C’est l’occasion de rappeler quelques souvenirs notamment du cross du Pèlerin qu’il a remporté en 1981 et du cross pour tous qui le précédait. Et de constater que le Parc Municipal des Sports a été à l’honneur durant tout ce week-end puisqu’il a acueillit pratiquement toutes les manifestations : Inauguration de vélib, remise des trophées, arrivée de la Vanvéenne etc…
LORSQUE VANVES ATTIRAIT
LES MEILLEURS CHAMPIONS… DU MONDE
Avec la « Vanvéenne » lancée le 22 Juin 2003, Vanves a renoué avec la course pédestre à travers les rues de Vanves depuis maintenant 5 ans. Et la tradition remonte loin puisque nos livres d’histoire de Vanves rappelle qu’à la fête de la Trinité au Moyen Age, était organisée la course de l’épée. Elle se déroulait entre la porte de « l’ enfer » (Saint Michel) et l’entrée de Vanves, à l’époque où le territoire de notre commune s’étendait jusqu’à Montrouge. Le vainqueur remportait une épée de forte valeur offerte par les bourgeois et les domestiques de Vanves. Beaucoup plus tard, et de nombreux vanvéens s’en souviennent encore, Vanves accueillait le cross du Pèlerin le 1er dimanche de Décembre : Il était devenu sur le plan national, la plus ancienne course à pied, après l’incontournable Cross du Figaro dans le bois de Boulogne. Mais elles ont été victimes du succés du jogging qui a multiplié comme des petits pains les corridas, thiathlon, marathon…
A l’époque de sa création, la course à pied n’avait pas la vogue qu’on lui connaît dans le grand public. Il a fallu aux organisateurs une bonne d’optimisme pour lancer une telle épreuve le 1er Décembre 1970 (remporté par le français Jean Vadoux), qui connut, dés ses premières éditions, un engouement quasi unanime parmi les coureurs. « Notre but au départ, avait été de mettre en place un cross dont la caractéristique principale était le respect de la tradition britannique du cross country : parcours varié, accidenté, rendu difficile par de petites côtes, mais aussi des tobbogans glissants, avec seulement 300 m de plat où l’athléte, pour s’en sortir, doit faire appel à son agilité, sa clairvoyance, son intelligence » expliquaient alors ses organisateurs vanvéens, Gérard Hofseth, principal instigateur de cette épreuve, Bernard Buisson, Joëlle Merciniak et l’ex-pdg de reeboock.
En effet, le parcours dans le parc Frédéric Pic, était jalonné de grimpettes successives en le rendant très sélectif mais aussi très « casse-pattes ». Il convenait aux seuls athlétes en forme et ne pouvait que donner un vainqueur de grande valeur. C’est pourquoi les meilleurs athlétes s’y sont engagés, « conscient qu’une victoire au cross de Vanves/Le Pèlerin, ne pouvait qu’enrichir leur palmarés ». Les vanvéens ont ainsi pu voir des champions et recordmann du monde le remporter comme Puttemans (3 fois), Rono, N’Gougui, le double champion olympique Viren, le fameux Mimoun, mais aussi Wadoux, Boxberger, Bouster, Levisse, Pantel, Arpin. « Nous avons été les premiers à inviter des coureurs étrangers pour une telle épreuve avec des belges comme Putmans, puis des anglais » racontaient ses organisateurs en se souvenant de la finale fantastique en 1979 entre le kenyan Rono, quadruple recordman du monde et le portugais Carlos Lopes, champion olympique du Marathon de Los Angeles. C’est d’ailleurs à cette époque que le Cross de Vanves a pris un caractère international. A tel point que Pèlerin Magazine titrait « Vanves beautiful » après la razzia britannique en 1982 avec la victoire de David Clark. Sponsorisé par la Croix au début, puis par le Pèlerin jusqu’en 1987, ce cross a connu son âge d’or entre 1975 et 1982. Tous les champions voulaient accrocher à leur palmarés une victoire à Vanves. Et le cross des As qui voyaient courir ses champions, avait même été couvert en direct par les caméras de France 3 Régionale.
Mais voilà, à la fin des années 80, il a commencé à s’essouffler, tout simplement parce que les champions, les espoirs couraient partout, les sponsors étaient sollicités de toute part. Et il devenait de plus en plus lourd et difficile à organiser, sachant que son budget avait été multiplié par dix (250 000 frs à l’époque) dontune grosse part allait aux primes et indemnités versées aux athlétes. Le Pèlerin partit, le Stade de Vanves et la Mairie ont cherché d’autres sponsors entre 1987 et 1990 avec Euromarché, les Mutuelles du Mans… Sa 21éme édition, le 24 Novembre 1990, fut sa dernière. Mais ses organisateurs avaient commencé à organiser un « cross pour tous » le matin de l’épreuve, ouvert à tous les vanvéens qui avaient ainsi la possibilité de courir sur un parcours de 7 ou 14 km à travers les rues de la ville. Prés 2000 vanvéens (dont quelques élus) et franciliens venus de partout traversaient toute la ville en démarrant de l’avenue de la Paix jusqu’au Parc Municipal des Sports, et en allant jusqu’au Plateau, avec la fameuse côte de la rue Victor Hugo le long du lycée qui en essoufflait plus d’un : Plus de 30 mm pour le meilleur, Et parmi les habitués : 36 mm pour Bruno Chauvet, le président du Basket, 43 mm pour Gérard Laubier, maire adjoint, 1H pour Laurent Lacomére, 1H15 pour Guy Janvier, lors de précédentes éditions. C’est ce que la ville avec le Stade de Vanves a relancé avec la Vanvéenne qui en est à sa 7éme édition, puisqu’elle avait été lancée en Juin 2002, mais avec moins de participants et un trajet plus court. Mais peu importe, car le principal est de participer et de courir.
LORSQUE RADOUANE BOSTER
GAGNAIT LE CROSS DES AS EN 1981
Radouane Bouster, parrain de Vanves en Sport 2009 avec sa victoire en 1981, a été le premier français depuis le succés de Jean Wadoux à mettre fin à une très longue domination étrangère. Cette victoire a été acquise ce jour là au dépens de chamions renommés comme le belge Puttemans et le kenyan Henry Rono. Alors que personne n’osait trop croire à sa victoire. « A mi course, ils étaient quatre à ne pas se lâxcher d’une semaine. Jusqu’au moment où le kenyan Rono, croyant que c’était déjà l’arrivée, se mit à sprinter éperdument, laissant tout d’un coup Bouster à 20 m et les autres plus loin encore. Mais erreur n’est pas compte. Rono dut reprendre la route et payer avec usure cet effort intempestif, mis judicieusement à profit par Bouster pour filer à rapides foulées vers la victoire. Puttemans parvenait lui aussi à passer Rono, mais le Kenyan ferma le portillon à Groater et à tous les autres » racontait un journaliste sportif à l’époque. « Ah cette victoire, je la tiens enfin » disait Bouster, encore tout essoufflé par son effort victorieux. « J’en rêvais depuis 1978, lorsque j’étais classé deuxiéme derrioère Simmons. Je suis revenu à mon niveau de forme de 1978. Or, quelques semaines plus tard, j’ai gagné la corrida de Sao Paulo » confiait il alors en reconnaissant s’être entrainé intensément toute la semaine précédante sur un parcours identique à Vanves. « Et cela m’a parfaitement réussi ! ».