Comme dans toutes les communes de France et de Navarre, Vanves a rendu hommage aux morts du premier conflit mondial hier matin au même moment où se déroulait l’hommage officiel de la France à l’Arc de Triomphe en présence de la chancelière allemande. Un événement inimaginable jusqu’à ce 91éme anniversaire alors que plus aucun poilu ne vit encore sur cette bonne terre française et que certains souhaiteraient transformer en une grande célébration franco-allemande, ce qui fait débat.
Ainsi sous un ciel de novembre, gris blanc avant de s’ensoleiller, les vanvéens, nombreux, jeunes avec des éléves de Notre Dame de France, des collégiens de St Ex, des jeunes du CMJ, parents avec leurs enfants, seniors, de toute conditions, de tous grades avec quelques militaires de métier, réservistes ou à la retraite, des anciens combattants (UNC, FNACA…), et leurs élus ont rendus homage aux 850 vanvéens tombés ente 1914 et 1918 sur les champs de bataille. Ils ont commencé par le square du 11 Novembre bien sûr à côté du passage du métro et d’Audiens avec dépôt de gerbe, et la Marseillaise « a capela ».
Ils ont défilé jusqu’au cimetière, bien couvert, car un vent froid commençait à souffler, où au carré militaire, s’est déroulé une célébration œcuménique simple mais que certains ont trouvé choquante par les propos de Mehdi Doulain, représentant les musulmans, sur l’identité nationale : « Cet hommage à nos morts, aux morts de la Patrie, prend un relief particulier avec cette nouvelle polémique ! » a-t-il déclaré en expliquant que « ce débat n’est pas rassembleur » car « il active des peurs, des sensations d’exclusions, il caricature notre posture face à l’histoire. Ce qui est rassembleur par contre, c’est notre identité démocratique » et en concluant que « cet hommage aux morts doit absolument nous recentrer sur le véritable socles de nos « liants démocratiques nationaux » fédérateurs de liens et de sens et de fierté ». Ce qui a jeté un certain froid dans l’assistance déjà plus ou moins gelée. Du coup, le curé de Vanves, Vincent Hauttecoeur pour qui c’était sa première participation aux cérémonies patriotiques, est apparu plus consensuel en rappelant qu’il avait quelques aieuls vanvéens qui avaient donné leur sang pour la France avant de citer quelques paroles de Saint Paul.
Le cortége a repris son chemin pour passer devant le monument de 1870/71 et y déposer une gerbe, puis rejoindre le monument aux morts par les petites rues où il est arrivé presqu’à 11H, l’heure où voilà 91 ans des milliers de clairons sonnérent le cessez-le-feu sur les champs de bataille. La flamme arrivée à la Mairie la veille au soir, a été portée par Jacques Dumont, président de la FNACA Vanves jusqu’au momument aux morts encadré par les portes drapeaux au son du tambour. Comme le racontait l’un de ses compagnon, M. Noyer, lors du discours d’accueil de la flamme Mercredi soir, « j’ai eu le privilége d’avoir à l’Arc de Triomphe un long aparté avec le Général Combette, Président du Comité de la Flamme, qui pointa alors sa canne vers la dalle où repose le soldat incnnu en déclarant : « Voyez-vous, cher monsieur, cette flamme ne doit plus être celle du souvenir mais celle de l’espérance ». … « Cette flamme doit être maintenant celle de l’Espérance qui éclaire l’avenir pour qu’enfin, les sacrifices consentis et les souffrances subies par des millions d’être humains ne soient plus vains ».
Bernard Gauducheau s’est d’ailleurs inspiré du témoignage d’un jeune poilu dans les tranchées pour son discours qui conclua en s’adressant à la jeunesse : « confions leur la lourdre responsabilité de transmettre le flambeau du souvenir ». Certains d’entre eux étaient d’ailleurs devant cette plaque commémorative inaugurée le 2 Novembre 1919 et placé à l’entrée de la grande salle Henri Darien lors du pot qui a suivi cette cérémonie, à lire les noms des vanvéens morts pour la France en 14-18.
91 ans plus tôt un Conseil municipal extraordinaire avait été convoqué à 21H par Aristide Duru, alors maire de Vanves, qui avait assisté à la séance historique de l’Assemblée Nationale devant laquelle Georges Clemenceau avait fait connaître les conditions de l’Armistice et le résultat de la victoire. Il donnait lecture des dites conditions à l’assemblée municipale qui occupe 7 pages du compte rendu de cette réunion, et qui a été acclamé. Le Conseil Municipal saluait alors la mémoire de ceux qui sont morts pour la France et décidait de mettre à l’étude plusieurs projets : un monument aux morts au cimetière, un tableau à la Mairie destiné à perpétuer le souvenir des héros dans la commune. Il saluait le retour à la « Mére Patrie » de l’Alsace et de la Lorraine.