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HOMMAGE A UNE RUSSE VANVEENNE

MARINA TSVETAIA RENTRE DANS LE PATRIMOINE VANVEEN

 

Beaucoup de vanvéens s’interrogeaient sur le devenir de ce petit pavillon situé en haut du parc Frédéric Pic, à côté de l’entrée qui fait face au restaurant l’Amandine. Il était occupé jusqu’à présent par un couple d’employés municipaux qui sont partis à la retraite depuis quelques temps. Beaucoup de ses collégues lorgnaient dessus, mais voilà, le maire a décidé de l’ouvrir aux vanvéens. Il devrait devenir un nouvel espace polyvalent ouvert aux associations, aux rencontres, aux expositions, aux fêtes familiales, comme la salle Latapie pas trés loin. Il sera baptisé du nom d’une poétesse russe Marina Tsvetaieva qui a vécut à Vanves de 1934 à 1938, comme l’a annoncé Bernard Gauducheau lors d’une réunion de quartier.

 

A l’occasion du centenaire de sa naissance en 1892 à Moscou, le théâtre « Le Vanves » avait présenté en Octobre 1992 un spectacle à partir de son récit « Le diable ». Sa vie fut celle d’un poéte révolté, d’une âme exilée qui s’est consummée dans des amitiés passionnantes et des amours fous. Elle est l’auteur de poémes lyriques, de tragédies, d’essais, de journaux intimes, de poémes satiriques. Sa correspondance avec  Rilke et Pasternak a été publiée en France en 1983. Un livre passionnant, écrit par Maria Belkina, veuve d’un critique de poésie, ami et admirateur de Marina Tsvetaieva, rappelle sa vie, à partir de souvenirs, de documents, de lettes, de poémes et de décits inédits. Son titre : « Destin tragique » (Albin Michel) résume tout à fait son existence  qui avait commencé comme un conte de fée : fille du fondateur du Musée des Beaux-Arts (Musée Poutchkine), elle a écrit très tôt des vers (6 ans) et appris le français (7 ans), elle est partie à l’âge de 16 ans pour aller voir jouer Sraha Bernhart dans l’Aiglon, et a publié son premier recueil à 18 ans.

 

Elle épouse un an plus tard Sergueï Efron, officier de l’Armée Impérial contre l’avis de sa famille, qui s’engage dans l’armée blanche au moment de la Révolution, l’obligeant à rester seule avec leur deux filles dont la plus jeune meurt de malnutrition. Elle émigre, tout d’abord à Prague en 1922, puis à Paris en 1925 où elle est restée 14 ans, dans la Capitale, puis à Meudon Bellevue, Clamart,  et à Vanves rue Jean Baptiste Potin, durant 4 ans dans une maison démolie lors de l’édification du stade municipal,  sans cesser de penser à la Russie : « En Russie, je suis un poéte sans livres, en France, un poéte sans lecteurs ». Durant ce séjour parisien et vanvéen, elle retrouve une petite communauté russe qui s’est formé au cours de la Grande Guiere à partir des soldats russes et ukrainiens hospitalisés au lycée Michelet, transformé en hôpital miolitaire. Elle poursuit son poeuvre littéraire avec « Séparation », « Métier », « Poéme de la Montagne », « Poéme de la fin », « Histoire d’uine dédicace », écrit des contes folkloriques, une tragédie antique, quelques essais… Son époux, après un retournement politique,  aurait été un agent fort actif des services secrets soviétiques, est contraint de rentrer en URSS en 1937 avec sa fille,  qu’elle suit précipitament en Juin 1938 avec son fils de 14 ans. Mais son mari avec sa fille Ariane est arrêté, envoyé dans un camp dont seule cette dernière ressortira, son pére étant fusillé. Marina Tsvetaia ne s’en remettra jamais, prématurément vieillie, alourdie, mal habillée lorsqu’elle fuit Moscou chassée par les allemands en 1941 lorsqu’ils seront à quelques kilométres de la capitale, pour Elabouga (Tatarie) comme la plupart des intellectuels. « Ce sera l’époque du désarroi, la recherche d’un lieu pour vivre avec son fils, le déniuement et la terrible solitude de l’émigré, épouse et mére de condamnés politiques, que les écrivains craignent et évitent. La quête pour vivre, de traductions qu’elle doit quémander auprès de l’Union des Ecrivains » jusqu’au jour où elle se pend un 31 Août 1944, en proie au désespoir.    

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