Il est indéniable, au travers de l’actualité vécue ces derniers mois, que le Blog de Vanves ne peut ignorer l’incidence des décisions régionales sur Vanves et la vie quotidienne de ses habitants. C’est pourquoi, nous traitons au fil de l’actualité des sujets qui dépassent les frontières de notre commune. C’est le cas aujourd’hui avec les maires franciliens qui se sont retrouvés à la CCIP jeudi dernier, à l’initiative de leur association, AMIF, pour réfléchir sur les incidences de la crise et ses remèdes.
LES MAIRES FACE A LA CRISE : « Ce n’est rien en 2008 ! Vous allez voir en 2009 ! »
Au même titre que les autres acteurs économiques, les collectivités locales subissent de plein fouet, les effets d’un contexte financier national et international extrêmement défavorable. Face à la hausse des prix, à la remontée des conditions d’accès au financement, à la baisse des droits de mutation et, de manière plus générale, face à la grave crise bancaire et financière qui sévit depuis un an et demi, les maires d’Ile de France s’inquiètent. Certaines se trouvent aujourd’hui dans une situation tendue en raison de la durée de leurs emprunts et de l'existence de besoins de financement importants en période de début de mandat : « Les maires, dés que l’on parle récession, imaginent des rentrées fiscales en moins, des dotations de l’Etat moins importantes, des charges en plus. Tout ceci va nous amener à être prudent. On sait que si les chiffres du chômage se dégradent, ce sont les dépenses sociales qui vont augmenter. Et lorsque cela va mal, on sait que c’est toujours à notre porte que l’on viendra frapper. On va vraisemblablement être conforté à des situations difficiles » expliquait son président, Claude Pernés, Maire de Rosny sous Bois
« Nous assistons à une augmentation du coût du crédit : Là où les collectivités locales, payaient 0,2% ou 0,3% de plus que les taux du marché, elles paient maintenant 0,8 à 0,9% voire 1% de plus. A un moment, certains ont pu craindre qu’il y aurait des problèmes pour trouver de l’argent, des emprunts nécessaires. Il faut savoir que d’ici la fin de l’année, les collectivités locales auront besoin d’à peu prés 8 milliards d’euros de financement pour boucler l’année, car les collectivités locales empruntent beaucoup en fin d’année pour payer les travaux de l’été. Voilà quelques semaines, certaines d’entre elles craignaient avoir des problèmes pour trouver ces emprunts, mais elles n’auront pas trop de difficultés. Enfin, quelques collectivités locales – une cinquantaine en France – qui ont pu souscrire à un moment donné des emprunts dont le taux d’intérêt est très fluctuant selon diverses données (2 à 5% de l’encourt), ce que la presse appelle les produits toxiques, ont pu rencontrer des difficultés. Mais peu en ont beaucoup. Et leur poids est donc relativement faible et bien distinct. Il ne s’agit donc pas d’un problème général. Les ministères de l’Intérieur et des Finances ont donc demandés aux banques qui ont été à l’origine de ses produits, de renégocier de manière positive ces produits. Après, tout dépend de la libre négociation et administration des collectivités locales. Il n’empêche que ces produits là peuvent aussi avoir des côtés positifs, ce qui a été le cas lorsqu’ils ont permis de payer moins d’intérêt pendant les premières années » expliquait récemment Philippe Laurent, maire de Sceaux et surtout un spécialiste des finances locales que l’on devrait de nouveau entendre à l’occasion du Congrès des Maires de France (AMF), la semaine prochaine.
« Mais sur le plan économique, les collectivités locales sont plus touchées, avec notamment une stagnation de l’activité, des répercussions avec deux ans de retard sur la taxe professionnelle, et les droits de mutation qui diminuent à cause d’une baisse des transactions immobilières dans certains départements, même si ce n’est pas trop tangible dans les Hauts de Seine, comme la Seine Saint Denis et le Val de Marne. Enfin, le désengagement de l’Etat avec une progression des dotations qui est plus faible qu’à l’habitude et qui sera ressentie durement par l’ensemble des collectivités locales. Nous allons même assister à une baisse de ces dotations, même pas à un maintien en euro courants. Si cela continue, à un moment donné, les collectivités ne pourront plus maintenir des services au niveau où ils sont aujourd’hui dans toute une série de domaines » ajoutait il. Du côté de Vanves, comme dans d’autres communes, les maires se veulent rassurant, envisageant quelques économies qu’ils annoncent dans leurs bulletins municipaux de Novembre. Ainsi Bernard Gauducheau annonçait quelques modifications dans les manifestations festives prévues pour la nouvelle année « afin de nous permettre de réduire nos dépenses et recentrer nos actions sur les besoins essentielles ». Peut être va-t-il annoncer comme son collègue de Neuilly, la suppression de la réception des vœux aux personnalités, aux associations, aux forces économiques. Et il a raison, car les économistes, les spécialistes sont en train de nous expliquer que « la crise est devant nous » : « 2009 sera une année « horribilis » pour tout le monde.