TEMOIGNAGE D’UNE VANVENNE DE L’ILE DE RE
Vanves a eu la chance de passer au travers de la tempête, ce week-end contrairement à certaines communes des Hauts de seine, et bien sûr du côté de l’Atlantique. Beaucoup de vanvéens se sont inquiétés pour leurs biens s’ils ont une résidence dans le coin, des proches et des amis qui étaient là bas pour les vacances, ou y habitent à demeure. Comme Mireille et Claude, tous les deux jeunes retraités qui ont quitté Vanves au printemps 2009 – mais ils y gardent des attaches – pour s’installer à Saint Martin dans l’île de Ré durement touché par la conjonction de cette tempête et de la grande marée.
« Heureusement, notre maison n’est pas sur le port, mais dans une petite rue, protégé par des bâtiments environnant un peu sur-elevés! Et puis l’île de Ré, ce n’est pas que Saint Martin qui a été quelque peu épargné par rapport à d’autres sites. Nous avons eu un gros coup de vent entre 2H et 4H du matin dans la nuit de samedi à dimanche. Je n’étais pas très rassuré avec mon mari, le volet électrique de la pièce de séjour où nous étions tapait très fort. Nous sommes restés éveillé, mon mari regardant la TV, moi lisant un livre puisque nous avions encore l’électricité. Nous avons pu dormir seulement vers 4H, car nous avions vraiment peur avec ce vent. Les journaux ont parlé de 150 à 160 km/h sur l’île de Ré » raconte Mireille.
« Le lendemain matin, mon mari a pu s’apercevoir des dégâts sur le port en allant faire des courses. Un bâteau était carrément sur le quai et la rue – il me semble qu’on l’a vu à la TV – mais ce sont surtout tous les commerces du port qui ont été particulièrement abîmés, et les caves des maisons du port où il y avait 1,50 m d’eau, car la mer est montée. Ils ont pompés alors que beaucoup de restaurants et de commerces faisaient sécher … La majorité de nos voisins et de nos relations nous ont dit qu’il y a eu beaucoup plus de dégâts cette nuit là que lors de la grande tempête de 1999, où ce sont surtout des toitures qui ont été endommagés et des arbres arrachés » ajoute elle en faisant remarquer « qu’il y a une grande solidarité entre les gens. Certains sont allés à la mairie pour proposer leurs services, et même pour loger des victimes. On prévoit encore une grande marée ces jours-ci, donc on reste attentif. Mais à Saint Martin, on a la chance d’être sur un site surélevé ! Mais dans le lotissement construit sous le niveau de la mer, c’est le désastre. La digue de Saint Clément des Baleines qui pète de temps en temps, est bien abîmée ! ». Elle confirme que l'île de Ré, elle, a été « débitée en trois morceaux » comme l’expliquait la presse locale (Presse Océan) :« Voici quelques millions d'années, trois petites îles flottaient dans le golfe des Pictons. Le temps et les sédiments allaient se charger de les relier l'une à l'autre pour former l'île de Ré. L'histoire retiendra que le 28 février 2010, les Rétais sont revenus à la géographie originelle ».