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VANVES EN CAMPAGNE : ENFIN, ON DEBAT DU GRAND PARIS !

 

Il a fallu du temps pour que le Grand Paris devienne un théme de la campagne régionale, notamment grâce à l’annonce d’une taxe supplémentaire pour financer le « Grand Huit » qui a été démenti très vite par le gouvernement, puis l’interview dans la revue  « l’Architecture aujourd’hui » du président de la République, et la carte de route donné par Nicolas Sarkozy lorsqu’il a reçu Valérie Pécresse et ses têtes de listes à l’Elysée pour une re-mobilisation sur le projet du Grand Paris.

Au moins cela a un mérite, car les électeurs auront à trancher finalement entre deux visions de l’IDF : Celle de la majorité régionale défendue à travers le SDRIF. Celle de la majorité présidentielle avec le Grand Paris.

 

Le devenir de la métropole parisienne 

 

s’invite dans la campagne  

 

Elle s’est faite en plusieurs étapes : Anne Hidalgo, chef de file PS à Paris pour les régionales déplorait le 18 Février dernier  que le Grand Paris soit absent la campagne : « La question de Paris métropole, Paris ville-monde est très largement absente du débat des régionales. On ne peut penser l'avenir de la région sans s'interroger sur la métropole et présenter les options qui sont les nôtres ». Elle était relayée par  l’architecte  Jean Nouvel qui  faisait part de sa « stupéfaction » : « où est passé le Grand Paris dans cette campagne électorale ? C'est hallucinant quand même, on nous promet des changements dans les années qui vont venir, comment se fait-il que ces deux mots (Grand Paris) soient bannis, on peut avoir des inquiétudes ». Ils n’ont pas été déçus car la polémique qui s’est développée la dernière semaine de Mars sur la création d’une taxe supplémentaire pour financer le métro automatique du Grand Paris, dit le « Grand Huit », a relancée le débat tant attendu.

 

Une taxe pour financer le Grand Huit !

Envisagée par les services des ministères de l’Ecologie et de l’Economie, elle viendrait s’ajouter à l’actuelle taxe versée au Conseil régional  (taxe complémentaire à la taxe locale d'équipement). Elle serait assise sur la valeur de la surface des nouvelles constructions en IDF, à raison de 550 euros du mètre carré. Elle serait acquittée pour les constructions, reconstructions ou agrandissements de bâtiments de toutes natures, des maisons individuelles aux immeubles de bureaux. Le taux de la taxe serait généralement de 3% mais pourrait aller jusqu'à 15% pour certaines opérations d'intérêt national (OIN). Sur la base des volumes de construction de 2007, son rendement serait d'au moins 81 ME, mais il pourrait atteindre 150 ME annuels grâce aux OIN, soit 3 milliards d'euros sur 20 ans, à rapporter aux 21 à 25 milliards d'euros de coût estimé pour la double boucle de métro. La nouvelle taxe mettrait à contribution l'ensemble des territoires franciliens même ceux qui ne seront pas desservis par le projet de métro automatique. La taxe pourrait être créée à l'automne dans le cadre de la refonte nationale des taxes locales d'urbanisme en vue de la mise en oeuvre du Grenelle 2.

Marie-Pierre de la Gontrie, porte-parole de JP Huchon (PS) a demandé au gouvernement et à la tête de liste UMP de dire « la vérité aux électeurs : Soit le gouvernement étudie bien cette taxe et la dissimule pour des raisons électoralistes (...) Soit ce projet de taxe n'existe pas, et le financement par l'Etat du métro automatique de Christian Blanc, d'au moins 25 milliards d'euros, est toujours aussi mystérieux » a constaté la porte-parole pour qui « cette taxe n'a été évoquée ni lors du débat parlementaire sur la création de la société du grand Paris, ni lors de cette campagne par Valérie Pécresse ». Anne Hidalgo (PS) a dénoncé « un nouvel impôt gouvernemental » pour le Grand Paris dans un communiqué : « le Grand Paris de Nicolas Sarkozy équivaut ni plus ni moins à la création d'une nouvelle taxe affectée à la Société du Grand Paris… qui serait à la charge des entreprises désireuses de construire un bâtiment ou à la charge des particuliers souhaitant agrandir leur maison. Je ne peux que m'étonner de ce bonneteau fiscal: d'un côté, le gouvernement supprime la taxe professionnelle et de l'autre, s'empresse de créer une taxe particulièrement injuste afin de financer un projet de transport flou, déjà dépassé et qui ne répond pas aux attentes des Franciliens ».   Le gouvernement a démenti dés le 25 Février dernier ses informations : « le projet de loi relatif au Grand Paris, examiné en avril au Sénat, ne comporte pas de mesures financières pour financer le réseau de métro automatique » précisait on au cabinet de JL Borloo en ajoutant que « plusieurs options ont été ouvertes, dans le cadre du rapport sur les schémas de financement des transports collectifs en IDF, établi par Gilles Carrez « et que « le gouvernement n'a pris aucune position sur ces propositions ».

 

Le président : « Oublier les clivages droite-gauche ! »

Nicolas Sarkozy dans une longue interview parue le 2 Mars dans la célèbre revue fondée par Le Corbusier « L’architecture d’aujourd’hui » a cherché manifestement  à déminer le terrain tout d’abord en invitant à « oublier les clivages droite-gauche pour construire le Grand Paris qui ne se limite pas au projet de métro en rocade ». A ses yeux, « nous pouvons imaginer un Grand Paris plus fraternel, si nous parvenons à rendre à chaque habitant sa fierté d'appartenir à la fois à un quartier où il fait bon vivre, et à une grande métropole mondiale ». Pour construire la « capitale durable, post-Kyoto » qu'il souhaite, avec un « agencement réussi et harmonieux entre des espaces privés et des espaces publics », il faut notamment « prendre la question des banlieues à bras-le-corps. Il faut les intégrer comme jadis Paris a intégré les faubourgs, il faut distribuer les richesses ». Selon lui, « personne ne peut contester le fait que le développement du Grand Paris doit concerner l'ensemble des populations et des territoires ». Ensuite en reconnaissant le rôle du Syndicat Mixte Paris Métropole comme structure de gouvernance provisoire un Grand Paris car il « pourrait figurer une future assemblée métropolitaine. Car il faudra bien, à terme, aboutir à une entité métropolitaine, comme c’est le cas du Grand Londres ou de New York ». Enfin en assurant que l’atelier International du Grand Paris sera chargé d’élaborer les projets avec architectes et urbanismes notamment des 10 équipes qui ont planchés l’année dernière sur le Grand Par(i).

 

Huchon : « Le fait du prince ! »

Des propos qui ont immédiatement fait réagir le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, regrettant que le chef de l’Etat choisisse de s’exprimer sur ce thème « à deux semaines du 1er tour des élections régionales et au moment où l’Elysée convoque les têtes de listes franciliennes de l’UMP pour recadrer leur campagne ». Dans un communiqué, il dénonçait « l’immixtion » de Nicolas Sarkozy dans la campagne électorale et « l’instrumentalisation de la question majeure du Grand Paris » De son côté, Jean-Paul Huchon indiquait que Nicolas Sarkozy « ne répond pas à la question essentielle du projet de métro automatique de Christian Blanc, alors même que les services du gouvernement étudieraient les modalités d’une taxe supplémentaire et injuste pour les Franciliens ». Il a dénoncé aussi la reprise en main autoritaire du [Grand Paris] « par des instances non élues (Société du Grand Paris et Atelier International du Grand Paris) » en parlant du « fait du prince ». Bertrand Delanoë a renchéri : « Il est souhaitable qu’un vrai partenariat puisse s’établir entre tous les acteurs concernés, Etat, Paris, Région et toutes les collectivités ». Le Maire de Paris a clamé que « nul ne peut accepter que la métropole parisienne échappe à la légitimité de ses élus locaux et devienne la seule en Europe à être gouvernée par l’Etat central ».

 

Parler du Grand Paris

A l’occasion du petit déjeuner à l’Elysée, mardi dernier,  dont tout le monde a parlé, Nicolas Sarkozy les a exhorté à faire campagne sur le Grand Paris  comme ils ont commencé à le faire en tenant une conférence de presse sur la péniche l’Equité, QG de campagne, tout de suite après, où les journalistes les ont plutôt interrogé sur le petit déjeuner, mais sans succés. « C’est un symbole d’ouverture, car ce projet n’est ni de droite, ni de gauche. Sa réussite sera possible que si tout le monde travaille la main dans la main. Le Président a donné des preuves ! » a tenté d’expliquer Frédéric Lefebvre à propos du Grand Paris.

 

A SUIVRE :

Demain, les propositions et réactions des têtes de listes en Ile de france

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