A l’occasion du Sommet pour le Climat qui commence à Copenhague, au Danemark, dans quelques jours, les Verts et les écologistes de Vanves et de Malakoff organise ce soir à 20H30 à l’école Marceau, une réunion publique pour discuter des enjeux globaux et locaux de la lutte contre le réchauffement climatique. Elle sera animé par un vanvéen, Marc Lipinski (Verts) Vice-Président du Conseil régional d'Ile-de-France chargé de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, avec Denis Baupin (Les Verts), Adjoint au Maire de Paris, Karima Delli (Europe Ecologie), Députée européenne, habitante de Malakoff (92), Jean-Pierre Girault (Les Verts), Conseiller régional d'Ile-de-France.
Vanves Au Quotidien a rencontré Marc Lipinski qui est un scientifique pour qu’il nous parle des enjeux de ce sommet et de ses conséquences
MARC LIPINSKI :
« Chacun d’entre nous peut agir à son niveau »
Vanves Au Quotidien - A quoi ressemblera Vanves (et notre monde) le 7 Décembre 2050 si rien n’est fait ?
Marc Lipinski : « Si on laissait les choses aller « au fil de l’eau », ce qui est inenvisageable, les émissions de gaz à effet de serre continueraient d’augmenter au rythme fou que nous constatons, en particulier dans les pays en développement rapide et les plus peuplés comme la Chine et l’Inde. Quant à nous, pays déjà développés, Union européenne, Canada et USA, nous ne les réduirions pas. Or c’est bien nous, avec notre industrialisation depuis le 19e siècle, qui avons transformé l’état de l’atmosphère et donc du climat.
Si rien n’était fait, l’augmentation de la température moyenne sur la planète serait telle en 2050 et peut-être bien avant (2030 ?) que les climats seraient transformés, les phénomènes climatiques extrêmes (tornades, typhons, inondations…) se répéteraient de plus en plus fréquemment, la sécheresse s’étendant sur de nombreuses zones, l’Afrique bien sûr, mais aussi tout le pourtour méditerranéen et une grande partie sud de la France. Le niveau des mers augmentant de plusieurs dizaines de centimètres, des pays entiers seraient submergés ou verraient leurs côtes tellement modifiées que des centaines de millions d’habitants auraient eu à se déplacer pour ne pas mourir. Tout cela aurait un impact évidemment énorme sur l’état du monde.
VAQ - Sous quel climat vivront les vanvéens ? Est-ce que le paysage, les espèces, la végétation de notre commune et de notre région seront différentes ? Qu’en sera-t-il de notre environnement végétal et urbain ?
M.L. : « A Vanves même, l’impact serait peut-être plus visible sur les habitants dont les origines géographiques seraient encore plus diverses qu’aujourd’hui, que sur l’aspect extérieur de la ville qui ne changera que lentement, sauf si elle était fortement endommagée par des tempêtes extrêmes. D’autres plantes, d’autres arbres pourraient certes y pousser, mais aurons-nous suffisamment d’eau pour faire pousser une végétation variée ? Que sera l’état de la biodiversité du territoire francilien si nous n’agissons pas ? Il faut savoir que dans l’histoire de la planète, il y déjà eu cinq grandes crises d’extinction des espèces, toutes liées à des bouleversements climatiques. La 6ème est en cours. Or, l’espèce humaine a besoin des autres espèces, ne serait-ce que pour se nourrir. C’est pourquoi préserver la biodiversité est un enjeu crucial et cet enjeu est directement lié à l’évolution climatique.
VAQ - Qu’est-ce que l’enjeu de Copenhague pour une ville comme Vanves, une région comme l’Ile de France ?
M.L. : « Quand on envisage un phénomène réellement planétaire comme les changements climatiques, s’interroger sur le tout petit territoire de Vanves n’a pas de sens ni même d’importance. En revanche, chacune et chacun d’entre nous peut agir à son niveau. Et toutes les institutions publiques doivent le faire aussi car nous avons un besoin absolu de coopération mondiale. C’est pourquoi selon leurs compétences, la ville de Vanves, la communauté d’agglomération Arc de Seine, le département des Hauts-de-Seine, la Région Ile-de-France, tous doivent s’engager le plus vite possible, élaborer des plans climat territoriaux, des plans de déplacement, des schémas d’aménagement et d’urbanisme comme celui (le fameux SDRIF) que la Région Ile-de-France a débattu pendant quatre ans avant de le voter en septembre 2008 mais que l’Etat refuse toujours de transmettre pour validation au Conseil d’Etat. Etat qui ferait mieux de s’occuper de ce qui le regarde vraiment: décider d’obligation d’éco-construction pour les bâtiments nouveaux, de rénovation écologique des bâtiments anciens, de transformation des règlements et de la fiscalité pour favoriser enfin les déplacements non polluants etc.
VAQ - Sur quoi faut il insister à l’occasion de ce sommet de Copenhague pour que les vanvéens comprennent bien l’enjeu ?
M.L. « Toutes les actions publiques et privées devraient se conjuguer et tendre vers cet objectif majeur : limiter le plus vite possible l’aggravation de l’effet de serre, empêcher un emballement climatique qui aurait des conséquences probablement dramatiques, non pas sur la planète qui en a vu d’autres, mais sur l’humanité et en particulier sur les pays les plus pauvres et les plus fragiles.
Voilà pourquoi ce qui va se passer (ou pas !) à Copenhague est essentiel: pour la première fois, on peut espérer que tous les principaux émetteurs de carbone dans le monde peuvent décider ensemble d’objectifs chiffrés de réduction rapides de leurs émissions de gaz à effet de serre. Comme les autres citoyens du monde, les Vanvéens doivent faire pression par tous les moyens dont ils disposent pour que les bonnes décisions soient prises par leurs gouvernants, à toutes les échelles de décision. La prochaine échéance électorale, les élections régionales de mars, donneront aux citoyens l’occasion d’exercer cette pression.