Ces élections cantonales donnent l’occasion de parler du département des Hauts de Seine, en tous les cas pour les candidats qui ne mènent pas déjà une campagne présidentielle. Occasion de revenir sur l’actualité altoséquanaise qui a été marquée par le débat d’orientation budgétaire la semaine dernière. Le budget 2011 de notre département représentera environ 1 366 ME avec les charges de personnels, investissement (500 M€) et fonctionnement confondus dont 32% des dépenses sont hors compétence avec des projets sur l’environnement des colléges, le THD 92, les transports en commun….comme l’a souligné la majorité départementale. En tous les cas, il donne l’occasion d’un débat de fond sur les choix départementaux entre droite et gauche qui transparaissent un peu dans la campagne
Les trois axes majeurs de ce budget 2011 qui représentent environ 1,07 Milliard d’euros (hors charge de personnel), repose tout d’abord sur une solidarité renforcée avec un budget social en augmentation de plus de 3% (+103 ME) représentant 60% du budget fonctionnement hors personnel. L’allocation versée aux personnes handicapées passera de 16 à 20 ME. 231 ME seront consacrés aux personnes âgées (+5%) avec une déclinaison départementale du plan Alzheimer : une équipe dédiée devrait se déplacer dans les accueils de jour. Les crédits de la petite enfance devraient augmenter de 6% (pour les créches)….
Ensuite un programme d’infrastructures routières renforcé avec la RD1 à Clichy-Levallois et à Boulogne, la RD 920, la RD 7 entre le Pont de Sévres et Paris qui sont des opérations lourdes et représenteront 160 ME d’investissement durant 3 ans. 27 sites classés parmi les points noirs feront l’objet de travaux. Cet effort sera couplé avec une densification du réseau de transports en commun (prolongement des T1, T2, et de la ligne 4 du métro, réalisation du T6, 2éme phase de la gare de Nanterre) qui entraîneront une inscription de 61 ME en 2011. Hervé Marseille, Vice Président Transport a fait remarquer que « ces projets, notamment, de tramways, ne pourraient pas aboutir si le département n’investissait pas dans ce domaine. Nous sommes assujettis à une forme pernicieuse de péréquation en finançant le STIF par une contribution (90 ME) égale à celles des départements 94, 93, 91 réunis. Et elle n’est pas à la hauteur des services rendus. Nous sommes carrément rackettés. Sans compter qu’il faut être proche de la Région pour bénéficier de ses subventions ».
Enfin les collèges avec un rythme soutenu de création et de rénovation (avec 8 nouvelles opérations qui seront en cours d’ici 2014 et 8 sont programmés entre 2015 et 2017) qui permettront en 2017 à 80 colléges sur 99 d’avoir été construits, reconstruits, lourdement réhabilités. Isabelle Balkany, Vice Présidente en a profité pour souligner que « les seuls établissements posant des problèmes graves de vétusté appartiennent à des cités scolaires à gestion régionale. Le Conseil Général du 92 a constamment affirmé son souhait de participer, à due proportion du nombre de collégiens, au financement des travaux nécessaires, insistant pour qu’ils soient programmés et réalisés dans des délais décents, ce qui n’est hélas pas le cas » malgré ses courriers, prenant ainsi en défaut, la Région Ile de France.
La Gauche n’a pas fait dans la dentelle à l’occasion de ce débat sur les orientations budgétaires 2011 considérant qu’elles sont la déclinaison de ce qui est décidé par l’Etat et dont les conséquences sont dramatiques pour la vie quotidienne des altoséquanais : Moins d’argent pour le logement social, suppression des aides aux plus démunis, diminution des subventions aux associations, limitation de l’accès à la carte améthyste pour les retraités les plus fragilisés et les personne handicapées, baisse de 10% des budgets fonctionnements des collèges et augmentation de 10% du tarif des cantines, explosion de la précarité qui touche essentiellement les jeunes et les plus de 50 ans avec 88 000 chômeurs. Elle a dénoncé ses entreprises privées à laquelle le département confie l’insertion et non plus à des associations très compétentes (12) qui sont obligés de licencier leur personnel. Il a même donné l’exemple du dernier appel d’offres qui a attribué 70% de ce marché (380 000 E) à la société CLAF Accompagnement, côté en bourse, qui ne dispose même pas les moyens d’accueillir convenablement les demandeurs d’emplois comme c’est le cas avec le CLAF de Gond Pontouvre décrit dans un article de Charente Libre du 24 février dernier. Elle a regretté que le département entérine, au lieu d’assigner l’Etat comme d’autres départements, le fait qu’il doit, au titre de la compensation des transferts de compétence, 587 ME au département (456 ME au titre du RSA et de l’APA + 131 ME pour les transferts de personnel technique des collèges) depuis 2006. « Ce débat montre bien qu’au lieu d’être le département de la cohésion sociale, vous êtes celui de la destruction sociale » s’est exclamé Guy Janvier (PS) de son côté comme ce Blog l’avait raconté la semaine dernière.