A L’occasion du 91éme anniversaire de l’armistice de la guerre de 1914-18, Vanves Au Quotidien revient sur l’histoire du monument aux morts de Vanves dont le premier édifié et inauguré en 1924 n’a rien à voir avec celui devant lequel les autorité de notre ville avec sa population, rendront hommage aux combattants morts pour la France, demain matin.
Le Conseil municipal extraordinaire qui s’était réuni le 11 Novembre 1918 avait décidé de mettre à l’étude plusieurs projets : un monument aux morts au cimetière, un tableau à la Mairie destiné à perpétuer le souvenir des héros dans la commune qui a été très vite apposé sur le mur du 1er étage de l’hôtel de ville. Cette plaque artistique « indestructible » destinée à perpétuer les noms des enfants morts pour la France - 600 sont inscrits - a été inauguré le 2 Novembre 1919 par Aristide Duru, maire de l’époque. Ce fut plus long pour le monument aux morts, Frédéric Pic prenant les choses en main, puisqu’il a succédé à Aristide Duru le 7 décembre 1919. Le Conseil Municipal a donné le 28 Mai 1920, l’autorisation officielle d’édifier un monument aux morts dans le cimetière qui pourrait être complété par un terrain destiné à recevoir à perpétuité les sépultures des soldats vanvéens déjà morts. Mais il a décidé finalement le 27 Février 1922 de l’installer face à la Justice de Paix (ex-Mairie) à l’entrée de l’avenue qui monte au marché, sur un terrain planté d’arbres donnant sur la rue de la Mairie (av.A.Fratacci). « Puisque nos morts de la guerre doivent vivre dans notre mémoire et rester dans notre activité, leur place n’est pas au milieu des morts. Elle est parmi les vivants. Elle est à l’endroit de la commune où la vie est la plus intense » déclarait alors le rapporteur du projet. Les travaux de terrassement ont commencé durant l’été 1923.
Il a été inauguré le 11 Novembre 1924 : Ce jour là, une messe solennelle était célébrée à Saint Remy par l’abbé Mortier de Saint François et l’abbé Gavard de Saint Remy. Le cortége s’est forme à la fin de cette célébration et s’est dirigé vers le monument aux morts aux précédés par une fanfare et une immense couronne mortuaire, suivi par les pupilles de la Nation, porteurs de drapeau. Frédéric Pic a rappelé dans son discours tout d’abord ses 51 mois de luttes atroces, « ses poilus boueux mais sublimes devenus farouches et terribles », « ses 150 000 morts dont 850 vanvéens ». Il a ensuite parlé de ce « monument » élevé en plein cœur de ville, « choisi en plein accord avec les représentants des victimes de guerre de notre commune ». « Un choix guidé par le souci de vérité, de la simplicité » en descrivant ce « simple mur couvert de centaines de noms de ceux qui sont morts pour notre salut, groupés autour de l’emblème de la défense nationale »…. « réalisé par Robert Ledoux, ancien combattant dont le frère est tombé au champ d’honneur ». Il a alors confié la garde de ce monument aux anciens combattants de Vanves.
André Comte, enfant d’un père tombé au champ d’honneur, pris en charge par la nation, et éléve à Michelet, a alors pris la parole : « C’est afin que la mémoire de vos fils, o parents inconsolables, ne s’éteigne pas avec la génération qui les a porté que, nous pupilles de la Nation, avec les mutilés et les anciens combattants, prenons l’engagement d’être les gardiens fidèles du monument que vient de nous remettre la ville de Vanves »… « Nous le léguerons aux générations naissantes en leur indiquant qu’il devra être pour elles l’objet d’un pieux souvenir » Des gerbes ont été déposées aux pieds de ce monument par les élus, les employés municipaux, l’UNC et l’Association de la Jeunesse Catholique. La sonnerie aux morts a alors retenti suivi d’une minute de silence, de la Marseillaise, de la marche funébre, chaque nom inscrit sur la pierre étant alors prononcé suivi du « Mort pour la France ». Un long appel émouvant suivi de chants. Le cortége officiel s’est alors rendu au cimetière où les pupilles de la Nation accompagnés des autorités communales, ont déposés leurs drapeaux sur chaque tombe. La cérémonie s’est terminée devant le monument élevé à la mémoire des combattants de 1870-71 devant lequel passe et s’arrête aujourd’hui le cortége officiel chaque 11 Novembre.