Deux grandes questions étaient inscrites à l’ordre du jour du Conseil Municipal de lundi dernier, lendemain d’élections européennes, sur lesquels le blog reviendra plus en détail. A noter qu’en fin de séance, Isabelle Debré a remercié l’ensemble des composantes politiques de la ville représentées pour l’excellente ambiance qu’ont fait régner dans les bureaux votes les différents délégués et assesseurs mobilisés par chacune d’entre elles dimanche.
COMPTE ADMINISTRATIF :
DEBAT SUR LE SERVICE PUBLIC ET LA SECURITE
Tout d’abord le compte administratif 2008 qui a été voté par la majorité municipale, les conseillers PS et PC votants contre (6) et les Verts s’abstenant (2): Bernard Gauducheau a expliqué le paradoxe de cet exercice 2008 : il a constaté à la fois une baisse de l’épargne nette « que nousn’avons jamais caché » dont l’origine provient essentiellement de l’annuité de la dette. « La politique menée pour rattraper l’important retard de notre Commune en matière d’équipement public a effectivement nécessité de recourir à l’emprunt….limité par l’appel aux subventions extérieures qui a permis de financer entre 16 % et 20% de nos investissements selon les années budgétaires ». Mais il montre clairement le redressement et la reconstitution des marges, grâce à une maitrise des dépenses de gestion : « Le plus révélateur est l’évolution des dépenses de personnel en hausse régulière jusqu’en 2007 comme dans la plupart des autres collectivités. Toutefois en 2008, alors que le taux moyen national est d’environ + 3%, nous avons réussi à stabiliser cette charge à 0% soit la plus basse progression depuis 2004 ».
Guy Janvier (PS) a contesté ces explications en mettant en avant une diminution de la qualité des services, en prenant l’exemple de la baisse des crédits pour les colonies de vacances, la dégradation des services publics notamment sur le Plateau en matiére de sécurité – « des parents envoient leurs enfants en province vu la situation ! » - de jeunesse avec la fermeture de l’espace Sébastien Gîner – « sa directrice a été agressé par des jeunes que l’on connait bien ! » - de prévention et d’orientation – « Il y a des jeunes au collége St Ex pour lesquels on ne sait pas vers où les orienter ! »… « Votre compte administratif est l’image exacte de la politique que vous menez dans cette ville » a-t-il conclu.
Bernard Gauducheau a réfuté point par point ses assertions en faisant comprendre qu’elles étaient hors sujet : « La qualité du service public à Vanves n’est pas en chute libre ! »… « On ne fait d’économie sur le dos des fonctionnaires ! »…en donnant l’exemple de la caisse de solidarité du personnel communal dont les « fonds sont passés de 25 000 € à 70 000 € (+300%) ». En matière de sécurité, il a expliqué que « c’est un travail permanent » dans un secteur « complexe » où il y a des hauts et des bas, en reconnaissant une « recrudescence des cambriolages actuellement ». Et pour la jeunesse, il a repris les explications données lors de la réunion de quartier le 2 Juin dernier à l’école Marceau : « J’ai dit de façon ouverte que pour les jeunes de + de 18 ans, nous avions besoin d’être soutenu, car cela reléve de la prévention spécialisé (avec des éducateurs de rue) . On n’a pas trouvé de recettes magiques. Et je suis prêt à les accepter si des gens en ont ! »
LA FUSION PROVOQUE UN ECHANGE VIF ET FEMININ
Le projet de fusion des deux communautés d’agglomérations Arc de Seine dont fait partie Vanves et Val de Seine a été voté par la majorité municipale, les 6 élus PS et PC votant contre, les Verts s’abstenant, après une présentation du projet par le maire qui a indiqué que « c’est la première fois que deux CA vont fusionner ! » et un peu plus tard que « c’était une décision historique ».
Mais voilà, les verts et les socialistes sont restés très dubitatifs. Même si les premiers ont expliqué par la voix de Claire Papy qu’ils sont favorable à l’interco parce qu’elle permet des économies d’échelle, ils ont reconnu que cette fusion lui donne un poids et une cohérence face à Paris, il n’en reste pas moins « qu’elle doit s’accompagner de plus de solidarité - avec le reste de l’Ile de France mais aussi à l’intérieur de son périmétre – d’une intensification de l’effort en matière de logement social - un taux de 18,8% est insuffisant - et de plus de démocratie ». Les seconds, par la voix de Lucile Schmid, pour expliquer leur vote négatif, ont constaté qu’à aucun moment la population, n’a été consultée sur ce projet, sauf sur son nom, et encore. Ils ont mis en avant la très faible représentation des oppositions (moins de 15%), et particulièrement des élus de gauche. « A Vanves l’opposition ne dispose ainsi que d’un siège sur 10 alors même qu’elle a représenté plus de 44% des voix aux dernières élections municipales et qu’elle dispose d’un siège de conseiller général ». Ils ont constaté que le projet de statut actuel ne comporte aucun engagement précis sur la dotation de solidarité : « Or cette fusion qui fera coexister deux grandes métropoles Boulogne et Issy les Moulineaux accentue le risque d’une polarisation des activités économiques et des ressources dans ces deux villes. Certes Vanves a retiré un bénéfice de la mise en commun des ressources mais au-delà des subventions notre projet doit être que Vanves soit une ville animée, vivante où des entreprises, des commerces, des activités de loisir se développent. Située aujourd’hui à la périphérie de cette nouvelle intercommunalité, elle doit pour que cette ambition se concrétise bénéficier d’une attention particulière et établir aussi des liens plus forts avec d’autres villes voisines, Malakoff et Clamart, et structurer sa relation avec Paris ».
« Cela me laisse pantois. Je trouve absolument aberrant de passer à côté du train du progrés » a réagit le maire en revenant sur la représentation des élus minoritaires et en se référant à un arrêt du Conseil d’Etat de Février 2009 qui indique qu’aucune représentation des groupements politiques des conseils municipaux n’est prévu dans le conseil communautaire. Du coup le débat s’est engagé sur ce théme avec l’opposition qui souhaitait ne pas revivre la désastreuse élection des représentants au Conseil communautaire au lendemain des élections municipales de Mars 2008 comme l’ont expliqué Pierre Toulouse (Verts) et Lucile Schmid (PS) : « un déni de démocratie » - « libre à vous de nous proposer un nom sur les huits élus de l’opposition » a répondu Bernard Gauducheau - « Mais l’opposition est bien représentée, et une bonne partie, si on regarde les élections de dimanche soir ! »a répliquée Isabelle Debré (UMP) « De toute façon, cette fusion se fait en dehors de toute information à la population, et elle est décidée entre les maires » a expliqué Claudine Charfe (PC) suivi par Lucile Schmid qui réagissait à une critique du maire à propos du vote du PS : « Nous n’allons pas contre les forces de progrés. Ce n’est pas en additionnant que l’on peut définir une dynamique de territoire. Entre Issy les Moulineaux et Boulogne, il y a eu des rivalités. Et ce n’est parce que les deux maires s’entendent maintenant que cela résoudra les choses ». Du coup, Isabelle Debré a répliquée : « Pour moi, c’est la mutualisation des forces qui est le plus important !