion, en montrant qu’il est conscient de certaines dérives - « Je n’ai pas envie que Vanves devienne comme cela ! Le commissariat… cela passe mal ! » s’exclame alors une riveraine – « Si vous trouvez que le « 36-42 » rue Marcheron c’est génial ! Et bien continuez avec tous les autres ! Ce n’est pas ma conception de la ville ! » a répliqué le Maire en expliquant un peu plus tard que « ce projet est en stand by car toutes les affaires ne sont pas réglés entre les acquéreurs et les vendeurs. Cela prend du temps. Et les tribunaux sont sur le coup ! ». Un projet de 210 Logements et studios avec 600 m2 de commerces en rez de chaussée est bloqué actuellement du fait d’une seule personne qui était d’ailleurs présente à cette réunion, comme par hasard.
NUISANCES : Les riverains ont soulevés tout d’abord le probléme du stationnement dans le quartier, malgré le parking de 12 places et sa sortie rue Diderot, car cette résidence va faire venir 88 nouveaux résidents. Ensuite du voisinage avec le bruit que pourront générer ses étudiants, avec toutes les images stéréotypées que peuvent véhiculer la cohabitation avec des jeunes… qui ne sont pas tous des voyous ou des brailleurs comme a tenté de l’expliquer le maire. Une riveraine a même en avant une perte de valeur des appartements voisins. D’autres ont mis en avant la trop grande proximité de cette résidence (9 m de largeur) avec les immeubles des 2 et 4 de la rue Diderot en face qui va cacher la lumlière de certains logements. L’architecte a fait remarquer que justement l’un de ces deux immeubles était plus haut que la résidence étuduiante (6 étages). Enfin, d’autres se sont inquiétés sur le devenir de cette résidence, en parlant de transformation en bureaux, de ventes par lots… dans 30 ans etc…
ETUDIANTS : Les responsables du groupe Sofiam et l’architecte ont insisté et mis en avant, durant ce débat que la construction d’une telle résidence étudiante répond un besoin énorme en Ile de France où les étudiants ont du mal à se loger : « Nous sommes parmi les pays le plus en retard en matière de constructions pour les étudiants ». Bernard Gauducheau a donné l’exemple d’étudiants qui sont obligés de faire appel à l’aide de leurs parents pour payer un studio ou une chambre à Vanves 800 € par mois. Il a surtout fait état d’un courrier du proviseur du lycée Michelet à la suite de l’article paru dans Vanves Infos, car il recherche un hébergement à proximité de son établissement pour ses éléves de classes préparatoires « qui passent leur temps à travailler et à dormir ». Il existe actuellement 160 places dans l’internat de Michelet et son proviseur cherche à l’étendre avec un projet de construction qu’il a présenté à la Région
Le maire a conclu cette réunion alors que la nuit était tombé en expliquant qu’il sera vigilant sur les conditions de déroulement du chantier et les modalités d’occupation de cette résidence étudiante. « Je souhaite des garanties : des étudiants et rien d’autres ! »