Quelques éclaircissements pour expliquer pourquoi les présidents de 7 Départements franciliens et notamment les trois de la petite couronne se sont mobilisés, en lançant une campagne de communication avec des messages humoristiques : «Le Grand Paris n’aura-t-il de grand que le nom ?», «Quel Grand Paris pour une organisation réellement simplifiée ?», «Quel Grand Paris pour que les habitant aient toujours la parole ?». IIs ont lancé un appel aux élus et aux membres de la société civile. Ils organiseront un grand rassemblement à la Seine Musicale le 31 Janvier prochain. Et ils ont demandés audience au Président de la République ont demandé à être reçu par le président de la République
Le scénario arrêté par le gouvernement lors d’une réunion interministérielle le 20 Décembre dernier, à partir du document de travail élaboré par Michel Cadot préfet de région au terme de plusieurs semaines de concertation qui en proposait plusieurs, est plutôt mi-figue, mi-raisin. Il propose de supprimer les 3 départements de la petite couronne, avec transfert de la plupart de leurs compétences (colléges, solidarité, minima sociaux…) aux EPT (Etablissement Public Territorial) comme GPSO qui deviendraient comme Paris des collectivités à statut particulier, et de transformer ceux de la grande couronne en districts dépendant directement des préfets, sorte de recentralisation déguisée. La MGP ne verrait pas son périmètre étendue, devenant une sorte de fédération des 12 territoires la composant, devenus des pôles de décisions plus autonomes, avec des missions de coordination et d’harmonisation des politiques menées au niveau de l’agglomération. Par contre la Région verrait ses attributions renforcées en matière de transports, de développement économique, son rôle de collectivité stratège réaffirmé, les documents régionaux de planification en matière de logement, de lutte contre la pollution et le réchauffement climatique devenant prescriptif, son rôle de locomotive du tourisme et de l’attractivité internationale, étant conforté.
Finalement Macron a choisi d’arbitrer au sein de son gouvernement entre une solution à la lyonnaise et une solution à la parisienne, au sein de la Métropole en préservant les intérêts d’Hidalgo, Ollier et Pécresse, suscitant déceptions parmi les régionalistes et colères parmi les départementalistes. Malgré les demandes insistantes des premiers, il maintiendrait la MGP qui dispose d’un budget dérisoire (75 M€ pour un territoire de 7 Millions d’habitants à comparer aux 5,2 milliards de la Région pour 12 millions d’habitants) et serait maintenue dans un état d’infériorité.
Quant aux seconds, les patrons des départements de la petite couronne, issus du redécoupage opéré par le général de Gaulle et Paul Delouvrier, ils vendront chèrement leur peau d’autant plus qu’ils représentent, à eux seuls, plus de 5 milliards de budget et regroupent 20 000 employés publics territoriaux. Ils se sont élevés contre ce «scénario ubuesque», nés des «obsessions centralisatrices de la préfecture de police», avec leurs collègues de grande couronne, et sont décidés à mener bataille pour obtenir gain de cause et défendre leur schéma : La Région-Métropole.
Ainsi, il n’y aurait qu’une seule collectivité avec la disparition de la MGP et du Conseil Régional. Ils seraient remplacés par une assemblée d’élue au suffrage universel, et une assemblée des territoires. Valérie Pécresse, présidente de la Région soutient cette solution depuis le début, car c’est la seule possible si l’objectif est de construire une région attractive face à la compétition de métropoles mondiales, si la volonté des élus est de ne pas délaisser des territoires éloignées du centre de la métropole qui se sentent oubliés et délaissés