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NOEL A VANVES

Le Blog Vanves Au Quotidien vous souhaite un joyeux Noël

 

Et vous fait ce  cadeau d’un jeune vanvéen, sylvain.  

 

Son auteur, au gré de ses pérégrinations vanvéennes, a rencontré un jeune artiste-illustrateur qui a écrit ce rap vanvéen  qu’il a interprété aux célébres mais disparus « Cabaret littéraire » et « Cabaret Swing » de Pierre Meige. Sylvain qui en est l’auteur, est un ancien de l’école Marceau, du collége Saint Ex et du lycée Michelet

 

LE RAP DE NOËL

« Juste 30 années de mémoire vanvéenns

 

REFRAIN

Mon cœur ne pousse pas tant de rancœur dans mes veines

Il n’est plus noyé sous le sang des révoltes vendéennes

Ni d’enfer, ni d’éden, mes amours, mon sargines haînes

C’est juste 30 petites années de mémoire vanvéenne    

 

Moi j’ai pas connu la France sous le joug des allemands

Mais seulement : le chômage, le SIDA et un futur sans ravalement

J’ai pas connu la guerre mais un pays sous calmant

Et tellement de gens qui suivent leur train machinalement

Prosac, Temesta

Contre Shit et extra

C’est chacun ses extras

Et tout le monde qui fuit le stress et l’esseulement

 

Loin de la forêt de Vanves où les gaulois prirent le maquis

Et où César vainquit

Y avait même plus de fermes ici quand je naquis

Et la culture Yankie a fait partie de mes acquis

Un drôle d’embrigadement

 

Quand j’étais si p’tit qu’ma tête

N’atteignait pas le bas des fenêtres

Y avait moins de béton, plus de maisons

Un peu plus de ligne d’horizon

Mais déjà plus de saison

D’après ceux de l’âge de raison

Aujourd’hui pire qu’hier, mieux que demain nous diraient ils gravement

 

Y avait surtout des déserts arides, des iles désertes

Des océans de l’imaginaire

Des terrains vagues où nous étions des corsaires, des mousquetaires

Ou des cowboys solitaires

Des jardins quasi sans ciment qui furent nos enfers verts

Et des litières, euh…des bacs à sables où nos anticorps se développèrent

 

Et puis les buldozzers firent leur débarquement

Ils creusérent la terre et la pierre face à notre appartement

Exit le terrain vague où je rêvais ma vie

Ils allaient nous construire un vis-à-vis

Moi j’étais p’tit

Pour regretter le changement

Et bien m’en a pris

J’ai pas perdu au change, non

Plein d’émerveillement

J’ai vu l’addition des étages en béton

Des immeubles du Champion…

Comme la pyramide du dernier des Pharaons

 

Pour la vie du quartier, je pouvais pas piger l’enjeu

Mais j’ai dix-onze pige et j’ai pas négligé

Ce nouveau terrain d’jeu

Des restes de chantiers pour nos âmes de chercheurs

Unbe planche, quelques pavés pour le tremplin, des cascadeurs

Fenêtres pas fermées, ou pas posées appelaient nos cœurs d’explorateurs

Et ça demeure (toujours) dans nos cœurs à cette heure,

Pour réfléchir plus sagement

 

Refrain

 

Puis le quartier devint plus vivant

Mais tout aussi captivant

Comme compagnons d’galère

Ou de conneries à faire

Des tas de nouveaux arrivants

 

Premières clopes dans les chiottes de Saint-Ex

Premières larmes, premiers émois pour le beau-sexe

Premières shouraves au Champion

Fausses signatures du davon

Sur carnet d’corres

Système D comme dé merde à l’école des bons réflexes

Adolescent salement

 

Je revois l’jardin Jarousse

A l’époque où, plein d’bosse et d’brousse

On aurait dit un coin d’cambrousse

La nuit tout niqués, on venait squatter son tourniquet

Ca tourne, Ca tournait, Ca pousse

Loin de l’estomac nos quelques bières ingurgitées

Ca, c’était avant qu’un architecte de talent

Comme il se doit

Ne vienne en faire un piège à enfant

Un tas de ciment à angle droit

 

J’ai vu des changements d’éclairage car Vanves est un village

Qui se prend pour une ville

(ou pour une piste d’attérissage)

Des relogements, des départs, des réductions de squares

Pour construire de futurs bureaux vides

Bon, faut pas s’murer, rejeter l’évolution

Mais en pleine crise du logement, des bureaux ..

Est-ce bien la bonne solution ?

 

Les élus font, défont, refont les rues

Au grés des vents et de l’économie

Mais ceux qui font vraiment LA rue

Ceux-là ils sont élus à vie

Et ça en fait des tas d’gens

Vieux parents, jeunes enfants, femmes enceintes

Qui font la ville, au fond, qui font la vie

Et qui laisse leur empreinte

Générations d’lascars, et petites lois enfreintes

Deviennent des péres qui empruntent

Le chemin d’une vie qui les retient dans son étreinte

Chômeurs, salariés, gens âgés

Tous dans la même enceinte

Qui se croisent, s’observent souvent, cachés

Hors d’atteinte

Mais communiquent rarement

 

Vanves, tes  enfants

Apprennent la vie dans ton présent sans se tracasser

Ton présent me plaisant, je regrette cependant ton passé

Car ton passé, c’est mon passé

Et celui de tous ceux qui t’ont squatté

Usé leurs semelles et leur innocence, sur ton bitume et tes pavés

A jamais dans leur cœur gravé

 

La ville évolue car, comme nous, le temps la travaille

Pour l’orgueil des élus ou bien pour nous le futur l’appelle

Et son attirail brille, happe la vue, change les goûts,

Et puis d’un coup elle n’est plus qu’un détail qui scintille

Dans le temple de nos mémoires

Lorsque nos « autres-fois » deviennent notre lueur d’espoir

 

Mais Vanves, ma belle veuve

Plus tu vieillis, et plus tu as l’air neuve

Et plus tu veux ressembler à une grande dame

Plus tu en perds ton âme

A mon grand dame

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