Comme le président de la République, la première minitre, et d’autres collégues, Gabriel Attal a été accueilli vendredi dernier lors d’un déplacement à Pau, par une centaine de manifestants avec pancartes et casseroles, lorsqu’il s’est rendu au poste frontière de Biriatou, après une viste au centre des finances et un dejeuner avec F.Bayrou et des élus à la villa Saint Basi’l en toute discrétion : «Je ne sais pas discuter avec une casserole, je sais discuter avec des gens» avait déclaré quelques plus tôt à Europe le ministre des Comptes Pulics. La veille, alors que le président Macron visitait une entreprise en Alsace, il avait déclaré que «ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France même si on peut relancer massivement l'industrie de la fabrication de casseroles». En tous les cas une choseest sûre comme l’a assuré Gabriel Attal : « Je préfére un Président chahuté à un président planqué. On va continuer à se déplacer ! »
Ainsi, frapper dans sa casserole, peut être un acte politique. C’est en tous les cas une tradition qui remonte au Moyen Âge, dans les campagnes où l’on tape sur des casseroles et des chaudrons hors des cuisines, sous les fenêtres de quelqu’un que l’on cherche à humilier. Un rituel appelé «charivari», sorte de «justice populaire qui concerne la morale domestique». Plus tard, en 1830, sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe, les manifestants, des républicains, viennent taper dans des casseroles sous les fenêtres de préfets ou de députés jugés trop proches du pouvoir, ou encore d’élus corrompus. La pratique se raréfie ensuite avec l’arrivée du suffrage universel en 1848. Mais elle va revenir sous une forme différente, ailleurs dans le monde, et notamment en Amérique du Sud. : Dans les années 1970, le Chili connaît ses premiers concerts de casseroles, où les opposants au gouvernement socialiste de Salvador Allende, surtout des femmes aisées, dénoncent les pénuries alimentaires. Même méthode quelques années plus tard, utilisée par les classes populaires contre la dictature de Pinochet cette fois-ci. Plus tard, c’est en Argentine en 2001, mais aussi au Brésil en 2015, que la population use du bruit pour se faire entendre. Enfin, en France pendant la campagne présidentielle, c’est François Fillon, empêtré dans le Penelopegate qui ne peut plus se déplacer sans être accueilli par un concert de casserole.