LE CADEAU DE NOEL EMPOISSONNE DE DELANOË
Evoqué à demi-mots lors du conseil de Paris du 8 juillet, cité plus explicitement par Anne Hidalgo, la première adjointe de Bertrand Delanoë, dans une tribune à Libération mardi 29 juillet, le projet d'immeuble de très grande hauteur porté par le promoteur Unibail au parc des expositions de la porte de Versailles (15e) a été présenté officiellement à la fin de l’été 2008 et fait l’objet actuellement d’une concertation menée par la ville de Paris. Il s'agit du premier gratte-ciel construit à Paris depuis plus de 30 ans, par les Suisses Jacques Herzog et Pierre De Meuron, architectes superstars, couronnés du Pritzker prize (le Nobel de la profession) en 2001, et auteur - parmi d'autres bâtiments - du stade olympique de Pékin ou de la Tate Modern à Londres. C’est finalement le cadeau empoissonné de Noël de Delanoë qui a provoqué une vérotable querelle entre les pro et les anti-tours à Paris qu’aurait pu et que pourrait départager un référendum sur ce sujet comme l’ont demandé les Verts de Paris et que la mairie de Paris a refusée en déclarant que « ce n’est pas démocratique » (Anne Hidalgo).
Plusieurs éléments intéressants ont été donnés par les représentants d'Unibail lors d’une réunion publique à Vanves le 3 décembre dernier : "l'objectif de ce projet est de renforcer l'idée de parc des expositions urbain"… "Il s'agit d'un projet préliminaire. C'est la raison de ces concertations pour essayer de comprendre les attentes des habitants"…. "Notre objectif est de proposer un immeuble où l'on retrouve des services répartis dans les 35 Ha du parc des expositions"…" en passant par une solution de grande hauteur, avec un axe perpendiculaire, le long de l'avenue Ernest Renan, qui sépare le "petit parc" et le "grand parc", "sur l'emprise du parc et non de cette voie", "en concentrant l'ombre projeté sur les halls d'expositions", notamment le Hall n°1 de 5000 m2 principalement et « en animant cette artére large qui est peu vivante et peu fréquentée actuellement". Ce bâtiment de 200 m de haut s'étalerait sur 200 m de long et 35 m de large et accueillerait un ensemble de commerces, et de locaux pour bureaux et activités centrées sur l'événementiel et organisations de congrès et expositions, avec des belvédères et des restaurants. Les architectes ont cherché à lui donner une forme effilée et cristallin, en lui permettant ainsi de s’inscrire dans le systéme des perspectives des axes Haussmaniens mais les représentants d'Unibail n'ont pas pu dire quels matériaux seront utilisés, car c'est encore trop tôt.
Enfin, au moment de son lancement avec d’autres projets de tours aux portes de Paris, la CCIP (Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris) publiait une enquête réalisée par Médiamétrie du 8 au 24 Septembre 2008 auprès de 979 entreprises parisiennes. Elle indiquait que seules 17% d’entre elles seraient prêtes à s’installer dans une tour aux portes de la capitale. Elles leur reprochent, entre autres, leur caractère inhumain (39%), leur proximité du périphérique (37%), et le coût supposé important de l’installation (33%). Ce type de bâtiment est surtout plébiscité par les entreprises de grande taille, notamment les sociétés de services de plus de 10 salariés et les activités de proximité (prssing, coordonnerie etc..) attirées par la concentration de clients potentiels da,s ces ensembles. Les avantages les plus cités par les personnes sondées sont l’accessibilité en transports en commun (90%), le fait de disposer d’une adresse parisienne à un coût moindre qu’au centre de Paris (80%), l’accessibilité par la route et un stationnement plus facile (78%).