Voilà, presque 20 ans 1989 fut une année d’élection municipale qui a vu l’équipe dirigée par Gérard Orillard reconduite avec l’entrée dans son équipe de deux personnalités de notre ville qui sont deux opposants et qui se sont succcédés tant à la mairie qu’au conseil général : Le 19 Mars 1989, Bernard Gauducheau, maire actuel faisait son entrée comme 10éme maire adjoint chargé des Ecoles et de la Jeunesse, et Guy Janvier, conseiller Général actuel faisait son entrée comme membre de l’Opposition. Vanves Au Quotidien a interviewé voilà quelques semaines Bernard Gauducheau pour faire le point sur les dossiers de la ville en 2009. Aujourd’hui, nous commençons l’interview de son chalenger socialiste, Guy Janvier, en l’interrogeant sur ses 20 ans au service des vanvéens
Guy Janvier, Conseiller Général :
« Je ne m’imagine pas ne pas faire de politique »
Vanves Au Quotidien – Quel Bilan dressez-vous de ses 20 ans de vie politique
Guy Janvier : « Il y a des plus et des moins. Commençons par les plus : J’ai été maire (1995-2001), je suis conseiller Général et conseiller municipal de puis 20 ans et je pense avoir peu manqué ses réunions depuis 1989. C’est une expérience très riche qui m’a permis d’acquérir une bonne connaissance des dossiers et surtout des gens qui me connaissent et que je connais personnellement, de tout bord, de toute condition, de tout âge. C’est irremplaçable pour un homme politique. D’ailleurs le bureau d’un maire, d’un conseiller général est un peu le bureau d’un médecin, d’un pasteur.
Durant ses années, j’ai été tout d’abord membre, en tant qu’élu de gauche, du Haut Conseil pour la Famille, et derrière les questions familiales, il y a les questions d’apprentissage de la vie. J’ai mis en place les REAAP (Réseau d’Ecoute et d’Appui et d’Accompagnement des Parents) auquel je tiens beaucoup, qui résument mon engagement politique : Comment essayer de faire que des enfants qui naissent dans des conditions environnementales de vie difficiles, ne soient marqués à jamais et qu’ils ne deviennent pas eux même des parents de familles difficiles. Comment faire pour que l’inégalité sociale ne soit pas reconductible ?
Ensuite comme ancien membre du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisés, je m’honore de la mise en place de la loi DALO (Droit Au Logement Opposable) qui est très importante. Je me demande comment Madame Boutin qui dit qu’il n’y aura pas d’expulsion après le 15 Mars, respectera sa parole. J’estime que, pour régler les problèmes de notre société, deux questions doivent être réglées : Le logement et l’éducation, avec derrière, la question de l’emploi. Paul Bouchet, ex-président d’ADT Quart Monde, voulait que l’on inscrive la loi au logement comme une loi opérationnelle.
Enfin, j’ai été délégué interministérielle à l’économie sociale qui est une réponse à la crise. Nous devrions, à gauche, avoir un boulevard lorsqu’on entend Nicolas Sarkozy, avec tous les libéraux qui ont fait leur carrière politique sur le libéralisme et le capitalisme, dire qu’il faut aujourd’hui le maîtriser, le réguler etc… La meilleure régulation n’est elle pas l’économie sociale, marchande, qui n’est pas administrée. On entreprend pour créer des richesses mais cette économie est dés le départ, régulée. Comment se fait il que l’économie sociale qui représente 10% du PIB français, ne soit pas plus mise en avant.
VAQ – Comment ressentez-vous les effets de la crise dans vos rencontres avec les vanvéens ?
G.J. : « Ils me disent qu’ils ont du mal à payer leur loyer, qu’ils ne savent pas s’ils pourront rester à Vanves parce qu’ils ne sont pas propriétaires de leur appartement, que leurs retraites n’ont pas augmentées comme leurs loyers etc… Des gens qui sont en grande difficulté, qui font attention, prennent moins de vacances, qui se privent.
VAQ- Qu’en est il des aspects négatifs ?
G.J. : « Le dernier échec remonte aux municipales que je relativise aujourd’hui en me disant que j’avais gagné les municipales de 1995 de 2 voix, et que j’ai perdu de 300 voix en 2001. Vanves reste une ville qui ne reste pas facile pour un homme politique de gauche comme moi. Je la relativise avec la victoire aux cantonales de 2004. Mais ce qui me chagrine le plus, c’est que je suis catastrophé de l’état de la démocratie dans notre pays, le PS vient de sortir un livre noir sur les libertés publiques, dans notre département - depuis que Patrick Devedjian a été nommé ministre, son discours s’est beaucoup amoindrie par rapport à la gestion précédente – et dans notre commune : est-il normal que l’opposition soit installée dans un local au sous sol de la mairie, alors que je suis conseiller général, sans indications. Nous assistons, et ce n’est pas étonnant de la part de Bernard Gauducheau qui a été un affidé d’André Santini, à l’accaparement du pouvoir. Or la démocratie c’est d’essayer de faire participer, y compris des gens, qui n’ont pas forcément ses idées, et d’accepter le verdict des urnes. Et je n’ai jamais remis en cause la victoire de Bernard Gauducheau aux dernières municipales. Tout cela me parait inquiétant car c’est de la poudre aux yeux, mais pas de la démocratie. Je me rappelle toujours ce que m’avait dit André Santini en quatre yeux : « la différence entre vous et moi, c’est que vous, vous êtes un démocrate ! ». Il ne fait pas s’étonner après, que les gens se détournent de la politique. Ils ne la sentent pas vivre, alors que la démocratie doit vivre, avec des débats.
L’autre point négatif concerne l’aménagement de cette ville - On se réjouit de l’arrivée de Vélib, mais combien de pistes cyclables ont été aménagées depuis 8 ans ! - le logement avec de multiples exemples de vanvéens qui ne vivent pas dans des conditions normales et on ne se soucie pas des problèmes de ceux qui sont en difficultés. Il ne peut pas avoir de cohésion sociale avec de telles inégalités dans notre société. Malheureusement, en 20 ans, je n’ai pas vu beaucoup de progrés, même si j’ai été en capacité, à un certain moment, de faire les choses. Mon souhait est de continuer à faire vivre la démocratie à Vanves, dans l’Arc de Seine.
Enfin, Je veux souligner l’importance de la politique, car j’aime la politique. Il faudrait qu’elle ne soit pas dénigrée comme elle l’est aujourd’hui, à cause de l’échec de la démocratie. Je ne m’imagine pas ne pas faire de politique parce que c’est ma vie, j’aime cela et je trouve que c’est particulièrement important pour l’évolution de nos sociétés.