Les vanvéens qui ont assisté Mardi dernier au Comité Consultatif Environnement – Développement Durable, ont eu en primeur les résultats de l’expérience réalisée rue Jean bleuzen.
SATISFAISANT MAIS PAS SUFFISANT
Rappelez-vous, c’était durant l’été 2007, la rue Jean Bleuzen était réaménagée par le Conseil Général qui avait proposé à la ville de Vanves de tenter une expérience : Utiliser un revêtement de la chaussée en béton de ciment collé (BCMC) qui donne un effet de grand dallage et pavés de béton sur le trottoir, sur deux sites de 250 m, l’un avec du TiO2 (entre Insurrection et Ibis), donc du béton dit dépolluant, l’autre sans (entre Ibis et le Métro) pour faire des comparaisons. Et installer deux stations avec des analyseurs à 1,7 m du sol pour recueillir des données grâce à des mesures régulières (toutes les secondes moyennées sur 5 mm puis 1H). Et cela durant 18 mois à 2 ans, car la pollution peut varier d’un mois à l’autre. L’objectif était de déceler le NO2, dioxyde d’azote composant le plus néfaste pour la santé dont les pics sont observés en hiver.
Cette rue avait été choisi, tout simplement parce qu’il en fallait une en « U » genre canyon, perpendiculaire aux vents dominants, ensoleillée avec une circulation dense qui sont généralement sujettes à de fortes pollutions que le TiO2 peut amortir. Résultats : « En période de fort pic, comme ce fut le cas fin décembre 2007, durant 6 jours, les concentrations horaires en NO2 sur la zone traitée étaient de l’ordre de 100µ par m3, valeur bien inférieure au seuil critique de 200 µg par m3 atteint sur la zone non traitée. Mais voilà, 13 mois plus tard, durant 2 jours consécutifs de pics sans vent, aucun abattement, à cause de l’encrassement des revêtements » ont expliqué les responsables de la voirie du Conseil Général dont Laurent Gignou, son directeur .
« Ainsi les pics de pollution majeurs et très rares en NO2, tels que ceux observés fin 2007 par vent nul et gradient de température favorable peuvent être réduit de moitié par ce procédé. Lorsque le revêtement est propre, l’objectif initial de réduction des pics est parfaitement respecté » ont-ils ajouté. « Par contre l’encrassement du revêtement défini comme ce qui peut subsister en dépit d’un nettoyage régulier, induit une perte d’efficacité difficile à appréhender car les pîcs sont rares et imprévisibles. C’est pourquoi nous conseillons de procéder à un nettoyage additionnel sous pression, une fois par an, au début de l’automne de façon à restaurer les propriétés phytocatalytiques du revêtement avant la période hivernale qui, statiquement est la plus critique vis-à-vis de la pollution aux oxydes d’azote » ont-ils expliqué en constatant que « la coloration des pavés semble être un handicap à la performance dépolluante »
Mais voilà, deux enseignements de cette expérimentation de chaussées en béton dépolluant de Vanves sont à tirer : Tout d’abord, elle participe de la volonté forte des acteurs professionnels d’être en capacité de développer des voiries plus « vertes » tout en gardant « les principes de voiries fiables, sûres et intégrées »… « La démonstration est faîte de l’efficacité de la technique. Les domaines de pertinence sont mieux précisés quant aux typologies de rues, leur rapport à la lumière, au vent et à la température ». Ensuite « cette expérimentation appréhendant la qualité de l’air pour le citadin riverain, le cycliste, le piéton prouve aussi que la caractérisation de la fonction dépolluante des différents systèmes techniques sur échantillon en laboratoire ou in situ ne suffit pas pour garantir un résultat ressenti positivement pour les acteurs de l’espace public urbain dont la démarche « La Voirie Pour Tous » nous rappelle la diversité et les exigences » indique t-il en souhaitant d’autres expérimentations de même nature « de manière à consolider le début de doctrine issu de ce premier chantier de béton dépolluant en France ».