Un Week-end de mémoires, de souvenirs, et de célébations s’ouvre à Vanves, pour rendre hommage aux arméniens victimes du génocide et aux déportés victimes de la barbarie nazie. Le génocide arménien sera célébré, par un dépot de gerbe Dimanche matin allée Simone Veuil devant l’arbe du Souvenir du Génocide Arménien. Un abricotier planté et inaugué le 12 Septembre 2015 dans le cadre des cérémonies du centenaire avec la croix Bleue des Arméniens de France, dans le square requalifié qui entoure le centre administratif à l’angle des rues Mary Besseyre et Sadi Carnot (sur la photo la plaque et le maire de Clamart JD Berger se protégeant d'une pluie diluvienne ce jour là). Elle intervient alors qu’Emmanuel Macron, président de la République a institué le 24 Avril, Journée nationale de commémoration du génocide arménien en France, qui est célébré chaque année en Arménie et dans le Haut-Karabach, mais aussi en France par la communauté arménienne dans toutes ces communes où la diaspora s’était installée depuis plus d’un siécle. La France avait reconnu officiellement en 2001 le génocide. Emmanuel Macron l’avait promis lors de sa campagne et lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le 5 février 2019 : il avait annoncé que la France ferait du 24 avril une « journée nationale de commémoration du génocide arménien ». Un geste que les Arméniens de France attendaient avec impatience, une source de tensions régulières entre la Turquie et les pays de l’Union Européenne.
Entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués de manière systématique à la fin de l’Empire ottoman entre 1915 et 1917, lorsqu’ils n’ont pas été déportés, victimes de famines durant leur exode forcé. D'autres peuples de l'ancien empire ottoman, d'origine araméenne (Assyriens, Chaldéens, Syriaques) et grecque pontique, ont été aussi victimes des massacres. Le 24 Avril commémore la rafle d'intellectuels arméniens assassinés à Constantinople par le gouvernement, sous ordre du ministre de l’intérieur Talaat Pacha, pour la seule raison qu’ils étaient arméniens, événement considéré comme le premier acte du génocide. Les Jeunes-Turcs profitérent des troubles pour accomplir leur dessein d'éliminer la totalité des Arméniens et des Assyro-Chaldéens de l'Asie mineure, une région qu'ils considéraient comme le foyer national exclusif du peuple turc, en procèdant avec méthode et brutalité.
«Ce n’est que dans les années 1980 que l'opinion publique occidentale a retrouvé le souvenir de ce génocide, à l'instigation de l'Église arménienne et des jeunes militants de la troisième génération, dont certains n'ont pas hésité à recourir à des attentats contre les intérêts turcs » indiquent les historiens qui se sont penchés sur ce génocide. Ce qui n’est pas étonnant, car le gouvernement ottoman s'était employé, systématiquement, à éliminer toute preuve du génocide, surtout lorsque les gouvernements alliés constatant ces massacres, signérent une déclaration le 24 Mai 1915 dans laquelle ils accusaient la Turquie de « crimes contre l'humanité et la civilisation » et s'engagérent à tenir pour responsable les membres du gouvernement ottoman ainsi que toute personne ayant participé aux massacres.
Mais une chape de plomb s’est abattu sur ces événements jusqu’à ce que la date du 24 Avril soit choisie par les arméniens du Liban pour célébrer le 50e anniversaire du génocide arménien en 1965, alors que le même jour, une manifestation regroupant plus de 100 000 personnes se déroulait à Erevan, capitale de l’Arménie. Ce n’est qu’en 1988 que cette date devient officiellement jour de commémoration du génocide en Arménie alors soviétique. Dans la diaspora, les commémorations le jour du 24 avril ont été popularisées grâce à des actions contre la Turquie initiées par des mouvements comme L’Asala. Elles se faisaient par des rassemblements autour des monuments dédiés aux victimes du génocide arménien, dont le premier fut érigé à Décines-Charpeu prés de Lyon en 1972, suivi par Marseille en 1973… Les arméniens de Clamart, Issy les Moulineaux et de Vanves se retrouvent devant le mémorial depuis 37 ans puisqu’il a éré inauguré le 19 décembre 1982 et érigé rue de la Défense, réalisé par le sculpteur David Erevantzi
Mais il faudra attendre 2001 pour que la France reconnaisse officiellement ce génocide : la loi du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915, adoptée par le Sénat en première lecture le 7 novembre 2000 et par l'Assemblée nationale le 18 janvier 2001 contient un article unique : « La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. »