Il n’y a pas que les politiques qui pratiquent la langue de bois. Les promoteurs sont aussi des champions dans ce domaine. « L’immeuble sera prêt en temps et en heure » vous explique t-on au bureau de vente des appartements ou studios de la résidence « La Villa Saint Remy » qui sera édifiée à l’angle des rues Pruvot et d’Issy face au prieuré Saint Balthilde des Bénédictines. D’autant plus déjà, le 1er Octobre 2014, à une question orale de Jean Cyril Le Goff (PS) qui s’inquiétait du retard pris par ce chantier, Pascal Vertanassian (UDI), maire adjoint chargé de l’urbanisme, avait répondu que « ce retard était dû à un avis rendu tardivement par le service des fouilles archéologiques » et que ce chantier démarrera début 2015… Entre temps, des fouilles seront réalisées à l’automne »
Fort de tout cela, avec un terrain qui avait été déjà fouillé, lorsque les riverains ont vu arriver, très rapidement installé, deux bungalows le long du prieuré et de la librairie des Bénédictines, et un engin pour commencer à creuser, avec neutralisation de la station Autolib, ils ont pensé que le chantier de la résidence commençait. Ce qui n’était pas le cas ! Car il s’agissait des fouilles archéologiques menées par l'Institut National des Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) qui devraient durer un à trois mois, et peut être reconduit si des éléments intéressants sont découvert. Certains riverains n’en revenaient pas en voyant ces petits sacs de terres blancs le long de la palissade, prêt à être emportés pour examen dans les laboratoires de cet institut. « C’est partit comme pour la propriété de Mme Mury ! » persiflait un connaisseur. Là où d’ailleurs a commencé la saga des fouilles archéologiques de Vanves voilà 18 ans à quelques centaines de mètres
A l’occasion de la construction de l’immeuble à l’angle de la rue de la République et de la place du VAL (De Lattre de tassigny), avec l’agence de la Banque Populaire au rez-de-chaussée, les responsables de l’association Vanves Village Vivant avaient découvert dans la cave de l’ancienne boulangerie qui se trouvait à son emplacement, un beau plafond vouté, en 1997. Ce qui n’a pas arrangé les affaires de la famille Mury, et du promoteur car d’autres vestiges furent découvert (un vase style Valauris, des poteries remontant au IVéme siécle, et même des soi-disantes thermes ) prolongeant les fouilles jusqu’en 1999/2000. 3 ans durant lesquels le couple Mury a dû se débattre pour éviter de payer des taxes fonciéres (sans succés) sur des terrains paralysés par les fouilles archéologiques, pour en arriver à ne rien trouver d’exceptionnel, et à finalement constuire l’immeuble.
Mais il en est ainsi dorénavant dans le centre ancien de Vanves dés qu’il y a un chantier. Il faut prendre en compte le facteur « fouilles archéologiques ». Le patron du garage qui était installé à cet emplacement sourit (jaune) en constatant la situation : « Quand je pense qu’il (le promoteur) était pressé que je déguerpisse, au point de me faire jeter à la décheterrie, mes outils de travail et mes pièces me laissant même pas le temps de les vendre et d’en moyenner quelques prix ». Ainsi cet immeuble devrait être livré fin 2017/début 2018 et non au second trimestre 2017… si tout va bien. Les futurs propriétaires, dont certains commençaient à s’impatienter de ne pas voir le chantier commencer à la Rentrée 2014, doivent être tout à faire content. Mais côté promoteur, c’est langue de bois et bouche cousue.