Le 92éme Congrés des Maires de France se déroulera tout à côté de Vanves dans le hall 4 du Parc des Exposition. L’AMF qui réunit les 36 000 maires de France a choisit cette année le thème : « Entre crise et réforme, le maire force de proximité ». « Entre crise et réformes, telle est bien la situation inédite, voire paradoxale, dans laquelle les maires, véritables acteurs publics de proximité, se trouvent placés aujourd’hui. En effet, c’est au moment même où ils sont sollicités pour atténuer les effets économiques et sociaux de la crise et pour mettre en œuvre les nombreux changements introduits dans la plupart des politiques publiques que des réformes importantes sont susceptibles de modifier de façon radicale leur capacité à exercer cette fonction de proximité, qu’il s’agisse de la réforme de la taxe professionnelle ou de la réforme territoriale » expliquent ses organisateurs
Tout le gouvernement devrait défiler tout au long de ses 3 jours, mais pas le président de la République qui est en Arabie Saoudite, ce qui a suscité de très nombreuses réactions négatives, si ce n’est de colère parmi des maires inquiets face à la suppression de la taxe professionnelle qui sera au cœur de la table ronde du Mercredi après midi animé par Philippe Laurent (Sceaux), président de la commission des Finances et Pascal Budget (Fontenay aux Roses) son rapporteur, avec les ministres Christine Lagarde et Eric Woerth. Du coup, Nicolas Sarkozy a décidé de recevoir vendredi à l’Elysée 700 maires pour débattre sur les deux principaux sujets préoccupant ces derniers, à savoir la réforme territoriale et la suppression de la taxe professionnelle. « Le président ne participera pas au congrès mais il va débattre avec eux, c'est beaucoup mieux parce que cela engagera un échange entre lui et les élus » a affirmé Jacques Pélissard, président (UMP) de l'AMF. Ce qui n’est pas l’avis des maires socialiste dont le parti a demandé au Président Sarkozy de « venir expliquer » la réforme des collectivités locales devant le Congrés ou sinon, il ne participera pas à la réunion de Vendredi ».
Du coup, c’est François Fillon qui participera à l’ouverture officielle du Congrés cet aprés-midi pour présenter les réformes lancées par le gouvernement. L'an dernier, il s'était fait siffler par les maires au sujet de l'application du service minimum d'accueil des enfants que les communes doivent mettre en place en cas de grève des enseignants. Cela ne risque pas d’être mieux avec la suppression de la taxe professionnelle. Il s’y attend et aurait parlé, selon un grand journal satirique, « de lobby qui ne sert à rien » à propos de l’AMF » où il n’a jamais mis les pieds lorsqu’il était maire de Sablé-sur-Sarthe : « Et quand j’y suis allé (comme premier ministre), je me suis fait siffler. Alors ça va comme cela ! ». Il risque de ne pas être déçu ! Pourtant les ministres Brice Hortefeux (Intérieur), Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget) et Alain Marleix (Collectivités locales) ont écrit à tous les maires pour les rassurer à propos de la taxe professionnelle (TP) et rappeler que les collectivités territoriales bénéficieraient de nouvelles ressources fiscales à partir de 2011 : « Notre objectif est d’abord économique !Parce qu’elle dissuade les investissements, la TP pénalise durement nos entreprises, encourage les délocalisations et affaiblit notamment notre industrie, qui a perdu près de 500 000 emplois en 15 ans » expliquent ils en les assurant que leur ambition est de « remplacer un impôt anti-économique dont les bases risquent de décliner par un financement moderne et dynamique ». Ils s’engagent « à compenser intégralement et de manière pérenne les effets financiers de la réforme pour chaque collectivité locale prise individuellement ». Ils indiquent que 2010 sera une année de transition « permettant, le cas échéant, d’ajuster le dispositif au vu des simulations les plus approfondies de ses effets concrets ». Ils auront l’occasion de connaître leurs réactions en direct cet après-midi et Mercredi, journée consacrée à la réforme territoriale (le matin) et aux finances locales (l’après-midi).