L’EGLISE DES ORIGINES A NOS JOURS (Suite)
60 ans après avoir célébré le cinquiéme centenaire de la consécration de l’église St Remy en Juin 1949, la communauté paroissiale devrait se retrouver le week-end prochain, de nouveau en fête, pour marquer la fin des travaux de restauration intérieure et la consécration du nouvel autel. Occasion de raconter l’histoire de cet édifice, situé au centre historique mais aussi au cœur des événements ayant marqué notre ville. Après les origines, les vicissitudes qu’elle a connue jusqu’au XIXéme siécle, sa premiére grande restauration réalisée grâce à l’abbé Bousquet, il a fallu plus d’un siécle avant qu’elle ne connaisse une seconde grande restauration qui a demandé plus d’un quart de siécle.
IV – DES TRAVAUX DE RESTAURATION SUR PLUS D’UN QUART DE SIECLE
Si l’on fait le compte, l’avant projet sommaire de restauration générale de l’église Saint Remy réalisé par P.A. Lablaude, architecte en chef des monuments historiques date de Septembre 1982. Il avait dressé alors un état alarmant de cet édifice religieux : « Par manque d’entretien courant pendant de longues années, les façades de l’église connaissaient un état de dégradation particulièrement avancé de leurs maçonnerie en superstructures, couronnements de pignons, têtes de contreforts, pinacles et arcs-boutants… la maladie de la pierre se montrait alors dans toutes ses caractéristiques : forme vermiculaire, forme alvéolaire, exfoliations en croûtes sur des fonds totalement pulvérulents, avec pour conséquence, de fréquentes chutes de matériaux et disparition progressive du décor sculpté risquant à court terme d’atteindre un stade irréversible, notamment les motifs végétaux du portail Ouest ».
Il a proposé un programme de restauration des façades et des couvertures notamment étalé sur quatre tranches qui ont démarré en 1983/84. Il est vrai qu’une première alerte grave laissait présager de fortes et graves dégradations dus au temps, notamment avec la chute d’éléments de la balustrade du sommet du clocher. Elle avait dû être déposé et remplacé par un coyautage recouvert d’ardoise, mais d’un effet esthétique peu satisfaisant. C’est pourquoi, l’architecte des Bâtiments de France proposa alors d’ajouter une 5éme tranche « afin de profiter des infrastructures d’échaffaudages déjà en place et nécessaire à l’exécution des travaux » pour permettre de restituer au clocher « sa balustrade en pierre de taille d’antan et ses 4 pinacle, avec réfection de la Fléche » que le Conseil Municipal a avalisé en Juin 1988. Les vanvéens ont alors pu voir la silhouette de l’église régulièrement enserrée dans un carcan d’échaffaudage pendant de longues années (7 ans).
Une entreprise familiale vanvéenne avait participé à cette restauration : la société Quelin, installée alors dans un petit pavillon de la rue Marcel Yol. Elle a déménagée depuis. Une spécialiste des monuments historiques qui a participé à la restauration de toutes les façades, les nettoyant à l’eau. Les ouvriers taillaient les pierres à même le sol devant le libraire et la fleuriste (remplacé par le primeur aujourd’hui), pour remplacer les parties les plus abîmées par de la pierre de St Pierre d’Aigle qui était extraite dans l’Aisne, certaines pièces moulées et sculptées demandant de très longues heures de travail. Elle a d’ailleurs continué à faire bénéficier Vanves de son savoir-faire en participant à la restauration du pavillon Masart au lycée Michelet voilà quelques années.
Dix ans après l’avant projet sommaire de restauration générale, P.A. Lablaude remettait au maire de Vanves en Juillet 1992 une étude préalable à la restauration de ses intérieurs où il passait en revue l’état des sols et emmarchements, des murs et des piles, des voûtes et nervures, des peintures murales, de la tribune d’orgue et de la sacristie. Ce qui a permit d’enclencher une première tranche de travaux à partir de 1998 pour consolider le premier pilier Nord-Est et installer un dispositif de chauffage surfacique au gaz. Mais il a fallut attendre encore 6 ans pour que le programme de restauration des intérieurs soient lancés en plusieurs tranches : Restauration complète des collatéraux avec nettoyage et consolidation de l’ensemble des murs, des piliers, des nervures des deux collatéraux et révision des couvertures, restauration complète de la nef et du chœur, puis des peintures murales, de la tribune d’orgue, remplacement du vitrail d’axe et restauration de la sacristie.
Elle a été menée en deux temps, nécessitant la fermeture de l’église : remise aux normes du dispositif d’éclairage, mise en valeur des éléments remarquables tels que le chœur, les fresques murales, maçonnerie consolidée et fissures éliminées, piliers, voûte, extérieur de la Sacristie restaurée etc…entre l’hiver 2006 et l’été 2007 ; restauration intérieur de la nef, du chœur et de la sacristie (mobilier, peintures, médaillons des curés se trouvant sur les portes), remplacement du vitrail d’axe durant l’été 2008, réaménagement de l’autel et surtout restauration des huit panneaux relatant la vie de Sainte Geneviève et de Saint Remy par l’atelier Mériguet-Carrére : « Ce travail me donne l’impression de guérir la peinture et de redonner vie à un patrimoine culturel et historique presque oublié » confiait alors Nuria Fernandez, peintre-restaurateur.
A SUIVRE….