Le collectif Malakoff - Paris - Vanves organise dés ce soir et jusqu’à demain samedi 16 Mai, la Fête des trois communes, avec au programme, des rendez-vous festifs et conviviaux sur la dalle du périphérique Porte de Vanves. Occasion de rappeler un passé commun à Vanves et à Malakoff à l’emplacement du périph où vivaient des biffins qui ont laissés dans chaque commune des souvenirs encore vivaces.
LE PROGRAMME DE LA FETE
Vendredi 15 Mai, place Maurice Nogués (Paris XIVème)
19H30 : Animations chantées
21H : Projection du film « le prix de l’homme » de Roland Moreau, en avant première
Samedi 16 Mai
10h - 12h : Déambulation dans le quartier pour annoncer la fête
12h - 14h : Pique-nique sur la dalle : chacun déguste ce que l’autre apporte... et stand de nourriture
14h - 19h : Village associatif sur la dalle du périphérique : Animations, expositions avec les associations et le Conseil de quartier Didot - Porte de Vanves. Ponctuation par l’orgue de barbarie (Cie du Ressort).
14h - 15h : “Conti, conta, contons” : contes autour d’instruments de musiques.
14h30 : création de la piste cyclable par Vanves en roue libre.
15h - 16h : musiques Tangentes : atelier d’éveil musical pour les enfants.
16h - 17h : spectacle de marionnettes par la compagnie 360° sud
17h - 18h : spectacle de magie par Marie-Françoise.
18h - 19h : pot de fin offert par le Conseil de quartier Didot - Porte de Vanves
20h - 23h : Concerts place Maurice Noguès (Paris) : Slam : NEM ; Mix électro-latino par Gatos Negros ; Mix dub-step par Groms
SOUVENIRS : LES BIFFINS DE VANVES
Vanves est connu pour ses blanchisseurs, éventuellement pour ses pêcheurs, rappelés dans les Armoiries de la commune, mais pas pour ses chiffonniers surnommés les « biffins ». Le Now Man land entre Paris et Vanves/Malakoff, occupé actuellement par les boulevards des Maréchaux et le Périph était l’un des trois sites d’habitations de ces bifins avec Saint Ouen et Montreuil. Une zone perdue, à la limite de l’agglomération et des quartiers de maisons bourgeoises qui défrayait souvent la chronique et alertait les services d’hygiénes et de salubrité, avec des maisons construites quelquefois de bric et de broc, entourées par des petits jardins, comme c’était le cas à Vanves/Malakoff. Elles étaient habitées par des chiffonniers qui sont apparus à la fin du XIXéme siécle où l’on dénombrait 30 000 parisiens au début du XXéme siécle. Comme ils étaient obligés d’accumuler et de stocker divers matériaux récoltés dont certains dégagaient une odeur « sui generis », ils étaient obligés de se tenir assez loin des maisons et quartiers d’habitations. C’est pourquoi ils s’étaient installés dans cette zone dit des « fortifs », immense terrain vague de 250 m désigné par l’appellation « zone non aedificandi ».
Ils exerçaient une profession critiquée, vilipandée, décriée qui les faisait se lever très tôt le matin, entre 3H et 4H, afin de passer avant les bennes municipales de l’époque, pour fouiller du crochet et des mains dans les poubelles et les boîtes à ordures. Ils triaient, retenaient ou rejetaient 3 à 5 milions de kg d’ordures chaque matin entre 5H et 7H. Les professionnels réguliers, agréés même auprès d’un groupement ou d’un syndicat professionnel, ou carrément auprès d’un établissement, n’avaient rien à voir avec les « triquards » ou chiffonniers occasionnels (concierge, passant, clochard, chien et chat…). Ces biffins étaient reconnaissables tout de suite avec leur haute casquette et longue blouse portant sur leur dos panier ou hotte dit « mannequin d’osier », tandis que la main gauche tenait le crochet et la droite, la lanterne spéciale clignotant à chaque mouvement
Parmi ses professionnels, se trouvaient les placiers ou ilotiers ou encore sédentaire qui avaient acheté une place ou son ilôt de patés de maisons à un confrére, sans contrat, ni papier signé bien sûr. Tout juste une présentation par son prédécesseur aux concierges de l’ilôt en guise d’intronisation. « Cette intronisation auprès des « dames du cordon » conférait le droit de sortir les boîtes dés l’aube et d’y cueillir tout ce qu’il y avait de bon pour la « biffe » avant l’arrivée des camions municipaux ». Ils pouvaient se faire aider un ou deux commis lorsque l’ilôt était important. On trouvait parmieux des « tomberautiers » qui travaillaient sur les camions à ciel ouvert dit « SITA » et qui tiraient our son compte au fur et à mesure du versement, les matières qui l’intéressaient. L’avénement des camions clos les a supprimé.
Ses biffins du côté de Vanves/Malakoff avaient même créé une coopérative en 1902 qui achetaient à ses adhérents un peu au dessous du cours normal, les diverses matières qu’ils ramenaient : chiffons, vieux papiers, métaux divers etc… Ses membres les pesaient, les triaient, les emballaient avant d’aller les revendre parlots aux industriels grossistes au cours le plus favorable. Cette organisation originale pour l’époque, qui a été l’une des seules à perdurer dans le temps, devait éviter toute entente ou combinaison, souces de malentendus ou de bagarres. Le point de ralliement était un bistrot-banque de solidarité de Vanves « Aux trois marches » installé avenue du Parc des Expositions entre Vanves/Issy les Moulineaux et Paris. C’est là qu’étaient payés comptant sur présentation de bons d’achats dûment timbrés et contresignés, les matières apportées au péage de la coopérative.
Ils ont disparus finalement à la suite de multiples expropriations et expulsions entre les deux guerres et après 1939-45 victimes de l’urbanisation de cette zone puis de la construction du Périph dans les années 50. Certains avaient créées un quartier dit des « chiffonniers » au Clos Montholon mais côté Malakoff en 1925.