Le congrès des maires de France qui débute ce mardi 21 novembre à Paris, se déroule au parc des expositions (Hall 5) à quelques centaines de mètres de Vanves a pour thème «communes attaquées, République menacé». Il devrait réunir plus de 6000 maires dont le maire de Vanves, qui pendant trois jours, à travers quatre débats, une quinzaine de forums et une vingtaine de point-infos sur les grands sujets d’actualité ou d’action des communes, pourront aborder 39 thèmes - Sécurité, finances locales, fonds européens, zéro artificialisation nette (ZAN), alimentation, transition écologique, numérique, éducation, logement, emploi, fonction publique territoriale, services publics - grâce à 230 intervenant dont 15 Ministres avec Elisabeth Borne Première ministre qui clôturera le Congrès le 23 novembre
Mais ce n’est pas tout car, se déroule dans les halls voisins, le Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL) qui est aujourd’hui le rendez vous des élus et des acteurs œuvrant au quotidien à la gestion et au développement des territoires» selon ces organisateurs qui réunira plus de 50 000 visiteurs autour de 1289 exposants et de plus de 350 conférences et prises de parole que viendront peut être visiter des fonctionnaires de GPSO et de la ville de Vanves
Les maires vont se réunir dans un contexte éprouvant. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus sont passées de 2.265 l’an dernier à 2.387 au 12 novembre, ce qui devrait se traduire par une hausse de 15 % en 2023. Dans ce contexte anxiogène, les maires interrogés déclarent à 69 % avoir déjà été victimes d’incivilités (impolitesse, agressivité), soit 16 points de plus par rapport à 2020. Ils sont 39 % à avoir subi des injures et insultes (+ 10 points par rapport à 2020) ou encore à avoir été attaqués ou menacés à 27% sur les réseaux sociaux (+ 7 points). Comme l’an passé, 12 % des maires reconnaissent que leur entourage familial a également subi les mêmes comportements violents. En mesurant pour la première fois cette année le sentiment d’insécurité des maires, il ressort que 15 % des élus ressentent un sentiment d’insécurité, soit un niveau légèrement supérieur à celui des Français en général (11 %, selon l’enquête «Cadre de vie et sécurité» de l’INSEE). Plus une commune est touchée par un niveau élevé de délits, plus le sentiment d’insécurité du maire progresse, jusqu’au seuil de communes de 9 000 habitants. Au-delà, le sentiment d’insécurité faiblit même si le nombre de délits atteint son maximum.
Heureusement, une proposition de loi du Sénat adoptée début octobre aligne les sanctions pénales prévues en cas d’attaque contre un élu sur celles déjà prononcées lorsqu’elle vise une personne dépositaire de l’autorité publique. Un «guichet d’appui psychologique» pour les maires et leurs familles, ouvert 7 jours sur 7 et doté d’une ligne d’écoute, devait être lancé lundi, par Dominique Faure, ministre des Collectivités territoriales. L’heure n’est pas à l’optimisme : «Les dégradations dans les communes de 5 000 à 20 000 habitants ont augmenté de 38 % depuis 2017» constatait David Lisnard, président de l’AMF (Association des Maires de France)à la suite des émeutes urbains du début de l’été.
Selon la dernière enquête du centre de recherche politique de Sciences Po (Cévipof) dévoilée dimanche, le rythme de démissions est passé de 350 par an, lors de la précédente mandature, à 450 aujourd’hui, soit 1300 défections depuis juin 2020. Parmi les pistes évoquées pour éviter une crise de vocation, les maires citent les quatre mesures suivantes : augmenter l’indemnité des élus (20 %), créer un fonds financé par l’État pour aider les communes à financer les dépenses relatives aux conditions d’exercice des mandats locaux (16 %), augmenter la compensation pour perte de revenus (14 %), renforcer et élargir la dotation particulière pour les élus locaux (13,5 %)